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transparente, très fine, anciennement organisée, et sur laquelle il est impossible de trouver la moindre érosion. Ces parois présentent un certain nombre d'ouvertures arrondies, à bords parfaitement lisses, et complètement cicatrisés. Ces ouvertures sont de deux espèces, les unes conduisent directement dans des bronches dilatées : l'une d'elles, la plus grande de toutes, a trois lignes de diamètre, elle conduit à une bronche de même dimension, bien qu'éloignée de l'origine des bronches. Les autres conduisent dans des cavités terminées en cul de sac et paraissant former des sortes d'appendices de la grande cavité, au fond desquels on voit se rendre plusieurs petites bronches. La muqueuse de ces divers conduits est dure, épaisse, et d'un blanc opaque. Les nombreuses saillies qui se remarquent dans la grande cavité, et qu'on prendrait au premier abord pour des vaisseaux qui ont résisté à la destruction, sont dures, solides, grisâtres à la coupe et paraissent formées par de la fibrine indurée et organisée. Autour de cette caverne, le tissu pulmonaire est induré et noirâtre dans un rayon d'une ligne. C'est cette induration qui donne au lobe inférieur du poumon la dureté dont il a été parlé plus haut. Partout ailleurs le poumon est crépitant, un peu noirâtre à la coupe, d'une bonne consistance et versant du sang spumeux lors des incisions. Il n'y a point de tubercules.

Les divisions des bronches sont généralement dilatées, la muqueuse en est épaissie, mais de consistance normale, d'une teinte ardoisée très foncée surtout dans les divisions qui se rendent au lobe inférieur.

Le poumon droit est volumineux, son adhérence avec la plèvre est assez intense au sommet pour qu'il soit impossible de l'en dé– tacher sans l'arracher. Le lobe inférieur ne s'affaisse pas, il est tapissé par une fausse membrane molle, jaunâtre à sa surface libre, rougeâtre et floconneuse à sa face profonde, se détachant assez facilement et servant de moyen d'union du poumon avec la plèvre. La surface du poumon est d'un gris verdâtre; l'organe lui-même crépite assez faiblement dans toute son étendue. A là coupe il paraît comme splénisé; il s'en écoule un liquide rougeâtre plus spumeux dans les parties inférieures du poumon que dans les parties supérieures. Son tissu est d'un rouge foncé, sans aspect granuleux. Dans les lobes moyen et inférieur est disséminée une quantité assez grande de cavités assez régulièrement arrondies, pouvant renfermer les plus grosses une forte aveline et les autres ayant de 4 à 6 lignes de diamètre. Ces cavités sont répandues uniformément dans les deux lobes, le plus grand nombre d'entre elles se trouve près de la sur

face et près des terminaisons des bronches. Elles sont d'une matière grisâtre molle ayant l'aspect, la consistance e d'un détritus gangréneux. Plusieurs d'entre elles sont tr par des filaments déliés, paraissant être de petits vaisseau petites brides allant d'une paroi à l'autre. Leur surface inte sente un aspect variable: dans les unes les parois sont g molles et en détritus, sous elles le tissu du poumon es dans les autres, on y trouve çà et là de petites portio sâtres, molles, ulcérées, siégeant sur une surface lisse teinte rougeâtre par places, et d'un gris ardoisé dans points. Il est impossible de voir dans ces cavités d bouchures de bronches, et de suivre jusque auprès d'elles le fications bronchiques; on suit bien ces dernières jusqu'à un distance des cavités, puis elles disparaissent. Cependant la c nication des cavités avec ces tuyaux est évidente, car en c mant le tissu du poumon, on voit sortir, par les orifices cou bronches, une matière semblable à celle qui se trouve d foyers gangréneux. De plus, sur les faces de chaque coupe poumon, on trouve çà et là, des petits points qui ont le même et la même odeur que les foyers gangréneux et desquels suinter par la pression la matière gangréneuse; ce sont éviden de petits conduits bronchiques dont les orifices béants sont r de détritus gangréneux. Autour des foyers le tissu du poumon aucune altération spéciale.

Le lobe supérieur ne présente ni foyers gangréneux, ni de tubercules.

Les grosses bronches sont dilatées et présentent de nombreu longitudinaux; la muqueuse en est épaisse, consistante, teinte ardoisée foncée. Les bronches secondaires offrent à l'app des foyers gangréneux une coloration rouge très foncée. Que unes offrent une dilatation sphérique très notable. Les con bronchiques du lobe supérieur sont assez dilatés, ils sont la plissés longitudinalement, la muqueuse en est épaisse et de t également ardoisée, on trouve dans les gros tuyaux de la ma gangréneuse semblable à celle des foyers des lobes inférieurs veines pulmonaires n'offrent aucune altération, les gang bronchiques sont noirs et mous, sans odeur fétide.

La muqueuse du larynx est d'un gris verdâtre derrière le c lage thyroïde, et blanchâtre ailleurs, un peu épaisse et de co stance convenable. Le trachée artère offre à son milieu un diam transversal de deux pouces et demi; à ieur origine les bron

ont un pouce un quart, la muqueuse en est grisâtre. L'état très avancé de putréfaction n'a pas permis d'étudier les autres organes.

Après avoir présenté dans tous ses détails ce fait remarquable, nous allons chercher à l'interpréter et à en tirer les preuves de l'existence de la nouvelle espèce de gangrène que nous avons annoncée.

