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le style sont souvent dignes d'être étudiés... Qu'importe que la fable ou le rêve, en son œuvre. ne soit pas toujours nouveau? D'Urfé l'a rajeuni par la noblesse habituelle de l'idée et de la forme, par la mélancolie, par un goût de la nature et une application à la peindre, qui annoncent que quelque chose de rude dans les mœurs va finir. Il a le sens de la tragédie, ses jugements sont d'un connaisseur d'hommes; et de son Astrée, aussi bien que de l'œuvre de Montaigne et de celle de saint François de Sales, procédera la littérature psychologique du XVIIe siècle. Toutes les voies le tentent. Il essaye tous les rythmes. La prose ne lui suffit pas il fait rimer ses bergers. Et c'est dire le moins important que de signaler chez lui des influences latines. Elles sont là, mais bien autre chose avec elles. Sa longue phrase a une élégance personnelle, et la musique en est française. On se trompe, lorsqu'on parle de la préciosité d'Honoré d'Urfé, lorsqu'on le réduit à quelques-uns de ses bergers, sans ajouter qu'il eut un autre ton, et qu'il écrivit aussi des pages pleines de réalisme et de vigueur... Son succès fut prodigieux. Toute l'Europe s'émut et, pendant des années, Céladon passa législateur et conseiller pour tous les cas. On l'admirait, on le méditait, on le copiait, on s'efforçait d'avoir, dans la vie privée et dans la vie publique, les façons des bergers du Lignon. On ne lit plus d'Urfé, mais il a servi; il a eu son influence, heureuse en somme, sur les mœurs, sur le goût des arts, sur la langue qu'il assouplit, sur les jardins euxmêmes qui devinrent des bosquets. Par là il vit encore. Le meilleur de sa gloire est moins dans les livres qui parlent de lui, que dans les choses qui portent l'empreinte à demi effacée de sa chevalière d'or. Et je me demande si cette sorte de gloire n'est pas supérieure à bien d'autres. Il ne faut pas plaindre d'Urfé il est encore obscurément au service du pays... »

N'est-il pas vrai que de telles pages s'imposent à l'attention de tous les littérateurs?

P. COUTOLLEAU.

AUTEURS ET LIVRES

ANDEGAVIANA, 7° SÉRIE, par M. l'abbé UzUREAU, directeur de l'Anjou Historique. Angers, Siraudeau, 1908. Prix : 4 fr.

C'est Taine, je crois, qui a demandé quelque part qu'on fit des sondages de tous côtés dans l'histoire locale. Ils devaient, dans sa pensée, servir à asseoir plus solidement les fondements de l'histoire générale en la faisant parvenir jusqu'au roc, c'est-à-dire au vrai des faits et des personnes. Les Andegaviana satisfont à ce vou. La sonde de M. Uzureau ramène à la surface les sédiments du passé enfouis dans les couches épaisses de vieux papiers, et son érudition les met au point par des notes sobres où n'entre que le nécessaire et point le souci de faire valoir sa peine. Cette 7 série est particulièrement riche en rapports administratifs sur l'état du département de Maine-et-Loire aux diverses années de la Révolution. Et ces rapports sont riches en renseignements de toute sorte, et quels aveux : « Comme ils n'ont pas d'amour pour la République, ils craignent qu'on ne l'inspire à leurs enfants; aussi voiton dans les cantons où il y a des instituteurs primaires et des instituteurs libres les écoles de ceux-ci suivies par un grand nombre d'élèves et ceux-là dans une grande indigence. » (Page 278). Ainsi parle le citoyen Moreau, commissaire exécutif près l'administration centrale du département. On voudrait tout citer. C'est que tout cela est si instructif. Il faut lire, on ne regrette pas son temps ni sa peine.

M. HÉRY,
Sous-directeur

des Internats de l'Université Catholique.

