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neux a diminué sensiblement de volume et n'est plus à beaucoup près aussi gonflé, tendu que celui du côté opposé. On introduit une mèche dans l'ouverture. 2 bains de siège, cataplasmes, diete.

Le lendemain le malade se trouvant soulagé on lui donne des potages, et comme il est accoutumé à boire du vin on lui prescrit de la limonade vineuse pour relever ses forces légèrement prostrées. -La verge s'est sensiblement dégonflée, mais seulement d'un côté, le malade a dormi, le pouls est toujours dur et fréquent. - Lavement purg.

Troisième jour.-Mieux sensible dans l'état général du malade.La verge s'est dégonflée tout à fait, mais du côté gauche seulement, alors on pratique, à la base du corps caverneux droit, une incision qui donne des résultats identiques à la première. (Cat. lim., vin, bains de siège, lav. purg., potages.)

Quatrième jour.-A chaque pansement, en pressant le corps caverneux, on fait sortir une grande quantité d'un sang noir visqueux, mêlé de caillots. La verge est moins tendue, elle devient flasque, et le malade se trouve considérablement soulagé, mais aussi il est prostré et a une grande tendance au sommeil. La langue est sèche, croûteuse, le pouls vif, tendu et fréquent (108). Les garderobes n'ont lieu qu'à l'aide de lavements purgatifs; l'émission des urines est normale et non douloureuse.

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Cinquième jour. La suppuration commence à s'établir; pour faciliter la sortie des matières sanieuses, on agrandit les ouvertures primitives, on tire encore par la plaie plusieurs caillots sanguins, et on passe un séton d'une incision à l'autre. Le malade d'ailleurs se trouve mieux, il demande à manger, mais son état général n'est pas satisfaisant, toujours du coma, la langue sèche, le pouls dur etfréquent. (Vin de quinq., bain de siège, cat., potages.)

Sixième jour. Le malade se plaint aujourd'hui d'une vive douleur dans l'aine droite et au périné. Il a passé une mauvaise nuit, il a eu du délire et beaucoup d'agitation. En effectuant le pansement on aperçoit une portion fibreuse faisant hernie à travers les lèvres de l'incision de gauche. On la saisit avec des pinces, et en tirant dessus on amène une portion considérable de tissu fibreux aréolaire. Ce tissu, examiné avec soin après l'avoir fait dégorger dans l'eau, nous présente exactement la forme et la structure des corps caverneux, qui ont été ainsi détachés et éliminés par la suppuration. La coque fibreuse ou enveloppe des corps caverneux seule est restée, nous n'avons amené que le tissu spongieux aréolaire avec la cloison, de sorte que le pénis de cet homme représente une

large cavité à la partie inférieure de laquelle se trouve le canal de l'urèthre intact. Pour nous en assurer nous faisons uriner le malade devant nous, il n'éprouve ni douleur ni difficulté. (Bain de siège, cat., lav. purg., diète; on supprime le vin de quinquina et la limonade vineuse.)

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Septième jour.-Un empåtement avec rougeur de la peau se manifeste au scrotum et remonte jusque dans l'aine du côté droit. Au niveau de la symphyse pubienne, un peu à droite, on perçoit un point fluctuant, une incision est pratiquée et il en sort une notable quantité d'un pus séreux et mal lié. On fait des injections détersives avec le quinquina, dans la cavité des corps caverneux et dans le nouvel abcès. Le gland prend une couleur noirâtre, il se gangrène. L'état général du malade est peu satisfaisant, il est toujours plongé dans le coma, le pouls est dur et fréquent (112), la langue est sèche et crouteuse. (Bain de siège, cat.) L'émission des urines n'est point gênée, le malade a eu deux frissons qui ont duré quinze à vingt minutes chacun.

Huitième jour. Le malade a eu deux nouveaux frissons, il est continuellement plongé dans le coma, il a eu du délire cette nuit. Pouls dur et fréquent, langue croûteuse. Les plaies ne rendent plus qu'un pus mal lié et séreux, peu abondant d'ailleurs. (Inj. détersive avec vin de quinquina.

Neuvième jour. Le malade est dans un état désespéré, il n'a point eu de frisson hier.

Dixième jour. Mort à quatre heures du matin.

Autopsie 26 heures après la mort. Un cathéter est introduit dans l'urèthre et on incise sur cet instrument le canal jusqu'à la vessie. Nous le trouvons parfaitement sain dans toute son étendue ainsi que l'intérieur de la vessie. On fend ensuite l'enveloppe du corps caverneux dans toute sa longueur, et nous remarquons que toute cette poche est en pleine suppuration, et qu'il ne reste plus aucune trace du tissu fibreux aréolaire qui forme la structure propre du corps caverneux. Il demeure donc évident, comme nous l'avions annoncé précédemment, que la tunique fibreuse seule avait résisté à l'action éliminatoire qui avait expulsé le tissu aréolaire avec la cloison. L'abcès qui avait été ouvert au niveau de la symphyse pubienne communique avec le foyer purulent que nous venons de décrire.

