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avec un langage nouveau, l'étude de la pathologie générale est pour lui, à d'autres égards, d'une utilité plus évidente. Il ignore tout, il doit tout apprendre. Les maladies ont des formes qui leur sont communes, elles ont des traits qui leur sont particuliers: or, nous le demandons, vaut-il mieux présenter une seule fois et à fond, à celui qui commence, les différents points de doctrine et les phénomènes communs à la plupart des maladies, pour n'avoir plus ensuite qu'à lui montrer les phénomènes propres à chacune d'elles ?.. En un mot, vaut-il mieux lui exposer une seule fois ce qui est commun à toutes les maladies, ou le reproduire autant de fois qu'il y a de maladies particulières ?..,»

» L'étude de la pathologie générale offre encore plusieurs autres avantages: elle donne lieu à des considérations qui sont très propres à développer l'intelligence, à étendre les vues de celui qui s'y livre. Elle lui montre, dès son début dans la carrière, et dans un cadre resseré, la route qu'il va parcourir; elle signale les objets qui devront attirer son attention, les écueils qu'il devra éviter; elle lui indique encore la marche qu'il devra suivre dans l'étude des maladies en particulier; enfin, en rapprochant les unes des autres les diverses affections, elle est propre encore à éclairer l'histoire de chacune d'elles.>>

>> Une chose qui nous paraît importante dans la distribution des objets qui forment la matière de la pathologie générale, c'est d'adopter un ordre qui convienne également à l'étude des maladies en particulier.... Voici l'ordre que nous suivrons dans l'exposition de la pathologie générale: Nous examinerons d'abord ce que c'est que la maladie en général, et nous indiquerons les règles d'après lesquelles on peut definir chaque maladie en particulier. Après quelques considérations sur la nomenclature, l'étymologie et la synonymie, nous parlerons du siège des maladies et de leurs causes, des phénomènes précurseurs et des symptômes, de la marche, de la durée et des terminaisons variées des maladies. Nous serons ainsi conduits à l'examen de la doctrine des crises et des jours critiques. La convalescence, les phénomènes consécutifs, les rechutes et les récidives, les espèces, les variétés et les complications, le diagnostic et le pronostic feront le sujet de considérations générales. Nous consacrerons aussi un chapitre particulier à l'ouverture des cadavres et aux altérations qu'elle fait connaître. Nous exposerons ensuite les bases fondamentales du traitement des maladies; nous terminerons en présentant quelques remarques sur leur nature et leur classification.» Il est bien évident d'après cela que M. Chomel n'a entendu écrire, sous le nom de pathologie générale, qu'une introduction à l'étude de la médecine pratique, ayant pour but d'exposer les différentes questions que présente la pathologie, les règles de son étude, les caractères des phénomènes qui en sont le sujet, les divers moyens ou procédés techniques nécessaires à l'observation de ces phénomènes et à l'exercice de l'art. Sous ce rapport, peu de livres ont aussi complètement atteint le but de leurs auteurs. Je n'essaierai pas, comme je

l'ai dit en commençant, de faire une analyse détaillée des Eléments de pathologie générale de M. Chomel outre que la chose serait assez inutile, elle serait surtout impossible, quand il s'agit d'un ouvrage consacré tout entier à des considérations générales, à des préceptes généraux, à des résumés de discussions, à des détails techniques, et écrit dans un style serré, qui marche droit à son but. Je me bornerai donc à signaler, avec l'auteur, les modifications et les additions de sa nouvelle édition, beaucoup plus étendue que la précédente. Ces modifications et additions, nécessitées par les nombreuses acquisitions de la science, ont porté sur presque toutes les parties de l'ouvrage. Le chapitre du diagnostic a reçu une forme nouvelle et un très grand développement. Celui qui est relatif à la thérapeutique a été augmenté de deux articles, l'un consacré à l'exposition des règles de l'expérimentation en médecine, l'autre à l'examen de la méthode numérique appliquée aux faits pathologiques.

Ce qui distingue cet ouvrage, c'est une exposition nette de la matière, une méthode parfaite qui met chaque chose dans le jour le plus convenable; c'est une doctrine solide appuyée sur une appréciation juste des auteurs et surtout sur une grande expérience personnelle. Les parties où ces qualités se montrent à un degré éminent sont les chapitres consacrés à la symptomatologie, au diagnostic et à la thérapeutique : chaque page y révèle le praticien consommé qui a approfondi les moindres détails de son art.

R. D.

Traité de pathologie et de therapeutique générales vétérinaires par RAINARD, professeur de pathologie et de médecine opératoire à l'école royale vétérinaire de Lyon. Paris et Lyon, 1840, in-8. 2 vol.

Eléments de matière médicale et de thérapeutique, précédés de notions physiologiques et pathologiques. Paris, 1840, in-8.

Je me proposais, en parlant de la nouvelle édition de la pathologie générale de M. Chomel, de donner l'analyse des deux ouvrages dont le titre est indiqué ci-dessus, et qui traitent du même sujet ou de sujets qui s'en rapprochent; mais l'espace m'a manqué. J'y reviendrai une autre fois.

Imprimerie de F. LOCQUIN, 16, rue N.-D. des Victoires

MÉMOIRES

IT

OBSERVATIONS.

AOUT 1841.