LA FOI EN BRETAGNE, Hier et Aujourd'hui, par M. l'abbé MILLON. In-8°, 4 francs. -(Librairie veuve Ch. Poussielgue, rue Cassette, 15, Paris.)

La Foi en Bretagne, que publie aujourd'hui M. l'abbé Millon, est sui

vant l'expression de Monseigneur l'Archevêque de Rennes, « une bonne œuvre et une beile œuvre ».

Depuis l'ouvrage de La Borderie, il n'avait pas été écrit de livre plus exact et plus intéressant sur la Bretagne. Après en avoir résumé l'histoire, l'auteur avec le style merveilleux qui le caractérise, parle du rôle de la Foi dans la constitution, dans l'âme, dans la maison, dans l'Église, dans les monuments, dans les pèlerinages. Grâce à sa connaissance profonde de l'âme bretonne et à son amour passionné pour la petite patrie, M. l'abbé Millon a élevé à la gloire de son pays un splendide monument et nul ne saurait parler avec compétence de la Bretagne sans consulter le volume que nous recommandons aujourd'hui à nos lecteurs.

L. R.

Nos MARTYRS (1789-1799), par le R. P. LEOPOLD DE CHERANCÉ. In-12, 2 fr. 50.- (Librairie veuve Ch. Poussielgue, rue Cassette, 15, Paris.)

L'étude de la Révolution passionne d'autant plus le public, qu'il semble que nous touchons à l'épilogue du drame commencé en 1789 et que les destinées du pays y sont en jeu. Le Père Léopold de Chérancé, dans son nouvel ouvrage, profitant des nombreux travaux publiés pendant ces dernières années, met en pleine lumière les prêtres, les religieux, les religieuses qui sacrifièrent leur vie, plutôt que de renier leur foi, qui, par leurs vertus restent nos modèles et qui, glorifiés par l'Église, seront nos protecteurs. Ces récits, éclairés par les premières pages du livre sur les principales causes de la Révolution, sur sa législation el sur l'attitude des catholiques, seront lus avec le plus vif intérêt. La première partie est consacrée aux martyrs de Nîmes, de Paris (massacres des Carmes), de Laval et de Valenciennes; la seconde partie donne les monographies des RR. PP. Valframbert, Elisée Pegeot de Soye et Grégoire Cornibert. L'ouvrage est complété par la liste alphabétique des martyrs de Septembre.

L. R.

LA DOCTRINE DE L'AMOUR, par M. l'abbé DE GIBERGUES, Supérieur des Missionnaires diocésains de Paris. In-12, 3 francs. - (Librairie veuve Ch. Poussielgue, rue Cassette, 15, Paris.)

Ce livre, fruit d'une connaissance profonde du cœur humain, et qui couronne vingt-cinq années d'apostolat réalisera la devise du saint Cardinal Richard : « Faictes sur toutes choses que Dieu soyt le mieulx aymé ». - « Il s'emparera des lecteurs dès le début, écrit à l'auteur l'Évêque de Valence, les saisissant là où ils s'attardent, loin de Dieu, au

terre à terre de l'amour purement humain, peut-être dans la fange de l'amour coupable, et les invitera à prendre conscience de cette force qui les domine et que cependant ils doivent maîtriser »; il leur enseiguera que le véritable amour est, selon l'admirable définition de Bossuet, l'esprit de retour à Dieu ». Il leur dira la nature, l'excellence, les motifs, la sanction et les effets de l'amour divin avec une doctrine forte et sûre, un style clair et simple et ce je ne sais quoi qui vient du cœur et qui va au cœur.

L. R.

LE DÉCRET SUR LA COMMUNION QUOTIDIENNE ET SON APPLICATION AUX FIDÈLES, par le R. P. J. M. LAMBERT, missionnaire apostolique, directeur de l'Euvre des Prêtres Éducateurs, 1 vol. in-16 double couronne, 2 francs; franco, 2 fr. 50. Gabriel Beauchesne et Cio, éditeurs, rue de Rennes, 117, Paris (6o).

