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ralentissement du pouls. Ou bien au contraire si les pulsations ont diminué de fréquence parce que le foyer d'inflammation a été limité dans son étendue et son intensité? Quelle que soit celle de ces deux opinions que l'on adopte, il faudra reconnaître que le sulfate de quinine a excrcé dans ce cas une action éminemment antiphlogistique. Notre malade n'a eu ni les sueurs ni la desquamation signalées chez les sujets atteints d'affection typhoïde. Un pareil fait n'a rien d'étonnant, les mêmes effets ne devant pas se montrer nécessairement dans des états morbides différents, et d'ailleurs on comprend facilement que la perturbation produite dans les fonctions de la peau par l'éruption variolique a pu empêcher la production des sueurs et le dépouillement de l'épiderme. Enfin le sulfate de quinine n'a exercé aucune influence fâcheuse sur le système digestif et sur les symptômes nerveux ; ni les vomissements ni la diarrhée n'ont succédé à son emploi, la sècheresse de la langue n'a pas tardé à disparaître et l'appétit à revenir. Dès le huitième jour le délire n'existait plus et l'état des forces commençait à s'améliorer. La surdité est un accident qui n'est pas ordinaire dans la variole à l'époque où nous l'avons observé, peut-être a-t-il été produit par le sulfate de quinine. M. Blaud, médecin de Beaucaire, a observé quelquefois ce symptôme dans une épidémie de fièvres intermittentes, chez des individus nerveux, et lorsque les doses élevées ont été soutenues pendant plusieurs jours. Il s'est dissipé spontanément du huitième au dixième jour. (Mérat et Delens, Dict. de mat. med., t. V, p. 610.) Ici la surdité parut le septième jour; le onzième elle avait considérablement diminué. La bronchite, l'enrouement et les douleurs articulaires paraissent tout à fait indépendantes du trai

tement.

Nota.-Un jeune malade prit facilement les premières doses de sulfate de quinine, mais au bout de quelque temps on avait de la peine à les lui faire avaler. On pourrait, surtout chez les enfants, masquer la saveur désagréable de ce médicament en le mélangeant à des poudres aromatiques ou à du carbonate de 44

III-XI.

magnésie, qui, d'après M. Pierquin, n'en altère aucunement les effets (Loco cit. p. 604), ou bien encore donner la préférence à la quinine brute dont M. le professeur Trousseau fait un fréquent usage.

MÉMOIRE SUR LES ANÉVRYSMES VARIQUEUX SPONTANÉS
DE L'AORTE PERICARDIQUE,

Par le docteur THURNAM (1).

Les maladies de la portion ascendante ou péricardique de l'aorte, qui constitue le tronc primitif du système artériel, et qui est si sujette à toutes les formes d'altération prédisposant à l'anévrysme, sont regardées, à juste titre, comme dignes d'une étude particulière. Elles méritent encore davantage notre attention, quand on considère les effets que les anévrysmes de cette partie de l'aorte produisent sur les organes voisins. Non seulement ils peuvent, comme ceux des autres portions de l'aorte thoracique, faire saillie antérieurement et éroder le sternum ou les côtes, comprimer les poumons, la trachée, les bronches ou l'œsophage, ou s'ouvrir dans ces organes, dans les plèvres ou dans le péricarde; mais ils peuvent aussi comprimer les gros troncs veineux, dont l'aorte est entourée à son origine, les oblitérer, former avec eux des communications, et constituer ainsi des anévrysmes variqueux spontanés d'une espèce particulière. Comme je l'ai établi dans un mémoire précédent (Sur les anévrymes du cœur. In Méd.-Chirurg. transact., t. xxi, p. 243), les anévrysmes qui siègent en ce point se terminent souvent par rupture, et s'ouvrent dans les cavités même du cœur. Dans ce travail, je considèrerai sous le point de vue de la pathologie et du diagnostic plusieurs formes

(1) Traduit des Transactions médico-chirurgicales de Londres (t. 23), par le docteur HENRY ROGER, médecin du bureau central des hôpitaux.

de ces anévrysmes de l'aorte dans sa portion péricardique, formes les plus rares, et qui avaient été jusqu'à présent à peine signalées par les auteurs.

Un fait remarquable d'anévrysme du sinus droit aortique avec perforation dans le ventricule droit (voy. Obs. VII), attira mon attention sur les effets que devrait produire l'anévrysme de chacun des trois sinus de l'aorte relativement à la cavité particulière, soit le cœur, soit un vaisseau sanguin, soit le péricarde, avec laquelle il communiquerait en cas de rupture. J'ai procédé, dans mon travail, par deux modes d'investigation': 1° par l'examen anatomique et par des expériences; 2o par la comparaison des effets qu'amènent les anévrysmes ainsi limités, anévrysmes dont les preuves existent dans les annales de la médecine, dans les musées de Londres et de Dublin, ou que j'ai moi-même observés.

Considérations anatomiques. Les sinus de l'aorte n'ont pas reçu de nom particulier. Pour l'intelligence de ce mémoire, je les appellerai droit, gauche et postérieur. Par le droit et le gauche, j'entends ceux qui sont situés antérieurement, et d'où naissent les artères coronaire droite et gauche, et par posterieur, celui d'où ne nait point de vaisseau coronaire.

