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absence on oftaft toutes ces pompeufes declamations de M. Charpentier, & qu'on y mit: les Infcriptions fimples, qui y font; que nous compofâmes prefque fur le champ M. Racine & moy, & qui furent approuvées de tout le monde. C'eft cet Ecrit, fait à la priere de M. de Louvois, que je donne içi au Public.

LES Infcriptions doivent eftre fimples, courtes, & familieres. La pompe, ni la multitude des paroles n'y valent rien, & ne font point propres au ftile grave, qui eft le vrai ftile des Infcriptions. Il eft abfurde de faire une déclamation autour d'une Médaille, ou au bas d'un Tableau; fur tout lorfqu'il s'agit d'actions comme celles du Roy, qui eftant d'elles-mefmes toutes grandes & toutes mer→ veilleuses, n'ont pas befoin d'eftre exagerées.

Il fuffit d'énoncer fimplement les chofes pour les faire admirer. Le paffage du Rhin dit beaucoup plus, que Le merveilleux paffage du Rhin. L'Epithete de merveilleux en cet endroit, bien loin d'augmenter l'action, la diminuë, & fent fon declamateur qui

REMARQUES.

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,, merois pas, dit-il en parlant,, cer : & le Sieur Charpentier en ,, de l'Abbé Tallemant le jeu-,, a fait d'autres, qui feront ef,, ne, d'avoir cherché tous les facées à leur tour dans quel-` ,, moïens de fe faire paroître ,, que tems. Cette prédiction a ,, par l'achat d'une petite Char- êté accomplie plutôt que je ,,ge abandonnée de Faifeur de ,, ne penfois, & le Sieur Racine Devifes & Infcriptions, s'il en a fait de nouvelles Inscriptions eût êté capable: mais le mal- qui ont effacé toutes les auheur a voulu qu'aïant fait des Infcriptions pour les Tableaux de la Galerie de Verfailles, elles ont êté trouvées fi mauvaifes, qu'il y a eu ordre de les effa

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99

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,, tres,,.

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Au fujet de M. Charpentier, voïés Remarques fur le Vers 21. du Difc. au Roi, & Remar ques fur l'Epigr. XLIK,

veut groffir de petites chofes. C'eft à l'Infcription à dire, voilà le paffage du Rhin; & celui qui lit, fçaura bien dire fans elle, Le passage du Rhin eft une des plus merveilleufes actions qui ayent jamais efté faites dans la guerre. Il le dira mefme d'autant plus volontiers, que l'Infcription ne l'aura pas dit avant lui; les hommes naturellement ne pouvant fouffrir qu'on prévienne leur jugement, ni qu'on leur impofe la néceffité d'admirer ce qu'ils admireront affés d'eux-mefmes.

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D'ailleurs comme les Tableaux de la Galerie de Versailles font des efpeces d'Emblêmes heroïques des actions du Roy, il ne faut, dans les regles, que mettre au bas du Tableau le fait hiftorique, qui a donné occafion à l'Emblême. Le Tableau doit dire le refte, & s'expliquer tout feul. Ainfi, par exemple, lorfqu'on aura mis au bas du premier Tableau: Le Roi prend lui-mefme la conduite de fon Royaume, & fe donne tout entier aux affaires, 1661. il fera ailé de concevoir le deffein du Tableau, où l'on voit le Roi fort jeune, qui s'éveille au milieu d'une foule de plaifirs dont il est environné & qui tenant de la main un timon, s'appreste à fuivre la gloire qui l'appelle, &c.

Au refte, cette fimplicité d'Infcriptions eft extré¬ mement du gouft des Anciens, comme on le peut voir dans les Medailles, où ils fe contentoient fouvent de mettre pour toute explication la date de l'action qui eft figurée, ou le Confulat fous lequel elle a efté faite, ou tout au plus deux mots, qui apprennent le fujet de la Medaille.