En premier lieu, on voit un homme affecté de bronchorrhée habituelle, toussant et crachant constamment, et ayant la respiration courte. On trouve à l'autopsie, comme raison suffisante de ces phénomènes constants, une dilatation générale des bronches et un élargissement de la trachée artère. Voilà le terrain sur lequel va s'établir la maladie dont nous allons suivre le développement.

A deux époques différentes, trois ans, puis un an avant la mort, surviennent deux attaques d'une maladie qu'on peut regarder comme la gangrène du poumon, puisque dans son cours apparaissent brusquement des crachats roussâtres, abondants, fétides; une haleine fétide à odeur spéciale, et un état morbide général tellement grave, qu'il a fait craindre pour la vie du malade. Ces divers accidents ont chaque fois une durée de quarante à cinquante jours, après quoi la santé se rétablit graduellement, et le sujet de l'observation peut reprendre ses occupations et se trouver dans le même état que celui dans lequel il était avant les attaques.

Quelles sont, cette fois, les relations qu'on peut établir entre l'état anatomique des poumons et les phénomènes pathologiques observés ? Deux sortes de lésions se présentent pour cela.

La première est une large caverne, à parois anciennement organisées, communiquant avec les bronches, et à appendices anfractueux, ayant également une communication facile avec les bronches.

Cette caverne ne peut être que le produit d'une destruction opérée par des tubercules, par une fonte purulente, ou par la gangrène. Par les tubercules? il n'existe au sommet des poumons aucune trace de leur existence passée ou actuelle; de plus,

la caverne est très vaste, elle est située à la base du poun se trouve pourvue d'une espèce de membrane séreuse toutes circonstances qu'il n'est point ordinaire de rend dans les cavernes produites par les tubercules. Par la for rulente? Mais la marche des attaques n'a point été celle pneumonie avec simple évacuation du pus, il n'y a point crachats purulents. Nous sommes donc forcé de nous ar une destruction par suite de gangrène, et nous sommes d' plus fondé à le faire que les phénomènes des attaques dentes ont été exactement les mêmes que ceux de la de attaque, laquelle était bien certainement, ainsi que l'au l'a prouvé, une récidive de la gangrène du poumon.

La seconde lésion se compose des cavités qu'on a tro dans le poumon droit. Celles-ci sont-elles des dilatation extrémités des bronches, ou sont-elles les cicatrices de des tions gangréneuses qui se seraient faites pendant les deux ques antécédentes? Il est possible, à la rigueur, que plus points de gangrène disséminés dans un poumon, se term par cicatrisation; mais il serait difficile que la cicatrice destruction aussi peu étendue, fût un kyste, et il serait plus ficile encore que tous les kystes eussent à peu près le n aspect arrondi, la même forme et les mêmes dimensions fin, il serait peu ordinaire qu'à l'entour de ces kystes le du poumon fût à l'état normal. Nous pensons que les ca régulières trouvées dans le poumon droit ne sont pas le rés d'une gangrène du tissu pulmonaire, nous les regardons com une espèce particulière de dilatation des bronches.

Laennec, M. Reynauld et M. Andral ont décrit deux m de dilatation : l'un dans lequel l'augmentation du diamètre conduit se fait d'une manière uniforme, et l'autre d lequel les bronches présentent une série de renflements e dilatations successives. L'espèce que nous avons trouvée o Van Malden diffère de celles que ces auteurs ont indiquée l'augmentation du calibre y était assez uniforme et assez ré lière dans la plus grande partie de leur étendue, mais arrive

une petite distance de leur terminaison, ces conduits se resserraient à un tel point qu'on ne pouvait plus les suivre, puis après avoir ainsi presque disparu, ils se terminaient par une espèce de renflement ampullaire qui semblait clore le conduit aérien. Examinées à l'intérieur, ces dilatations ne laissent voir aucun orifice; on n'a pas cherché avec le stylet à suivre la bronche resserrée jusque dans la cavité où elle semblait se terminer ; mais les bronches pleines de la même matière gangréneuse que les cavités, mais la compression du poumon à l'endroit de ces cavités faisant refluer dans les bronches la matière contenue dans les cavités accidentelles, prouvent surabondamment la continuité de ces dernières avec le reste des voies aériennes. Enfin l'intérieur de ces cavités était tapissé par une espèce de membrane blanche parfaitement organisée, et l'extérieur était entouré par le tissu pulmonaire à l'état normal. Circonstances en quelque sorte caractéristiques.

Il résulte donc de la discussion à laquelle nous venons de nous livrer, qu'avant la dernière attaque de gangrène, le sujet de l'observation portait à la base du poumon gauche une large caverne, véritable fistule pulmonaire interne, suite de destruction par gangrène, et dans le poumon droit une multitude de dilatations, en forme d'ampoule, des extrémités terminales des bronches.

La dernière attaque de gangrène a lieu. Pendant les dix à douze premiers jours elle se borne à déterminer des accidents peu graves, quelques crachats deviennent fétides, l'haleine prend une mauvaise odeur, il y a un peu plus de toux que d'habitude, et pas d'autre trouble appréciable dans les fonctions. Enfin, pendant les huit derniers jours, la respiration devient gênée, la fièvre s'allume, les crachats et l'air expiré ont constamment une fétidité spéciale et très forte; durant un jour l'expectoration contient beaucoup de sang altéré, tandis qu'auparavant et après elle a toujours été grisâtre; enfin la mort arrive.

A l'autopsie on trouve deux lésions coïncidentes. La première est une collection de sang à demi coagulé, à odeur gangréneuse,

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