Le R. P. Lambert a d'autant mieux saisi l'esprit du Décret Sacra Tridentina Synodus que, depuis de longues années, il s'est efforcé, par ses prédications et ses écrits déjà nombreux, de répandre cette même doctrine et d'en promouvoir l'application parmi les gens du monde, ainsi que dans beaucoup de Maisons d'éducation.

Il est à désirer que son volume « Le Décret sur la communion quotidienne et son application aux fidèles » soit connu aussi bien des personnes du monde que des directeurs de conscience. Ils y trouveront un guide sûr et pratique.

Le R. P. Lambert a fait là une bonne œuvre, et il atteindra par elle le double but ardemment poursuivi par son cœur de prêtre et d'apôtre, d'être utile aux âmes, dont il affermira la vertu et assurera la persévérance, et de contribuer puissamment, selon le désir du Vicaire de JésusChrist, à la gloire du Dieu de l'Eucharistie dont il a semé si largement l'amour à travers toutes ses pages. (Rapport des Censeurs.)

S. S. Pie X, à qui l'auteur a fait hommage de son volume, a daigné, par l'intermédiaire de S. E. le Cardinal Secrétaire d'État, lui témoigner « Sa particulière satisfaction pour cette publication si opportune, et le féliciter de ce louable apostolat », pour le succès duquel Elle lui a envoyé Sa Bénédiction Apostolique. >>

Voici en neuf entretiens un commentaire précis, pratique et des plus intéressants de ce mémorable Décret.

Les prêtres voués au ministère paroissial, trouveront dans ce volume tous les développements nécessaires, pour instruire les Fidèles pendant le «< Triduum » annuel prescrit par le Saint-Père, et pour leur expliquer le sens du Décret.

L. R.

LES DEVOIRS DU JEUNE HOMME, par B. EMONET. Opuscule de

130 pages: 1 fr 25; franco, 1 fr. 35. -Librairie Gabriel Beau-

chesne et Cie, rue de Rennes, 117, Paris (6o).

TABLE DES MATIÈRES : Préface.

-

:

-

jeune homme.

d'hui L'individualisme anarchique.

-

Que faire? — La

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En vérité ce petit livre est parfait à la fois sobre, éloquent et sug-

gestif. Ce sont là de solides qualités. J'ai la conviction qu'il plaira et

fera du bien.

Que l'éducation populaire doive être à cette heure notre première

préoccupation, c'est là ce que nul ne saurait mettre en doute. Il y a
bien là vraiment, selon la parole de M. Emonet, « un service public
en déshérence. » On nous l'a déjà dit bien des fois dans les époques
de désarroi et de désorganisation comme la nôtre il est demandé beau-
coup aux individus ; ils doivent se dévouer davantage au bien général
menacé, et quiconque a reçu un héritage de vertu morale et chrétienne
ne saurait à pareille heure oublier les déshérités; quiconque a reçu une
éducation capable de grandir son âme ou de fortifier sa volonté a le
droit impérieux d'en faire bénéficier ceux qui n'ont rien.

M. Emonet nous le redit aujourd'hui en termes excellents. Voyez
surtout les chapitres intitulés la richesse du jeune homme »; « la for-
mation du sens social chez l'enfant »; la vie de famille et le devoir
professionnel. »>

Ces pages sont dédiées aux membres de la Jeunesse catholique.

Ceux-ci les liront avec le désir ému de répondre à un appel si éloquent

et si chrétien.

(Extrait des Annales de la Jeunesse catholique, mai 1908).

LE BESOIN ET LE DEVOIR RELIGIEUX, par MAURICE SÉROL doc-
teur en philosophie, secrétaire général de la Revue de philo-
sophie, 1 vol. in-16 de 216 pages. Gabriel Beauchesne
et Cie, éditeurs, rue de Rennes, 117, Paris (6o).

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