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En des champs de carnage on change nos guérets,
Et Mars forge ses dards des armes de Cérès.
Ici le Rhin se trouble (77), et là mugit l'Euphrate;
Par-tout la guerre tonne et la discorde éclate;
Des augustes traités le fer tranche les nœuds,
Et Bellone en grondant se déchaîne en cent lieux.
Ainsi, lorsqu'une fois (78) lancés de la barrière,
D'impétueux coursiers volent dans la carrière,
Leur guide les rappelle et se roidit en vain:
Le char n'écoute plus ni la voix ni le frein..

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NOTES

DU LIVRE PREMIER.

J'ai déja dit, dans le discours préliminaire, que Mécène avoit engagé Virgile à composer les Géorgiques : il sut faire servir à la gloire de son ami et de son maître les talents de tous les genres ; il fut aussi utile à Auguste par la finesse de sa politique, qu'Agrippa par son courage. Il rassembloit les qualités les plus opposées: la plus infatigable activité, et la plus excessive mollesse; les vues d'un grand homme, et les foiblesses d'une femmelette.

(') Protecteur des raisins, déesse des moissons.

Quelques interprètes ont cru que par Cérès et Bacchus Virgile entendoit le Soleil et la Lune. Voilà un de ces paradoxes que les commentateurs n'avancent que pour avoir un prétexte d'étaler de l'érudition. Varron, comme Virgile, invoque au commencement de son ouvrage tous les dieux qui président à l'agriculture: 1° Jupiter et la Terre, 2o le Soleil et la Lune, 3° Cérès et Bacchus, 4° Robigus et Flore, 5° Minerve et Vénus, 6° l'Eau qu'il appelle Lympha, 7° et le Succès, qu'il nomme Bonus Eventus. On voit que ces divinités sont absolument distinguées: cela doit suffire pour faire entendre le véritable sens de Virgile..

(2) Pallas, dont l'olivier enrichit nos rivages.

J'ai rapproché dans ma traduction Pallas de Neptune, parceque ayant fait naître dans le même jour, l'une l'olivier, et l'autre le cheval, ce rapprochement m'a paru naturel.

13 Vous, jeune dieu de Cec, am des verts bocase.

Aristee, fils d'Apolton et de fvrene, rever parce ment des bergers, auxquels il enseign. lar: de recueil

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Vieillard, qui dans ta main tens un jeune evere:
Enfant, qui te premer sillonnas tes quere.

I sarit. dans le premier vers. ervaa parisse fut change en rypre dar. TUL

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roit fausse. Il est question ici des plantes qu verir. Aşa mêmes, et Virgile les distingue des plantes sem dont i parle dans le vers suivan:.

Ex toi qu'attend le ciel, et que la terre au

Rien de plus pomperietaepius was recremema César. Denx poetes, apresu

cations moins poetiques purses espars

digué les plus vitesficers ver

dernier est le plus compaide des 23

la fin de son règne, Verde comme de : Dol mitien ne fut jamais quum nostresteer d'avoir divinisé des comme quiser ces poètes, les moeurs de leur pays legamos; anais d'avoir mis rang des dieux des ses étoient à peine le nom d'hommes.

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gies a donné de tout temps des ridicules aux peuples comme aux particuliers.

(8) Veux-tu sur l'océan un pouvoir souverain?

Les géographes ne s'accordent pas sur la situation de Thulé: tous les auteurs et tous les poëtes qui en ont fait mention, en parlent comme de la partie la plus reculée vers le nord du monde connu. Il n'est pas vraisemblable que ce soit aucune des petites îles qui environnent la GrandeBretagne. Cette contrée étoit regardée, du temps de Virgile, comme faisant partie de l'empire romain: Virgile, qui vouloit flatter Auguste, avoit donc en vue un pays plus reculé. Quelques auteurs ont conjecturé que ce pouvoit être l'Islande.

(9) Nouveau signe d'été, veux-tu briller aux cieux?

Par ces mots tardis mensibus on entend généralement les mois d'été, parcequ'alors les jours sont plus longs. Peutêtre ce passage, qui a tant exercé les commentateurs, peut s'expliquer encore plus naturellement, si on veut se rappeler que le Lion, la Vierge, et le Scorpion, sont en effet plus lents dans leur ascension, que les neuf autres signes du zodiaque.

(10) Le Scorpion brûlant, déja loin d'Érigone...

Érigone est le même signe que la Vierge. Les Égyptiens et les Chaldéens, créateurs de l'astronomie, différoient sur le nombre des signes du zodiaque. Les premiers en comptoient douze, et les autres onze. Virgile s'autorise de cette diversité d'opinions entre les anciens astronomes, et substitue Auguste à la Balance, entre la Vierge et le Scorpion qui se resserre pour lui. Il peut y avoir aussi deux allusions dans ces vers: Auguste étoit né sous le signe de la Balance, et ce signe est l'emblême de la justice.

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(") Quand la neige au printemps s'écoule des montagnes.

Le printemps commençoit au mois de mars. Mais ce n'est pas là ce que Virgile entendoit par vere novo ; et ceux qui écrivent sur l'agriculture n'affectent point, en parlant des saisons, la précision des astronomes; la fin des gelées est pour eux le commencement du printemps. C'est ainsi que Columelle explique ce passage.

(12) Par les soleils brûlants, par les frimas humides.

Ce passage est'un de ceux qui ont le plus exercé les commentateurs. Servius, le plus ancien, et peut-être le moins judicieux, entendoit par frigora la fraîcheur de la nuit, et par solem la chaleur du jour. Ce vers s'explique naturellement par le passage de Pline, Quarto seri sulco Virgilius existimatur voluisse, cum dixit optimam esse segetem, bis quæ solem, bis frigora sensisset. Columelle emploie souvent ces expressions, secundo, tertio, quarto sulco, pour exprimer un second, un troisième, un quatrième labour. Virgile ne se contente pas d'ordonner aux cultivateurs quatre labours, il en donne la raison; c'est afin que la chaleur et le froid mûrissent la terre.

(13) Toutefois dans le sein d'une terre inconnue

Ne va point vainement enfoncer la charrue,

Columelle, en citant ce passage de Virgile, dit, Verissimo vati, velut oraculo, crediderimus. Cet éloge, que Virgile mérite presque partout, me paroît assez mal appliqué à cet endroit, qui n'est qu'un précepte très ordinaire, quoique très important. Je l'ai cité cependant, pour prouver combien Virgile étoit estimé, pour la partie agronomique, par les auteurs qui ont écrit sur le même sujet.

(4) Le Tmole est parfumé d'un safran précieux.

Montagnede la grande Phrygie, fertile en vin et en safran.

T. II. GÉORG.

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