Il eft vrai que la Langue Latine dans cette fimplicité a une nobleffe & une énergie, (2) qu'il est

REMARQUES.

(2) qu'il eft difficile d'attraper cela eft bien expliquée dans une en nofire Langue.] La raifon de Lettre, que l'Auteur m'écrivit le

difficile d'attraper en noftre Langue. Mais fi l'on n'y peut atteindre, il faut s'efforcer d'en approcher; & tout du moins ne pas charger nos Infcriptions d'un verbiage & d'une enflûre de paroles, qui eftant fort mauvaise par tout ailleurs, devient furtout infuportable en ces endroits.

Ajoûtez à tout cela que ces Tableaux eftant dans l'appartement du Roy, & ayant efté faits par fon ordre, c'eft en quelque forte le Roy lui-mefme qui parle à ceux qui viennent voir fa Galerie. C'eft pour ces raifons qu'on a cherché une grande fimplicité dans les nouvelles Infcriptions, où l'on ne met proprement que le titre & la date, & où l'on a furtout évité le fafte & l'oftentation.

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AVERTISSEMENT

SUR

LA DISSERTATION SUIVANTE:

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M. BROSSETTE, tant dans la Remarque fur le Vers 52. de la X. Satire, que dans la première Remarque fur la Differtation, qui va fuivre cet Avertiffement dit: Tout le monde fait l'Hiftoire de Joconde mife en Vers par le célèbre La Fontaine ; mais tout le monde ne fait pas que la Differtation sur Joconde, imprimée parmi les Contes de cet Au,,teur, eft de M. Defpréaux. Bouillon, méchant ,, Poëte, avoit auffi mis en Vers la même aven», ture de Joconde, tirée de l'Ariofte. Il y eut » une gageure confidérable, fur la préférence de ces deux Pièces, entre l'Abbé Le Vayer & », un nommé Saint-Gilles. Ils s'en rapportèrent à Molière, leur ami commun, qui ne voulut pas dire fon fentiment, pour ne pas faire perdre la ,,gageure à Saint-Gilles. M. Defpréaux, jeune alors, termina le différent par cette Disserta„ tion, adreffée à M. l'Abbé Le Vayer. Il ne l'a jamais fait imprimer parmi fes autres Ouvrages, ne fe faisant pas honneur, & témoignant même dans la fuite à fes Amis, un grand

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regret d'avoir emploïé fa plume à défendre une Pièce du caractère de Joconde,,.

M. Du Monteil, qui ne convient pas de l'e xactitude de ce récit, ajoute à la Remarque fur le Vers 52. de la Satire X. "Le Commentateur dit, non feulement ici, mais encore dans ,, une Note fur cette Differtation, que l'Abbé Le Vayer & M. de Saint-Gilles, aïant fait », une gageure confidérable fur la préférence de » ces deux Ouvrages, s'en rapportèrent à Molière, qui ne voulut pas dire fon fentiment. Ce,, pendant il paroît par la Differtation même, » que ces Meffieurs avoient choifi trois perfonnes », pour Juges. Penfe-t-il donc, dit M. DESPRE AUX en parlant de M. DE SAINT-GILLES, ,, que trois des plus galans Hommes de France aillent de gaieté de cœur fe perdre d'eftime dans l'efprit des habiles gens pour lui faire ,, gagner cent pistoles. Et depuis MIDAS, d'impertinente mémoire, s'eft-il trouvé perfon,, ne, qui ait rendu un jugement auffi abfurde ,, que celui qu'il attend d'eux ?,,

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M. Du Monteil, à la fuite de la première Remarque fur la Differtation même, infifte encore fur le défaut d'exactitude, qu'il reproche à M. Broflette, & renvoie à ce que je viens de rapporter.

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"M. de Saint-Gilles, dit de plus M. Brossette; dans la feconde des deux Notes, que j'ai citées en commençant, êtoit un homme de la vieille

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