Billeder på siden
PDF
ePub

Truditur e sicco radix oleagina ligno,

Et sæpe alterius ramos impune videmus
Vertere in alterius, mutatamque insita mala
Ferre pyrum, et prunis lapidosa rubescere corna.

Quare agite, o, proprios generatim discite cultus,
Agricolæ, fructusque feros mollite colendo.
Neu segnes jaceant terræ. Juvat Ismara Baccho
Conserere, atque olea magnum vestire Taburnum.

Sponte sua quæ se tollunt in luminis auras, Infecunda quidem, sed læta et fortia surgunt: Quippe solo natura subest. Tamen hæc quoque si quis Inserat, aut scrobibus mandet mutata subactis, Exuerint silvestrem animum, cultuque frequenti, In quascumque voces artes, haud tarda sequentur. Nec non et sterilis, quæ stirpibus exit ab imis, Hoc faciet, vacuos si sit digesta per agros; Nunc altæ frondes et rami matris opacant, Crescentique adimunt fetus, uruntque ferentem. Jam, quæ seminibus jactis se sustulit, arbos Tarda venit, seris factura nepotibus umbram; Pomaque degenerant, succos oblita priores; Et turpes avibus prædam fert uva racemos. Scilicet omnibus est labor impendendus, et omnes Cogendæ in sulcum, ac multa mercede domanda.

Sed truncis oleæ melius, propagine vites, Respondent, solido Paphiæ de robore myrtus.

[ocr errors]

Un aride olivier (6), surpassant ces prodiges,

Des éclats d'un vieux tronc pousse de jeunes tiges.
De rameaux étrangers un arbre s'embellit,

D'un fruit qu'il ignoroit son tronc s'enorgueillit;
Le poirier sur son front voit des pommes éclore,
Et sur le cornouiller la prune se colore.

Connois donc chaque espèce, et soigne sa beauté;
D'un fruit sauvage encore adoucis l'âpreté :
Point d'arbres négligés, point de terres oisives;
Couvrons de pampre Ismare (7), et Taburne d'olives.
L'arbre né de lui-même(8), étale fièrement

De ses rameaux pompeux le stérile ornement;
La nature se plut à parer son ouvrage :

Mais qu'on prête à sa tige un rameau moins sauvage,
Ou qu'il soit transplanté dans un sol plus heureux;
Dompté par la culture, il comblera tes vœux.

Tels encor, si tu veux les ranger dans la plaine,
Ces foibles rejetons paieront un jour ta peine;
Par l'ombre de leur père étouffés aujourd'hui,
Stériles avortons, ils languissent sous lui.

L'arbre qu'on a semé, croissant pour un autre âge, A nos derniers neveux réserve son ombrage;

Sa tige même enfante un fruit décoloré;
Le pommier méconnoît son suc dénaturé;

La grappe est des oiseaux la honteuse pâture.

Tous ces arbres enfin ont besoin de culture;

Que tous soient transplantés, rangés dans les sillons,

Et qu'à force de soins on achète leurs dons.

Mais chacun d'eux exige un art (9) qu'il faut connoître. De tronçons enfouis (10) l'olivier veut renaître ;

[blocks in formation]

Plantis et duræ coryli nascuntur, et ingens
Fraxinus, Herculeæque arbos umbrosa coronæ,
Chaoniique patris glandes; etiam ardua palma
Nascitur, et casus abies visura marinos.
Inseritur vero ex fetu nucis arbutus horrida;
Et steriles platani malos gessere valentes;
Castaneæ fagos, ornusque incanuit albo
Flore pyri, glandemque sues fregere sub ulmis.

Nec modus inserere, atque oculos imponere simplex. Nam qua se medio trudunt de cortice gemmæ, Et tenues rumpunt tunicas, angustus in ipso Fit nodo sinus; huc aliena ex arbore germen Includunt, udoque docent inolescere libro. Aut rursum enodes trunci resecantur, et alte Finditur in solidum cuneis via; deinde feraces Plantæ immittuntur, nec longum tempus, et ingens Exiit ad cœlum ramis felicibus arbos,

Miraturque novas frondes, et non sua poma.

Præterea genus

haud unum,

unum, nec fortibus ulmis, Nec salici, lotoque, neque Idæis cyparissis. Nec pingues unam in faciem nascuntur olivæ, Orchades, et radii, et amara pausia bacca, Pomaque, et Alcinoi silvæ; nec surculus idem

[ocr errors]

D'un rameau (1) sort un myrte agréable à Vénus;
Et les ceps provignés sont plus chers à Bacchus.
Avec plus de succès on transplante le frêne,
L'arbre de Jupiter (12), celui du fils d'Alcmène,
Le coudrier noueux, les palmiers toujours verts,
Et le sapin, qui croît pour affronter les mers.
D'autres (13) seront greffés: sur les planes (14) stériles
On
porte du pommier les rejetons fertiles;

Le hêtre (15) avec plaisir s'allie au châtaigner;
La pierre abat la noix sur l'aride arboisier;

Le poirier de sa fleur blanchit souvent (16) le frêne;
Et le porc, sous l'ormeau, broya le fruit du chêne.
Cet art a deux secrets dont l'effet est pareil:
Tantôt, dans l'endroit même (17) où le bouton vermeil
Déja laisse échapper sa feuille prisonnière,

On fait avec l'acier une fente légère;

Là d'un arbre fertile on insère un bouton,

De l'arbre qui l'adopte utile nourrisson:

Tantôt des coins aigus entr'ouvrent avec force
Un tronc (18) dont aucun noeud ne hérisse l'écorce:
A ses branches succède un rameau plus heureux.
Bientôt ce tronc s'élève en arbre vigoureux;
Et, se couvrant des fruits d'une race étrangère,
Admire ces enfants dont il n'est pas le père.

Le même arbre d'ailleurs (19), diversement produit,
Voit changer son feuillage et varier son fruit.
La terre, dans les bois, nourrit sous plusieurs formes
La race des lotos (20), des cyprès et des ormes;
Les saules ne sont pas les mêmes en tous lieux;
L'olive (21), ainsi qu'au goût, est différente aux yeux

Crustumiis, Syriisque pyris, gravibusque volemis.
Non eadem arboribus pendet vindemia nostris,
Quam Methymnæo carpit de palmite Lesbos.
Sunt Thasiæ vites, sunt et Mareotides alba;
Pinguibus hæ terris habiles, levioribus illæ :
Et
passo Psithia utilior, tenuisque Lageos,
Tentatura pedes olim, vincturaque linguam;
Purpurea, preciæque; et quo te carmine dicam,
Rhætica? nec cellis ideo contende Falernis.

Sunt et Aminææ vites, firmissima vina,
Tmolius assurgit quibus, et rex ipse Phanæus;
Argitisque minor, cui non certaverit ulla,
Aut tantum fluere, aut totidem durare per annos.
Non ego te, dis et mensis accepta secundis,
Transierim, Rhodia, et tumidis, Bumaste, racemis.

Sed neque, quam multa species, nec, nomina quæ sint,
Est numerus; neque enim numero comprendere refert.
Quem qui scire velit, Libyci velit æquoris idem
Discere quam multæ Zephyro turbentur arena;

« ForrigeFortsæt »