LYCIDAS, MOERIS. LYCIDAS. Quo te, Mori, pedes? an, vo te, Mori, pedes? an, quò via ducit, in urbem? MOERIS. O Lycida, vivi pervenimus, advena nostri (1) LYCIDAS. Certè equidem audieram, quà se subducere colles MOERIS. Audieras, et fama fuit: sed carmina tantùm Nostra valent, Lycida, tela inter martia, quantùm ÉGLOGUE NEUVIÈME. LYCIDAS, MÉRIS. LYCIDAS. V IENS-TU rejoindre ici le chemin de Mantoue, Méris? A MÉRIS. A quel opprobre, ô ciel! on nous dévoue! Et nous vivons encor! Qui l'aurait jamais cru? Qu'un avide étranger, sur nos champs accouru, Nous dirait : « Fuyez tous, abandonnez vos terres, Éloignez-vous des champs cultivés par vos pères : >> Tous ces biens sont à moi !... » De chagrin dévoré, Quand le sort en ces lieux change tout à son gré, Je porte ces chevreaux (que ce don soit funeste!) Au farouche oppresseur qu'en secret je déteste. LYCIDAS. Mais on croyait Ménalque exempt de nos revers; MÉRIS. Sans doute, on le disait ; mais, que sont les beaux-arts, Parmi les jeux sanglants et les crimes de Mars? Chaonias dicunt, aquilâ veniente, columbas. LYCIDAS. Heu! cadit in quemquam tantum scelus? heu! tua nobis Penè simul tecum solatia rapta, Menalca ! Quis caneret nymphas? quis humum florentibus herbis Spargeret, aut viridi fontes induceret umbrâ? Vel quæ sublegi tacitus tibi carmina nuper, Cùm te ad delicias ferres Amaryllida nostras ? Tityre, dùm redeo, brevis est via, pasce capellas; » Et potum pastas age, Tityre : et inter agendum, » Occursare capro, cornu ferit ille, caveto. » MOERIS, Imò hæc quæ Varo, necdùm perfecta, canebat: << Vare, tuum nomen (superet modò Mantua nobis, >> Mantua væ miseræ nimiùm vicina Cremona !) » Cantantes sublimè ferent ad sidera cycni. LYCIDAS. Sic tua Cyrneas fugiant examina taxos ! |