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ne peut y avoir qu'un demi-volume d'oxigène enlevé à l'acide sulfurique, et, par suite, qu'un volume d'acide sulfureux dégagé. Un atome de charbon absorbant deux atomes d'oxigène pour se transformer en acide carbonique et agissant simultanément, comme l'hydrogène, sur la base et sur l'acide, prend à l'acide sulfurique un volume d'oxigène, en mettant en liberté deux volumes de gaz sulfureux, c'est-à-dire un volume égal à celui de l'acide carbonique qui se produit.

De ce qui vient d'être dit touchant l'action de l'hydrogène et du charbon sur le sulfate mercurique, on peut tirer les conséquences suivantes :

1o. C'est qu'avec toute substance organique pouvant être représentée par du charbon, plus de l'hydrogène et de l'oxigène dans le rapport convenable pour former de l'eau, il se dégage des volumes égaux d'acide carbonique et d'acide sulfureux;

2o. Qu'avec une substance représentée par du charbon et de l'oxigène il se produit de l'acide carbonique et de l'acide sulfureux; que le volume du premier excède celui de l'acide sulfureux; et enfin, que la différence représente le volume de l'oxigène qui existait dans la substance analysée;

3o. Qu'avec une substance représentée par du charbon, de l'hydrogène et de l'oxigène, dans les proportions pour faire de l'eau, plus un excès d'hydrogène, il y a d'abord un volume d'acide sulfureux égal au volume d'acide carbonique, plus un volume d'acide sulfureux en excès, lequel, multiplié par deux, représente le volume d'hydrogène qui se trouvait en excès dans la substance;

4°. Qu'avec les substances azotées les phénomènes se passent de la même manière que dans les trois cas précé

dents; seulement il y a de l'azote mis en liberté, dont le rapport avec l'acide sulfureux et l'acide carbonique est constant pendant toute l'opération.

Indépendamment de ces moyens de contrôle, il est évident qu'on pourrait en trouver d'autres, soit dans l'évaluation de la quantité de mercure réduit, soit enfin en recueillant et pesant l'eau qui a été produite pendant la

combustion.

Espérant avoir réalisé les deux conditions qui nous paraissent essentielles pour l'analyse exacte des substances organiques, en donnant le moyen de contrôler les résultats de ces analyses, ainsi que celui d'évaluer les corps à l'état gazeux, et cela avec d'autant moins de chances d'erreurs que chaque volume d'acide carbonique se trouve doublé par son volume d'acide sulfureux, il ne nous reste plus qu'à entrer dans les détails de l'opération même, qui se divise en deux parties: la combustion de la matière organique par le sulfate mercurique (1), et l'analyse des gaz provenant de cette décomposition.

(1) Le sulfate mercurique pur se prépare avec du mercure distillé et de l'acide sulfurique également distillé. Lorsque le mercure a été oxidé par l'acide sulfurique, et que le sulfate est formé, on évapore, en agitant continuellement avec une spatule de platine, la matière saline qui tend à se déposer, afin que celle-ci se présente sous forme de petits cristaux très divisés. Lorsque ce sel est à peu près desséché on en introduit une quarantaine de grammes dans une capsule de platine; on chauffe le sel en remuant jusqu'à ce qu'il ne s'en dégage plus de vapeurs, ce qui arrive lorsqu'il prend une teinte jaune-paille, qu'il acquiert par l'effet de la chaleur, portée à un certain degré ; mais qu'il perd de nouveau par le refroidissement. On l'introduit alors dans un flacon bien sec. Il ne convient pas de dessécher à la fois une plus grande quantité de sulfate mercurique que celle que nous avons indiquée, parce que cette matière, ou n'abandonnerait pas la totalité de l'acide excédant qu'elle doit perdre, ou pourrait entrer en fusion, ce qui lui ôterait une de ses qualités les plus précieuses, celle

PREMIÈRE PARTIE.- Combustion.- Elle s'effectue dans un appareil semblable à celui que l'on emploie habituellement, si ce n'est que le tube à combustion, au lieu d'être effilé à l'une de ses extrémités, est complétement fermé. A l'autre bout du tube on adapte, au moyen d'un bouchon, un petit tube recourbé, destiné à diriger les gaz sous une cloche remplie de mercure. Ces tubes à combustion doivent avoir un diamètre intérieur d'environ 1,5 centimètre, mais leur longueur peut varier de 40 à 75 centimètres, suivant la nature de la substance.

