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encéphalique, dans lequel il rapporta l'analyse des deux observations d'Abercrombie et de Ribes, et l'histoire d'un cas de phlébite de la veine cérébrale moyenne, coïncidant avec un ramollissement du cerveau; la malade était morte hémiplégique environ quinze jours après son accouchement (1). La même année, Hooper publia son ouvrage sur l'Anatomie pathologique du cerveau, et l'on peut y consulter une planche coloriée qui représente les deux sinus latéraux ouverts, remplis de pus et tapissés par une fausse membrane. Une communication existe entre le sinus latéral et une ouverture de l'os temporal envahi par la carie. L'auteur, qui a négligé de nous laisser l'observation qui concerne cette pièce, avance que la perforation est due à la présence du pus, à sa tendance à se frayer une voie à l'extérieur. En 1829, M. Tonnelé lut à l'Académie royale de médecine de Paris un mémoire sur les maladies des sinus de la dure-mère, et rapporta dans ce travail deux cas de concrétions formées pendant la vie dans ces vaisseaux. Dans l'un, la concrétion offrait l'apparence de ces polypes fibrineux que l'on trouve dans les cavités du cœur, et qui renferment certains dépôts de matière purulente; tandis que dans l'autre elle avait plus de ressemblance avec ces fausses membranes que l'on peut rencontrer dans différents organes, tantôt avec, tantôt sans formation de suppuration. Parmi tous les faits de cette dernière espèce rapportés par le même auteur, nous n'avons pas eu l'occasion d'en rencontrer qui coïncidassent avec des maladies de l'oreille. Dans l'un d'eux, le sinus latéral droit était plein de pus et contenait des fausses membranes; la maladie paraissait avoir pour point de départ une ulcération ancienne siégeant vers l'occiput. Dans un autre, le sujet, qui était enfant, mourut dans le coma après la répercussion d'une éruption exanthémateuse du cuir chevelu; on trouva à l'ouverture du corps un ramollissement du cerveau, accompagné d'une phlé

(1) Lobstein rapporte un fait de ce genre observé par M. Breschet, dans le 2o vol. du Journal complémentaire des Sciences Médicales.

bite purulente du sinus longitudinal supérieur et des veines de la pie-mère. Du reste, cette observation, ainsi que les détails anatomiques, laisse beaucoup à désirer. Depuis cette époque, plusieurs exemples des maladies des sinus ont été rapportés par divers auteurs; et si dans tous les altérations observées ne furent pas identiques par la forme, au moins elles avaient pour point de départ la même espèce de lésion vasculaire. Sur une vieille femme qui devint épileptique deux ans avant sa mort, Prichard rencontra la cavité du sinus latéral comblée par un dépôt de lymphe organisée. M. Cruveilhier a encore donné dans son grand ouvrage la représentation d'une autre forme de cette lésion. Le sujet de l'observation était un enfant qui présenta comme symptômes principaux la contraction des extrémités et la dilatation des pupilles. On trouva le sinus longitudinal supérieur rempli par un caillot sanguin adhérent, et au centre de celui-ci une certaine quantité de matière purulente à demi-concrète. Le pressoir d'Hérophile et la partie postérieure des deux sinus latéraux offraient les mêmes lésions, et les veines du cerveau contenaient des petites masses arrondies de sang coagulé et de pus caséeux.

Je viens d'analyser rapidement les principales observations que nous possédons sur la phlébite des sinus cérébraux, tant idiopathique que consécutive à une lésion du cerveau ou de ses membranes. Avant de passer à l'examen des faits de ce genre dans lesquels on a constaté la coïncidence d'une maladie de l'oreille je vais reproduire un exemple fort remarquable de cette maladie, que j'ai pu observer à l'hôpital du Nord.

OBS. III. Un homme qui pendant longtemps avait été sujet à l'otorrhée purulente, fut admis à l'hôpital du Nord dans le service du docteur Carson, avec des symptômes d'affection cérébrale. Il acçusait un violent mal de tête, et il était presque continuellement dans un état voisin de la stupeur, d'où l'on pouvait le tirer en lui adressant quelques questions. Quelques jours avant sa mort il fut pris de frissons; bientôt après se manifestèrent les signes d'une pleurésie aiguë, que l'on voulut combattre par la saignée; mais il fallut y renoncer à cause de la grande faiblesse du sujet........... On trouva après

la mort les mêmes lésions que j'ai déjà décrites : la face postérieure de la portion pierreuse du temporal droit était cariée et perforée dans un point, et dans un autre une lamelle très mince de tissu osseux persistait encore. L'ouverture anormale existait dans le point le plus élevé du sillon qui loge le sinus latéral, et la paroi de ce canal était érodée dans le point correspondant. Ce sinus était entièrement rempli de matière purulente, sa face interne était tapissée par une fausse membrane de nouvelle formation, et sa capacité était singulièrement diminuée vers l'extrémité qui répond au confluent commun; l'oblitération était complète et se trouvait produite par des fausses membranes et de la lymphe organisée. Le sinus pétreux inférieur était également affecté de la même manière, et l'on trouva même des concrétions sanguines dans les plus grosses veines..... Les parents se refusèrent à l'ouverture des cavités du thorax et de l'abdomen; mais nous avons la conviction, par les symptômes observés, qu'il existait des abcès métastatiques dans les poumons.

Nous avons déjà rapporté l'observation de Hooper, qui concerne une lésion de ce genre. Après de longues recherches, j'ai rencontré dans divers auteurs quatre exemples de la complication que nous étudions. Je pense qu'il est utile d'en donner une courte analyse.

