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généralement été plus prompte sur les ganglions ulcérés que sur les engorgements simples: on se rappellera qu'il en avait été de même pour les ophthalmies.

Sur les vingt sujets traités, quatorze ont été guéris complètement, et leur guérison s'est soutenue; deux des enfants dont l'état s'était considérablement amélioré, ont succombé à des affections étrangères; les cinq autres, bien qu'ils ne soient pas guéris, et que leur traitement doive être encore long, sont autant d'exemples qui concourent aussi à prouver l'efficacité du remède, puisque ces malades ont gagné beaucoup par le nouveau traitement.

Il a fallu, le plus ordinairement, de deux à six mois pour guérir les tumeurs strumeuses ulcérées. Pour quelques cas, les plus graves, le traitement a été prolongé pendant deux années, avec quelques interruptions de plusieurs semaines, de temps en temps. Ces cas réfractaires sont plus rares lorsqu'il y a ulcération, que lorsqu'on a à traiter d'anciens engorgements dans lesquels on doit supposer qu'il existe de la matière tuberculeuse.

Tous les malades de cette série, n'ont pas moins bien sup-porté le traitement général que ceux des précédentes.

Relativement aux topiques, j'ai remarqué que les plumasseaux de charpie fine imbibés de décoction de feuilles de noyer, avaient beaucoup plus d'efficacité que les onguents digestifs et les cataplasmes recouverts de poudre de feuilles de noyer.

J'ai quelquefois fait panser les plaies avec un digestif composé à partie égale d'extrait de feuilles de noyer et de térébenthine; d'autres fois j'ai fait mêler le même extrait avec l'axonge fraîche. Les préparations étaient étendues sur du papier ou sur des plumasseaux. Ces préparations n'ont point eu d'action remarquable; mais la poudre de feuilles de noyer sèche, répandue sur les plaies de mauvais aspect a donné promptement de la vie aux chairs, et des granulations rosées n'ont pas tardé à se montrer à leurs surfaces.

Malgré ces divers pansements, je n'en ai pas moins été obligé
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d'enlever avec les ciseaux ou de détruire avec la potasse les bords décollés et trop amincis de plusieurs ulcères. J'ai souvent aussi touché les chairs des plaies avec le nitrate d'argent, pour en modifier et accroître l'inflammation.

Les pansements ont toujours eu lieu matin et soir. Une compression légère, régulièrement exercée sur les parties malades, et un peu de chaleur entretenue par quelques enveloppes de laine, ont été fort utiles.

J'ai quelquefois fait administrer des bains alcalins sans craindre que les plaies fussent en contact avec l'eau.

Les enfants de l'hospice, et ce sont eux qui m'ont fourni la majorité des faits que contient ce mémoire, n'ont en rien changé leur genre de vie; même régime, un seul repas de viande par jour, et presque toujours bouillie et en ragoût; même vêtements, même habitation. Vaste salle ordinairement très froide en hiver, mais jamais humide. L'enseignement dans les classes a continué pour tous les malades qui ont pu assister aux leçons. Les jeux au grand air, même en hiver, n'ont pas été défendus. On voit que sous plusieurs rapports, les soins hygiéniques pouvaient être améliorés; c'est ce que j'ai déjà obtenu. Ainsi, j'ai demandé qu'une salle particulière fût destinée aux scrofuleux de chaque sexe; que les vêtements chauds leur fussent distribués plus tôt et retirés plus tard qu'aux autres enfants; qu'on donnât aux malades affectés de ganglions cervicaux des bonnets de laine avec oreillères s'attachant sous le menton. J'ai demandé que la viande de ces malades fût le plus souvent rôtie, et que du vin rouge leur fût accordé. Je pense que les améliorations dans le régime, en exerçant une influence favorable sur la santé des enfants, abrègera la longueur du traitement et préviendra des rechutes.

QUATRIÈME SÉRIE.

Gonflement des os, necroses et caries scrofuleuses.