On prend alors de deux décigrammes à deux grammes de matière, suivant qu'elle est plus ou moins riche en hydrogène et en charbon; si elle est fixe, elle doit être mélangée immédiatement avec une portion de sulfate mercurique pur, capable de remplir la moitié de la capacité du tube. Il est essentiel de bien triturer ce mélange dans un mortier d'agate ou de porcelaine, après quoi on l'introduit dans le tube à combustion, lequel doit préalablement ètre nettoyé proprement pour éviter des erreurs, et desséché avec soin afin que le mélange puisse glisser facilement au fond du tube, sans s'attacher contre ses parois. Quant aux parcelles de mélange qui pourraient rester adhérentes au mortier ou au pilon, on les détache au moyen de plusieurs petites portions de sulfate mercurique, qu'on triture successivement dans le mortier précité,

d'être facilement perméable aux gaz et vapeurs ; en outre, en chauffant à la fois beaucoup de sulfate, quelques parties de ce sel portées au rouge pourraient s'altérer, tandis que d'autres retiendraient de l'acide sulfurique libre, ce qui rendrait les analyses fautives, Le sulfate mercurique dont on s'est déjà servi pour une analyse est préférable à celui qui n'a pas encore été employé à cet usage, attendu qu'il est tout-à-fait exempt d'acide sulfurique libre.

pour introduire le tout dans le tube à combustion qu'on remplit ensuite jusqu'aux trois quarts de sa longueur par dusulfate mercurique. Par-dessus ce sel on met une couche de verre concassé de l'épaisseur d'un centimètre et demi; cette couche est destinée à établir une séparation entre le sulfate mercurique et le chlorure calcique. Celui-ci, destiné à absorber l'humidité qui se dégage pendant la combustion, remplit l'espace libre qui lui est réservé dans le tube, et ne doit laisser que tout juste la place nécessaire pour fixer le bouchon auquel se trouve adapté le petit tube à dégagement.

Ainsi préparé, le tube est placé sur le réchaud à combustion de M. Liebig, et par le petit tube à dégagement qui lui est adapté, communique avec une cloche remplie de mercure, dans laquelle vont se rendre les gaz provenant de la combustion. Les 150 à 200 premiers centimètres cubes de gaz qui se dégagent peuvent être mis à part, parce que, à partir de ce moment, si la matière n'est point azotée, les gaz ne sont que de l'acide sulfureux et de l'acide carbonique purs, tandis que si elle est azotée, on trouve des rapports constants entre l'azote, l'acide carbonique et l'acide sulfureux.

Deux écrans sont placés, l'un sur la ligne B et l'autre sur la ligne D (Pl. I, fig. 1), afin de protéger contre l'action trop vive de la chaleur, d'un côté le chlorure calcique, et de l'autre le mélange de matières organiques et de sulfate mercurique.

Ces précautions prises, on met du charbon allumé sous la colonne de sulfate mercurique pur, en commençant à chauffer à partir du point B, pour arriver graduellement au point D.

Le feu ne doit point être trop vif, parce qu'il y aurait

à risquer la fusion du sulfate mercurique, ou même sa décomposition partielle, si l'on poussait la température jusqu'au rouge. En conséquence, les charbons doivent être à une certaine distance du tube, et disposés comme on le voit dans la figure 2. Au reste on pourra toujours se laisser guider par la couleur que prend le sulfate mercurique lorsqu'il vient à être chauffé; ainsi, tant qu'il ne prend pas la teinte brune du soufre épaissi par la chaleur, ce qui est le signe caractéristique d'un commencement de fusion, mais qu'il conserve seulement une teinte jaunepaille, on n'a rien à craindre pour lui de l'effet du feu.

La colonne BD étant chauffée, on enlève l'écran qui se trouve au point D pour le replacer au point D', et alors par de nouveaux charbons allumés on commence la combustion du mélange que l'on dirige relativement au combustible de la même manière qu'il a été dit plus haut. Ainsi, en reculant successivement l'écran en D2, D3, etc., et en avançant en même temps le charbon on finit par arriver à une combustion complète, ce que l'on reconnaît lorsque les gaz cessent instantanément de se dégager. Il est entendu qu'il faut diriger le feu d'après le dégagement du gaz qui ne doit pas être trop brusque.

Les charbons ne pouvant être immédiatement en contact avec les parois du verre, on comprendra que nous ayons insisté plus haut sur la nécessité d'en maintenir à une certaine élévation, afin que par le rayonnement, la combustion dans la partie supérieure du tube puisse s'opérer, en même temps qu'au-dessous et sur les côtés. Dans le même but on peut aussi, par une manœuvre adroite, appuyer de la main le bouchon du tube à dégagement contre l'orifice du tube à combustion, et imprimer à ce dernier sans crainte de perte, un mouvement de ro

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