En passant des aiguilles à travers les tuniques de l'aorte aux points correspondants à ces sinus, je me suis assuré que, lorsqu'ils sont le siège d'un anévrysmé ou d'une autre altération, ils peuvent tous s'ouvrir dans le péricarde, mais que le droit est plus que les autres exposé à cette perforation. J'ai trouvé également par le même procédé, 1o que le sinus droit pourrait former une communication avec le sommet du ventricule droit, avec l'artère pulmonaire, ou avec l'oreillette droite, au niveau de son appendice; 2° que le sinus aortique gauche pourrait s'ouvrir dans l'oreillette gauche, dans le ventricule gauche, ou dans l'artère pulmonaire; 3° que le sinus aortique postérieur pourrait s'ouvrir dans l'oreillette gauche, ou plutôt encore dans la droite. J'ai constaté en outre que l'aorte ascendante, à peu de distance au dessus des valvules, a les mêmes rapports que les

sinus eux-mêmes avec les parties voisines; mais que, comme le montre la simple inspection, la partie supérieure de l'aorte ascendante est en rapport avec la veine cave supérieure à droite, avec l'artère pulmonaire à gauche; en avant, avec la cavité du péricarde et avec l'artère et les veines pulmonaires droites; en arrière, avec la bronche droite, et moins avec la bronche gauche.

dans les diffévoisines. Dixmoins exactement

Degre de fréquence de l'anévrysme rents sinus rapports avec les parties huit cas d'anévrysmes limités plus ou aux sinus aortiques sont consignés dans ce Mémoire; deux fois (Obs. XV et XIX) deux sinus étaient le siège d'une lésion ainsi circonscrite; une autre fois (Obs. VI) tous les trois étaient affectés. De ces vingt-deux anévrysmes, douze occupaient le sinus aortique droit, quatre le gauche, et six le postérieur. Quoiqu'il soit impossible de conclure d'une manière certaine d'un nombre si restreint d'observations, on est au moins en droit de conjecturer que le sinus droit est plus que les autres exposé aux anévrysmes.

Des douze anévrysmes situés dans le sinus droit, deux étaient dans leur commencement et faisaient saillie dans le péricarde; deux s'étaient ouverts dans cette cavité; six faisaient saillie dans le ventricule droit, et un (Obs. VII) avait établi communication avec la partie supérieure de ce même ventricule.

Des quatre anévrysmes occupant le sinus gauche, un (Obs. XIX) était devenu adhérent à l'oreillette gauche, et l'autre (Obs. XIV) avait formé une grosse tumeur dans la partie supérieure du ventricule gauche.

Des six anévrysmes situés dans le sinus postérieur, deux étaient dans leur commencement et faisaient peut-être saillie dans le péricarde; un (Obs. XXVI) formait comme une tumeur arrondie qui proéminait dans les deux oreillettes et surtout dans la droite; un (Obs. VI) s'était ouvert probablement dans le sinus de l'oreillette droite, et un autre (obs. XIII) dans celui de l'oreillette gauche.

La portion de l'aorte ascendante qui est immédiatement au dessus des valvules est sans doute plus exposée à l'anévrysme vrai circonscrit que ne le sont les sinus de Valsalva. Je pourrais citer des observations nombreuses d'anévrysme situé en ce point, et consignés dans les écrits de Morgagni, Scarpa, Burns, A. Cooper et d'autres; mais comme l'exacte position du sac anévrysmal n'est pas indiquée, ces faits ne doivent pas nous occuper ici. Toutefois je suis porté à croire que les portions de l'aorte ascendante, situées juste au dessus de l'insertion des valvules semi-lunaires, c'est à dire au dessus et dans l'espace des sinus aortiques, sont plus exposées à la formation d'anévrysmes que ne le sont les points intermédiaires. Je pourrais citer plus de dix cas d'anévrysmes dans cette région.-Sur les huit anévrysmes situés au dessus de l'attache des valvules aortiques droite et gauche, trois (Obs. XXII, XXIII, XXIV) s'étaient ouverts dans le péricarde; un (Obs. XXXVIII) proéminait et menaçait de s'ouvrir dans le ventricule droit, et un autre (Obs. XXVII) dans les deux ventricules du cœur; tandis que dans quatre cas, le sac anévrysmal s'ouvrit dans l'artère pulmonaire. Dans un cas (Obs. V) où l'anévrysme était placé au dessus de l'insertion des valvules droite et postérieure, le sac s'était rompu dans l'oreillette droite; et dans un autre (Obs. XXV), où il était placé au dessus de l'attache des valvules postérieure et gauche, le sac semble avoir fait saillie dans le sinus de l'oreillette gauche et s'être ouvert dans le péricarde.

L'anévrysme variqueux, avec sa variété, la varice anevrysmale, avait été, jusque dans ces derniers temps, regardée comme produite exclusivement par une plaie d'artère et de la veine qui l'accompagne. M. Breschet, dans son estimable travail sur ces formes d'anévrysme (Mém. de l'Acad. de méd., t. III, 1833), ne parle même pas de la possibilité du développement spontané de cette maladie.

Toutefois, avant la publication du Mémoire de M. Breschet, M. Syme avait rapporté un exemple curieux d'anévrysme variqueux spontané de l'aorte abdominale et de la veine-cave. Deux

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