OBS. I. Une jeune personne, âgée de quinze ans, sujette à l'otorrhée purulente, fut prise de frissons, de mal de tête, de douleurs violentes dans l'oreille. La semaine suivante un abcès se forma dans la région mastoïdienne, et l'ouverture de cette collection qui procura l'issue d'une grande quantité de pus, amena quelque soulagement dans l'état général. Le pouls variait entre 84 et 148 pulsations dans la même journée. Douleurs dans le côté gauche du thorax, saignée, soulagement momentané. Nouveaux accidents, mort le quatorzième jour.

Nécroscopie. Le temporal droit est altéré et d'une couleur sale; du pus est épanché entre l'os et la dure-mère; le sinus latéral est altéré dans la structure et rempli par des concrétions analogues à celles que l'on rencontre dans la cavité des anévrysmes. La plèvre gauche contient de la sérosité purulente.

OBS. II. Une jeune femme de seize ans, atteinte d'otorrhée, se plaignait d'un violent mal de tête. Yeux hagards, facies hébêté, pouls à 120. Plus tard frissons, et douleurs dans l'occiput. Le pouls varie entre 80 et 124; le jour suivant il passe de 120 à 140. Délire et III-XI. 6

coma passagers; le reste du temps elle répond distinetemen questions qu'on lui adresse, même peu de minutes avant la mo Nécroscopie. Le sinus latéral gauche est rempli de pus et c matière caséeuse, sa face interne est rouge, irrégulière, comme gueuse, un point de la cavité de ce vaisseau est complètement téré. Une portion du temporal est cariée dans le point corres dant au sinus (1).

OBS. III. Un boulanger qui avait eu une portion de la voûte latine détruite par la syphilis, fut pris d'une vive douleur dans reille droite, et rendit par le conduit auditif un peu de mat sanguinolente. L'oreille gauche devint elle-même malade, et p dant les dix-sept jours qui précédérent son entrée à Guy's Hospi il fut pris de fureur, tant la douleur de tête était violente. Ordin rement tranquille pendant le jour, il passe les nuits dans l'inso nie. Fréquemment ses réponses sont incohérentes. Le malade p se lever, et deux jours avant sa mort il passe une partie du jour sis devant le foyer.

Nécroscopie. Abcès fétide derrière l'oreille droite, vent cules du cerveau distendus par de la sérosité. Le sinus latéral et sinus pétreux sont remplis par du pus noirâtre qui suinte jusq sur la selle turcique en remplissant les deux sinus caverneux le sinus circulaire de la selle turcique. Les veines jugulaires con tiennent également de la matière purulente, jusqu'à leur jonetio avec les sous-clavières, leurs tuniques sont altérées, opaques, gri sâtres, et remplis de dépôts fibrineux. Derrière le pharynx existe u foyer purulent. Abcès dans les poumons.-Suffusion purulent des plèvres et du péricarde. Gangrène de la plèvre costale droite.

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M. Bright (2), auteur de cette observation, fait remarquer que selon les apparences la maladie de l'oreille a été le point de départ des accidents.

OBS. IV. Un enfant scrofuleux, depuis longtemps sujet à l'otorrhée, fut atteint, après s'être exposé au froid, d'une vive douleur dans l'un des deux yeux. On l'apporta agonisant à l'hôpital de Meath; mais il n'avait ni délire ni convulsions. Une tumeur existait à la partie supérieure du cou, à un pouce et demi environ de l'apophyse mastoïde. On supposa qu'elle était due à une périostite de la base du crâne, on fit une incision qui n'eut aucun résultat. L'oreille rendait toujours un pus fétide. Mort dans le délire.

(1) Abercrombie. Málad. de l'encéphalé.—(2) Medical reports. T. II.p.66.

Necroscopie. Le cerveau et ses membranes étaient à l'état normal. Le sinus latéral gauche contenait une quantité de pus extrêmement fétide, caséeux, mélangé avec du sang. Une communication existait entre ce canal et l'oreille interne. Le temporal était carié, et ses cavités remplies de pus (1).

J'ai rapporté tous les cas de phlébite des sinus cérébraux survenus à la suite d'une maladie de l'oreille, qu'il m'a été possible de rencontrer. Il en existe une autre observation incomplète, recueillie par M. Stark, d'Edimbourg, et que M. Craigie a rapidement mentionnée dans un ouvrage récent (2). Dans ce cas, le temporal était carié, et le sinus latéral, depuis le pressoir d'Hérophile jusqu'à la veine jugulaire droite, et celle-ci jusqu'à son ouverture dans la sous-clavière, étaient remplis de lymphe, de pus et de caillots sanguins.

En jetant un coup d'œil sur les détails consignés dans la narration des faits précédents, il est difficile de croire que l'inflammation des sinus de la dure-mère puisse exister sous la forme chronique sans déterminer d'autres désordres dans les fonctions que ceux qui pourraient expliquer l'existence de la maladie concomitante du cerveau ou de ses membranes. Chez le malade de M. Ribes, qui pendant quatre ans avait éprouvé des attaques d'épilepsie et des accès temporaires de folie, le sinus latéral contenait des fausses membranes mais non du pus; une des veines méningées était considérablement dilatée et variqueuse. Dans l'observation de M. Gendrin on put constater une lésion analogue de la veine cérébrale moyenne. En général, il est probable que le pus sécrété dans les sinus est transporté directement dans la circulation, qu'il altère les fluides, et qu'il donne ainsi lieu aux lésions organiques qu'on observe si fréquemment avec la phlébite primitive. Bien qu'il soit à regretter que dans beaucoup d'exemples que nous avons rencontrés on ait oublié d'examiner avec soin la ligne de démarcation existant entre les portions saines et les portions malades de la

(1) London Med. and surgical Journal. Vol. V, p. 679. (2) Practice of Physic. V, II. p. 360.

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