Après avoir passé en revue ces diverses lésions, nous passons à un examen scrupuleux de la cavité abdominale. On fend la symphyse du pubis avec soin, on écarte les os du bassin, et en disséquant

attentivement les veines qui des corps caverneux se portent aux plexus vésicaux et prostatiques, on constate que ces veines sont gorgées d'un pus blanchâtre que l'on aperçoit très bien à travers la transparence du tissu propre de ces vaisseaux. En poursuivant l'examen on en retrouve dans les veines vésicales et enfin dans la veine hypogastrique où nul obstacle ne s'opposait à ce qu'il fût versé dans le torrent circulatoire. J'insiste sur ce mot nul obstacle, car nous avons, M. Monod, moi et plusieurs autres personnes, examiné avec le plus grand soin s'il ne se trouvait pas quelques caillots entre le cœur et l'endroit où nous avions rencontré le pus dans la veine hypogastrique qui en était abondamment remplie.

Nous n'avons trouvé d'ailleurs dans les autres organes, tous parfaitement sains, aucun abcès métastatique, excepté à la partie inférieure et antérieure du poumon droit où il en existait deux bien évidents.

Il résulte de là que cet homme a succombé à une résorption purulente, au passage des matériaux putrides du pus dans le sang, ce qui s'explique tout naturellement par la présence des veines nombreuses qui venaient puiser dans la caverne purulente formée par l'élimination gangréneuse des corps caverneux. Mais ce qu'il est difficile de rechercher et ce sur quoi nous attirons l'attention, c'est la cause première de cette maladie.

J'ai en vain recherché dans les livres de pathologie, j'ai en vain interrogé les souvenirs des maîtres de l'art, nul ne se rappelle avoir observé une semblable affection. Aussi seron3nous fort embarrassé pour pouvoir lui assigner une étiologie juste et vraisemblable. En effet cet homme n'a point reçu de coups, n'a point fait de chutes, ni abusé des plaisirs de la table, ni des plaisirs vénériens, etc., etc., ainsi que nous l'avons dit précédemment. Il a été pris subitement d'une demiérection qui ne lui causait ni douleur ni plaisir, et qui, s'augmentant peu à peu a fini, en devenant très douloureuse, par amener la gangrène du gland et des corps caverneux.

1o Cet engorgement lent et spontané du pénis serait-il dû à une compression des veines rapportant le sang des corps caverneux ? Mais où est l'obstacle qui aurait pu les comprimer? Ce n'est pas une distension lente de la vessie due à une rétention

d'urine, puisque cet homme a toujours uriné facilement; ni un gonflement de la prostate puisqu'elle était normalement développée.

2o Y aurait-il eu épanchement apoplectique dans le tissu caverneux?

3o Ou bien se serait-il passé là quelque chose d'analogue à ce que l'on observe dans les cas de gangrène spontanée des extrémités chez les vieillards par suite d'oblitération des artères? Cette cause, qui pourrait paraître probable au premier abord, n'a pas reçu la sanction de l'autopsie, puisque nous n'avons rien découvert d'anormal dans les artères caverneuses:

4o Ou bien enfin les veines caverneuses se seraient-elles oblitérées spontanément comme cela arrive quelquefois pour les varices? J'avoue que cette dernière opinion me paraît la plus vraisemblable, car cet homme n'a pas souffert dans les vingt premiers jours de la maladie, il n'a éprouvé que des pesanteurs, puis cet engorgement des corps caverneux est venu spontanément, sans cause appréciable et lentement.

Cependant ce n'est là qu'une supposition qu'il est impossible de résoudre avant qu'un plus grand nombre d'observations ne viennent jeter du jour sur une affection si rare, qu'il n'en est fait mention nulle part, soit dans les traités de pathologie, soit dans les recueils périodiques.

Dans un récent ouvrage, celui de M. Moulinié, de Bordeaux, il est bien question de pénitis gangréneux, mais on peut s'assurer, par la lecture de son livre, que le cas dont nous venons de rapporter l'observation ne ressemble pas plus aux trois faits cités par ce chirurgien, qu'aux descriptions du satyriasis données par les auteurs classiques.

RECHERCHES PATHOLOGIQUES ET EXPÉRIMENTALES SUR LES FONCTIONS DES FAISCEAUX DE LA MOELLE ÉPINIÈRE ET DES RACINES DES NERFS RACHIDIENS; PRÉCÉDÉES D'UN EXAMEN HISTORIQUE ET CRITIQUE DES EXPÉRIENCES FAITES SUR CES ORGANES, DEPUIS SIR CH. BELL;

(Fin.)

Par F. A. LONGET, D. M. P., professeur d'anatomie et de physiologie, etc.

APPENDICE DE LA TROISIÈME PARTIE.

Quelques conséquences anatomiques et physiologiques de la vérité fondamentale qui fait l'objet de ce Mémoire.

A Ch. Bell commence une nouvelle ère pour l'anatomie et la physiologie du système nerveux. En effet, guidé par une expérimentation exacte et par le raisonnement, nous pouvons aujourd'hui, en nous étayant du principe proclamé dans cet écrit, substituer l'harmonie et la clarté à l'obscure confusion qui rendait si fatigante et si ardue l'étude de ce mystérieux appareil. En nous plaçant au point de vue de la doctrine que nous professons, examinons donc, successivement et d'une manière rapide, les nerfs céphalo-rachidiens, le grand sympathique et l'axe cérébro-spinal.

1° Nerfs céphalo-rachidiens.

A. Nerf moteurs volontaires. Nous comptons, dans le corps humain, trente-huit paires nerveuses propres à faire contracter les muscles volontaires; elles sont réparties comme il suit : 1o trente et une paires de racines antérieures spinales qui président à la contraction de tous les muscles du tronc et des membres; 2° sept paires crâniennes dont: a. le moteur oculaire commun, b. le pathétique; c. le moteur oculaire externe,

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