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Ætherias, tantum radice in Tartara tendit.
Ergo non hiemes illam, non flabra, neque imbres
Convellunt: immota manet, multosque per annos
Multa virum volvens durando sæcula vincit.
Tum fortes late ramos et brachia tendens

Huc illuc, media ipsa ingentem sustinet umbram.

Neve tibi ad solem vergant vineta cadentem; Neve inter vites corylum sere; neve flagella Summa pete, aut summas defringe ex arbore plantas; Tantus amor terræ! neu ferro læde retuso Semina; neve oleæ silvestres insere truncos. Nam sæpe incautis pastoribus excidit ignis, Qui, furtim pingui primum sub cortice tectus, Robora comprendit, frondesque elapsus in altas Ingentem cœlo sonitum dedit: inde secutus Per ramos victor, perque alta cacumina regnat, Et totum involvit flammis nemus, et ruit atram Ad cœlum picea crassus caligine nubem; Præsertim si tempestas a vertice silvis Incubuit, glomeratque ferens incendia ventus. Hoc ubi, non a stirpe valent, cæsæque reverti Possunt, atque ima similes revirescere terra: Infelix superat foliis oleaster amaris.

Sur-tout le chêne altier,qui, perdu dans les airs,

De son front touche aux cieux (5o), de ses pieds aux enfers.
Aussi les noirs torrents, les vents et la tempête,

En vain rongent ses pieds, en vain battent sa tête:
Malgré les vents fougueux, malgré les noirs torrents,
Tranquille, il voit passer les hommes et les temps;
Et loin de tous côtés tendant ses rameaux sombres,
Seul il jette alentour une immensité d'ombres.

N'attends rien d'une vigne (51) exposée au couchant:
Que le vil coudrier (52) n'affame point ton plant:
Fais choix, pour le former (53), de la branche nouvelle
Qui reçoit de plus près la sève maternelle;
Ne la déchire point par un fer émoussé:
Sur-tout (54) que de tes plants l'olivier soit chassé.
Quelquefois de bergers une troupe imprudente
Laisse au pied de cet arbre une étincelle ardente.
Le feu, nourri du suc dont ce bois est enduit,
Sous l'écorce onctueuse en secret s'introduit;
Il s'empare du tronc, et, gagnant le feuillage,
Dévore en petillant l'aliment de sa rage;

Il court de branche en branche, il s'élance au sommet:

Il vole d'arbre en arbre, il couvre la forêt;

Et, présentant au loin une plaine enflammée,

Roule un torrent de flamme et des flots de fumée,
Sur-tout si l'aquilon s'élève en ce moment,

Et chasse devant lui ce vaste embrasement.

Dès-lors plus d'espérance; atteints dans leurs racines,
N'attends pas que tes ceps réparent leurs ruines;
La race en est éteinte, et jamais ne revit :
L'auteur seul de sa mort, l'olivier lui survit.

Nec tibi tam prudens quisquam persuadeat auctor Tellurem Borea rigidam spirante movere.

Rura gelu tum claudit hiems, nec semine jacto
Concretam patitur radicem affigere terræ.
Optima vinetis satio, quum vere rubenti
Candida venit avis longis invisa colubris;

Prima vel auctumni sub frigora, quum rapidus sol
Nondum hiemem contingit equis, jam præterit æstas.

Ver adeo frondi nemorum, ver utile silvis: Vere tument terræ, et genitalia semina poscunt. Tum pater omnipotens fecundis imbribus Æther Conjugis in gremium lætæ descendit, et omnes Magnus alit, magno commixtus corpore, fetus. Avia tum resonant avibus virgulta canoris, Et Venerem certis repetunt armenta diebus. Parturit almus ager: Zephyrique tepentibus auris Laxant arva sinus; superat tener omnibus humor: Inque novos soles audent se gramina tuto Credere; nec metuit surgentes pampinus austros, Aut actum cœlo magnis aquilonibus imbrem; Sed trudit gemmas, et frondes explicat omnes.

Non alios prima crescentis origine mundi Illuxisse dies, aliumve habuisse tenorem Crediderim. Ver illud erat; ver magnus agebat Orbis, et hibernis parcebant flatibus euri:

Tu n'iras pas non plus, quand le froid la resserre,
Confier vainement tes vignes à la terre :
Alors son suc oisif, glacé dans ses canaux,
Refuse de nourrir les jeunes arbrisseaux.
Avec plus de succès les vignes sont plantées,
Soit lorsque, déployant ses ailes argentées,
L'ennemi des serpents (55) vient, après les frimas,
Retrouver les beaux jours dans nos riants climats;
Soit lorsque le soleil, sur son char plus rapide,
De l'été vers l'hiver conduit l'automne humide.

Mais le printemps sur-tout seconde tes travaux;
Le printemps rend aux bois des ornements nouveaux:
Alors la terre, ouvrant ses entrailles profondes,
Demande de ses fruits les semences fécondes.

Le dieu de l'air (56) descend dans son sein amoureux,
Lui verse ses trésors, lui darde tous ses feux,
Remplit ce vaste corps de son ame puissante;

Le monde se ranime, et la nature enfante.

Dans les champs, dans les bois, tout sent les feux d'amour;
L'oiseau reprend sa voix ; les Zéphyrs de retour
Attiédissent les airs de leurs molles haleines;
Un suc heureux nourrit l'herbe tendre des plaines;
Aux rayons doux encor du soleil printanier

Le

gazon sans péril ose se confier;

Et la vigne, des vents bravant déja l'outrage,
Laisse échapper ses fleurs, et sortir son feuillage.
Sans doute le printemps vit naître l'univers ;
Il vit le jeune oiseau s'essayer dans les airs;
Il ouvrit au soleil sa brillante carrière,
Et pour l'homme naissant épura la lumière.

Quum primæ lucem pecudes hausere, virumque
Ferrea progenies duris caput extulit arvis,
Immissæque feræ silvis, et sidera cœlo.

Nec res hunc tenera possent perferre laborem,
Si non tanta quies iret frigusque caloremque
Inter, et exciperet cœli indulgentia terras.

Quod superest, quæcumque premes virgulta per agros,
Sparge fimo pingui, et multa memor occule terra:
Aut lapidem bibulum, aut squalentes infode conchas.
Inter enim labentur aquæ, tenuisque subibit
Halitus, atque animos tollent sata: jamque reperti,
Qui saxo super, atque ingentis pondere testæ
Urgerent: hoc effusos munimen ad imbres;
Hoc, ubi hiulca siti findit Canis æstifer arva.

Seminibus positis, superest deducere terram Sæpius ad capita, et duros jactare bidentes; Aut presso exercere solum sub vomere, et ipsa Flectere luctantes inter vineta juvencos.

Tum leves calamos, et rase hastilia virgæ, Fraxineasque aptare sudes, furcasque valentes, Viribus eniti quarum, et contemnere ventos Assuescant, summasque sequi tabulata per

ulmos.

Ac, dum prima novis adolescit frondibus ætas, Parcendum teneris; et', dum se lætus ad auras Palmes agit, laxis per purum immissus habenis,

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