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parure

Regarde, aimable enfant, regarde la
Dont la terre pour toi s'embellit sans culture;
Vois parmi des lions se jouer les agneaux,
Du reptile expirant se roidir les anneaux,
La brebis nous offrir sa mamelle abondante,
Et le lierre au baccar s'unir avec l'acanthe;
L'hiver même au printemps a ravi ses couleurs :
Ton magique berceau te prodigue des fleurs;
L'aconit meurt penché sur sa tige flétrie,
Et partout va germer l'amome d'Assyrie.

;

Mais alors que d'un père et de ses grands aïeux Les hauts faits et l'histoire étonneront vos yeux, Que de vos saints devoirs vous saurez l'étendue, La vendange aux buissons rougira suspendue ; Comme elle, sans secours, les fertiles sillons Étaleront aux yeux l'or mouvant des moissons Et le chêne, à travers son écorce endurcie, Laissera d'un miel pur s'échapper l'ambroisie. Des siècles écoulés quelques restes impurs Oseront, toutefois, souiller encor nos murs. Quelque temps l'homme, épris des erreurs paternelles, Fermera de remparts les cités criminelles, Fera gémir ses champs par'le soc entr'ouverts, Et, la rame à la main, doit sillonner les mers. Sous un autre Tiphys, les déserts d'Amphitrite De nos vaillants guerriers transporteront l'élite; On verra la Discorde agiter son flambeau, Et descendre à Pergame un Achille nouveau. Mais sitôt, noble enfant, que la force de l'âge Vous aura du nom d'homme inspiré le courage,

Mutabit merces; omnis feret omnia tellus :
Non rastros patietur humus, non vinea falcem ;
Robustus quoque jam tauris juga solvet arator;
Nec varios discet mentiri lana colores:

Ipse sed in pratis aries jam suavè rubenti
Murice, jam croceo mutabit vellera luto;
Sponte suâ sandyx pascentes vestiet agnos.
Talia sæcla, suis dixerunt, currite, fusis
Concordes stabili fatorum numine Parcæ.

Aggredere ô magnos, aderit jam tempus, honores Cara deûm soboles, magnum Jovis incrementum ! Adspice convexo nutantem pondere mundum, Et terras, tractusque maris, cœlumque profundum: Adspice venturo lætentur ut omnia sæclo. (7)

:

O mihi tạm longæ maneat pars ultima vitæ, (8) Spiritus, et quantùm sat erit tua dicere facta! Non me carminibus vincet, nec Thracius Orpheus Nec Linus: huic mater quamvis, atque huic pater adsit, Orphei Calliopea, Lino formosus Apollo :

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L'océan sera libre, et les peuples rivaux

N'iront plus, loin du port, trafiquer sur les eaux :
Tout doit naître en tous lieux; égale en ses largesses,
La terre épanchera d'uniformes richesses;
La vigne, les sillons ne supporteront plus
Du fer et des râteaux les efforts superflus;
Nos bouviers satisfaits ouvriront la prairie
Aux taureaux orgueilleux de leur corne affranchie;
La toison n'osera, par un luxe usurpé,
Sous de fausses couleurs mentir à l'œil trompé ;
Et la douce brebis, la chèvre pétulante,
Brilleront dans les prés d'une pourpre opulente.
Oui, déjà les trois sœurs ont dit à leurs fuseaux :
<< Courez sans vous lasser, filez des jours si beaux ! »
O du grand Jupiter majestueuse image!

Quel respect vous attend! voyez, comme un hommage,
La terre sur son poids chanceler à vos yeux,

L'océan s'émouvoir, et tressaillir les cieux :
D'un siècle de bonheur tout ressent la promesse.

Oh! si vers ces beaux jours conduisant ma vieillesse,
Les Dieux, pour vous chanter, me laissaient des accents!
Qui pourrait égaler mes succès renaissants?

Oui, le Pinde à ma gloire élevant un trophée,
Me nommerait vainqueur de Linus et d'Orphée;
De Linus et d'Orphée, en tous lieux reconnus,
L'un pour fils d'une Muse, et l'autre de Phébus.
C'est vainement qu'un Dieu soutiendrait leur génie :
On verrait le dieu Pan, le dieu de l'Arcadie,

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Pan etiam Arcadiâ mecum si judice certet,
Pan etiam Arcadiâ dicat se judice victum.

Incipe, parve puer, risu cognoscere matrem ; (9)
Matri longa decem tulerunt fastidia menses :
Incipe, parve puer : cui non risêre parentes,

Nec deus hunc mensâ, Dea nec dignata cubili est.

Lui-même s'effrayer d'un combat inégal,
Et l'Arcadie entière applaudir son rival.

Vous, par un doux instinct que la nature inspire, Connoissez votre mère à son tendre sourire ; Combien de pleurs sur vous ont répandu ses yeux!

Soyez digne, en l'aimant, d'être assis près des dieux!

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