XXXVII fait. Charles Neau, 9 ans, enfant de l'hospice, peu développé, atteint, depuis deux ans, d'un gonflement du premier os

métatarsien du pied droit. La pression sur ce point est fort douloureuse. Il existe, à quelques lignes plus haut, un trajet fistuleux qui laisse couler une sanie peu colorée. Un stylet, porté dans la plaie, pénètre dans la direction du gonflement sans qu'on puisse toucher l'os immédiatement. - Traitement par le noyer, commencé le 20 juin 1837.-La cicatrisation de la plaie était opérée le 24 août. Dès cette époque, l'os avait sensiblement diminué de volume.-Le 28 janvier 1838, la guérison était complète. Le traitement général a été continué pendant le reste de l'hiver. Depuis lors, la guérison s'est

soutenue.

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XXXVIII fait. Charles Aufray, 10 ans, enfant de l'hospice, maigre, tête volumineuse. Tumeur considérable sur le dos du pied droit, avec plaie fistuleuse, qui laisse pénétrer le stylet jusqu'au premier os métatarsien qui est gonflé et ramolli: cette affection remonte à dix-huit mois.-Traitement par le noyer, le 20 juin 1837. Deux mois du traitement n'apportèrent aucune amélioration. Application de sangsues au pourtour de la plaie.-Au 1er janvier, diminution sensible de la tumeur du pied. Apparition d'une tumeur au côté gauche de la poitrine; elle se ramollit promptement et fut, Le 1er décembre 1839, après quatorze mois de traitement, guérison complète et soutenue.

ouverte.

XXXIX fait. Joseph Mercier, 11 ans, enfant de l'hospice.Gonflement des ganglions cervicaux,faiblesse générale, appétit presque nul.-Carie du deuxième os du métatarse du pied droit. La plaie fistuleuse permet de pénétrer dans la substance ramollie de l'os. La phalange correspondante est malade, cet os est triplé de volume.Il existe, en outre, à la face plantaire du même pied, un foyer purulent, qui paraît être sur le point de se faire jour au dehors. Ces diverses altérations remontent à cinq mois.—Traitement par le 20 juin 1837.-La guérison était parfaite le 1er avril 1838; elle le noyer, s'est soutenue. L'enfant a été placé en ville.

XL fait. Vincent Neau, 10 ans, enfant de l'hospice, frère de deux autres scrofuleux appartenant à la même maison.-Ganglions strumeux au cou. Les deux premiers os du métacarpe de la main gauche sont gonflés et ramollis ; il y a plaie fistuleuse qui permet au stylet de pénétrer dans la substance des os.—Traitement par le noyer, le 20 juillet 1838; il a duré six mois. Pendant ce temps, la plaie s'est plusieurs fois cicatrisée et rouverte; il en est sorti plusieurs parcelles osseuses. Guérison le 1er février 1839; elle s'est

soutenue parfaitement depuis cette époque.

XLI® fait. Coutant Florence, 8 ans, maison des Dames Augustines,

malade depuis deux ans.-Tumeurs sous auriculaires des deux côtés, formées par l'engorgement des ganglions lymphatiques. - Régions carpienne et métatarsienne des pieds et des mains, gonflées, rouges et douloureuses; elles portent toutes des plaies fistuleuses pénétrant jusqu'aux os.-Traitement par le noyer, le 1er juin 1839. -Les plaies se sont entièrement guéries ; les cicatrices sont bonnes. Le traitement a duré huit mois.-Aujourd'hui, l'enfant n'a point les couleurs de la santé. Son cou porte encore des ganglions assez nombreux et durs; on ne peut pas regarder cet état comme une guérison parfaite, mais l'amélioration obtenue est très grande.

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XLII fait. Charlotte Françoise, enfant de l'hospice, 16 ans. Constitution lymphatique très prononcée, affaiblissement général. Gonflement considérable de l'os malaire et de l'apophyse zygomatiArticulaque, à droite, avec plaie suppurant depuis une année. tion du coude droit gonflée, ulcération fistuleuse, située en avant de l'épicondyle, sanie abondante. Le stylet pénètre dans l'os.-Gonflement du cubitus gauche, au tiers inférieur de sa longueur. L'os est ramolli. Le stylet pénètre également dans sa substance.-Genou droit, triplé de volume, portant trois plaies suppurant abondamment. Tibia gauche exostosé, avec plaie suppurante; il est sorti par cette ouverture un grand nombre de lamelles osseuses.-Traitement par le noyer, le 4 août 1837. Vers la fin de ce même mois, la santé générale sembla gagner quelque chose. En septembre, l'enfant s'est affaibli rapidement ; il est mort le 14 de ce mois. Un état fébrile était habituel chez lui depuis fort longtemps.

