l'instruction des jeunes élèves; rien n'est plus propre à former le goût que la littérature comparée. Dans les vers de Virgile, et en général dans tous les chefs-d'œuvre des arts, il est une foule de beautés qui échappent au raisonnement, et qu'on ne peut faire sentir que par des comparaisons. Les fautes des disciples de Virgile nous servent au moins à faire apprécier le génie de leur maître; pour connaître toutes ses richesses, il est utile quelquefois de savoir ce qui manque à ses imitateurs : c'est ainsi qu'une statue imparfaite nous fait admirer davantage les belles formes de l'Apollon, et que les défauts d'un peintre vulgaire peuvent nous révéler les beautés du chef-d'œuvre qu'il a pris pour modèle. ECLOGA SEXTA. SILENUS. PRIMA Syracosio dignata est ludere versu Nunc ego (namque super tibi erunt qui dicere laudes, Non injussa cano. Si quis tamen hæc quoque, si quis Pergite, Pierides: Chromis et Mnasylus in antro (2) Silenum pueri somno vidêre jacentem, Inflatum hesterno venas, ut semper, Iaccho. Serta procul tantùm capiti delapsa jacebant, Et gravis attritâ pendebat cantharus ansâ. ÉGLOGUE SIXIÈME. SILÈNE. C'EST moi qui le premier, des bords de l'Aréthuse, Diront, en vers pompeux, ta gloire et tes vertus ; Muses, continuez: Sous des pampres touffus, |