MÉMOIRE SUR L'INFLAMMATION DES FOLLICULES MUQUEUX DE LA VULVE,

Lu à l'Académie de médecine, le 27 septembre 1840;

Par Alph. ROBERT, agrégé à la Faculté de médecine de Paris, chirurgien de l'hôpital Beaujon.

Avant de faire connaître ce que l'observation m'a démontré sur l'inflammation aiguë ou chronique des follicules vulvaires, je crois devoir signaler en peu de mots ce que l'on connaît sur la forme, les rapports et la structure de ces organes. Si l'on consulte, en effet, les traités modernes d'anatomie, on voit qu'ils y sont ou vaguement décrits ou même à peine indiqués : il faut remonter aux écrits de De Graaf (1), de Morgagni (2) et surtout de Haller (3) pour en trouver une description exacte et détaillée. Il semble, de nos jours, que les notions générales dues au génie de Bichat sur le tissu muqueux et l'appareil crypteux qui en forme une dépendance, aient dû suffire aux besoins de la physiologie et de la pathologie, et faire oublier les descriptions

(1) De mulierum organis generationi inservientibus. anatomica no 1.—(3) Elementa physiologiæ. T. VII.

III-XI.

(2) Adversaria

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minutieuses dues à la patience des anatomistes qui l'avaient devancé. Cependant, n'est-il pas évident que, sans une connaissance approfondie des modifications propres aux diverses parties de ce système, on chercherait vainement à connaître les formes variées que présentent ses maladies?

Les follicules muqueux de la vulve sont disséminés à la surface du vestibule, et principalement autour du méat urinaire et de l'entrée du vagin, où ils s'ouvrent par des orifices extrêmement étroits. Rampants sous la membrane muqueuse, ils parcourent un trajet variable, et se terminent par un cul de sac manifestement renflé. La plupart sont simples, mais quelques uns offrent de petits embranchements latéraux, terminés euxmêmes en cul de sac, et semblent, par cette disposition rameuse, établir une transition entre le follicule proprement dit et les organes sécréteurs d'un ordre plus élevé. Enfin, s'il faut en croire les observations de Cowper, de Duverney, de Santorini, etc., plusieurs auraient pour origine de véritables glandes, et justifieraient ainsi l'idée des anciens, reproduite par Bartholin et De Graaf, qui les avaient assimilés à la prostate de l'homme.

Considérés en particulier, ces follicules peuvent être divisés en plusieurs groupes. 1° Les uns, au nombre de sept ou huit, siègent au vestibule. Ils sont très petits, peu profonds, simples, diversement dirigés. 2o D'autres, moins nombreux, mais plus importants, s'ouvrent très près du méat urinaire, à la surface du tubercule médian qui limite inférieurement cette ouverture; ils se dirigent parallèlement à l'urèthre, placés sous la membrane muqueuse de ce canal, ou dans l'épaisseur de son tissu spongieux. Leur volume est considérable; j'en ai vu qui pénétraient à plus de six lignes de profondeur, et je leur ai plusieurs fois reconnu la disposition rameuse déjà décrite et figurée par De Graaf. 3o A quelque distance du méat urinaire, et sur ses côtés, il en est plusieurs dont les orifices sont réunis au fond d'une dépression conique assez remarquable. Ils sont petits et peu profonds. 4° Enfin, les plus nombreux et les plus intéressants de tous sont placés sur les côtés de l'entrée du vagin, dans le sillon que

forment l'hymen ou ses débris, par leur réunion avec la membrane muqueuse de la vulve. Deux d'entre eux, plus volumineux et plus constants, s'ouvrent vers les extrémités du diamètre transversal de l'entrée du vagin. Constamment dirigés en arrière et en bas sous la membrane muqueuse, ils ont souvent plus d'un demi-pouce de profondeur. Haller les a vus, chez quelques sujets, traversant presque toute la hauteur du périnée et s'étendant jusqu'auprès du rectum. De petits embranchements latéraux leur donnent souvent la disposition rameuse des follicules sous-uréthraux. Morgagni dit même les avoir vus aboutir quelquefois à une glande obronde d'un volume assez remarquable; mais les recherches que j'ai faites à ce sujet ont été aussi infructueuses que l'avaient été déjà celles de Haller.

Formés par une membrane muqueuse très mince, très vasculaire et très sensible, ces organes sécrètent un liquide visqueux, limpide et alcalin, qui se répand sur la vulve et en lubrifie la surface. Ce liquide est peu abondant lorsque les organes génitaux sont dans l'état de repos; mais il le devient beaucoup pendant l'orgasme vénérien; quelquefois alors son excrétion s'accompagne de phénomènes remarquables dus sans doute à l'action du muscle constricteur du vagin sous lequel la plupart de ces follicules sont immédiatement placés. Du reste ces organes participent aux changements périodiques de l'appareil génital. Peu développés dans l'enfance et la vieillesse, ils présentent chez la femme adulte de nombreuses variétés liées sans doute à celles de la constitution elle-même. Pendant la grossesse ils prennent un développement et une activité sécrétoires remarquables sous l'influence de la congestion à laquelle participent tous les organes pelviens. Aussi les trouve-t-on en général très volumineux chez les femmes qui ont eu beaucoup d'enfants (1).

(i) Cet état de turgescence dépendant de la grossesse peut-il amener quelque perturbation dans les fonctions de ces organes? Je n'oserais l'affirmer; je livre cependant aux réflexions des praticiens le faît suivant: Je fus consulté en 1837 par le mari d'une dame enceinte et primi

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