XLIII fait. Avril Marie, 10 ans, enfant de l'hospice, malade depuis deux ans. --Gonflement strumeux des ganglions cervicaux, tumeur sous mentale abcédée, articulation du coude gauche doublée de volume et ankylosée. Il existe en dehors et en dedans de ce coude des plaies douloureuses suppurant beaucoup. Marie vomit souvent ses aliments; elle éprouve une fièvre habituelle depuis plusieurs mois. Traitement par le noyer, le 20 juin 1837 au 20 août; amélioration très remarquable de la santé générale : la fièvre a complètement cessé; les digestions sont bonnes. Les plaies sont les mêmes. Au 1er janvier 1838, modification avantageuse dans l'état de ces dernières. Leur cicatrisation était achevée le 1er septembre 1839. -Le traitement a exigé plus de deux années. Aujourd'hui, l'enfant n'a point encore éprouvé de rechutes.

XLIV fait. Goupil, 8 ans, hospice général, enfant petit, chétif, chaires pâles et flasques; malade depuis un an. -Ganglions du cou engorgés. Legenou gauche est considérablement gonflé ; les extrémi

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tés articulaires du fémur et du tibia sont presque doublées de volume. La capsule articulaire contient quelques onces de sérosité.-Il existe sur l'épine du tibia, à la même jambe, une plaie fistuleuse, d'où s'écoule beaucoup de sanie. Ce membre est très amaigri. L'enfant souffre. Il éprouve une petite fièvre continue. Traitement par le noyer, commencé le 4 juin 1838; il n'a pas été régulièrement suivi. L'enfant toussait beaucoup. L'auscultation de la poitrine avait fait reconnaître une excavation tuberculeuse vers le sommet du poumon gauche.-Goupil est mort le 4 décembre suivant.

XLV fait. Delaunay Anne, 9 ans, enfant de l'hospice.-Engorgement strumeux des ganglions du cou; tumeurs abcédées à la paroi externe des deux orbites avec nécrose et exfoliation. Gonflement de l'articulation du coude gauche avec plaie fistuleuse laissant pénétrer le stylet jusqu'à l'épicondyle. — Traitement par le noyer, le 1er janvier 1838. Après dix-huit mois (deux hivers et un été) d'un traitement assez régulier on obtint la guérison des plaies aux orbites. Les cicatrices qui leur succédèrent, étant profondément adhérentes, ont causé non seulement un éraillement des paupières, mais encore elles ont entraîné sensiblement le globe oculaire en dehors. L'affection du coude a bien guéri; l'avant-bras peut se fléchir un peu et s'étendre complètement, l'enfant a pu travailler. - Rechute pendant l'hiver de 1839 à 1840. Alors, tuméfaction des ganglions du cou; suppuration rapide. Gonflement des es métatarsiens du pied gauche, avec abcès. Autre collection purulente considérable, en dedans, et au dessus du genou du même côté. Reprise du traitement. Après sept mois du deuxième traitement, le cou était guéri. Les cicatrices orbitaires sont restées solides. A l'articulation du coude il ne reste plus qu'une petite plaie. Le genou est guéri; mais en revanche, la plaie du pied laisse écouler beaucoup de sanie. La santé générale est mauvaise. L'enfant manque de toute énergie morale; il n'a jamais pu vaincre sa répugnance pour l'huile de foie de morue, dont il n'a pris que quelques cuillerées. On revient aux préparations de noyer.

XLVI fait. Lislavoie Euphrasie, 13 ans, santé chétive. Elle est sœur de deux enfants scrofuleux. Euphrasie est malade depuis trois ans. Engorgements sous-maxillaires abcédés. Carie de la première phalange du gros orteil du pied droit. Traitements ordinaires, longs et sans résultat.-Emploi du noyer le 11 septembre 1840.-La guérison a été obtenue en quatre mois.

XLVII® fait. Partenaire Pierre, 19 ans, enfant de l'hospice, affecté de scrofules depuis l'âge de 7 ans. Sa taille est peu développée;

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