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La tienne, ô prince, est immortelle;
Ton nom ne vieillira jamais.
Honneur à ce divin modèle !

I

Qu'il soit chanté par des Français.
Loin de nous l'or et l'imposture 1 !
Voici la palme: une voix pure
Y peut seule atteindre aujourd'hui :
Sa louange est auguste et fière;
Mais les accens du mercenaire
Sont bas et rampans comme lui.

O lyre, ne sois plus muette:
Viens saisir le prix qui t'est dû.
Quel prix vaut aux yeux d'un poète
L'honneur de chanter la vertu ?

De l'or nous dédaignons l'empire;

1. La fin de cette strophe avait été retranchée à la censure dans l'édition de 1787; Chénier, pour remplir cette lacune, composa depuis les vers suivans:

Frappons de remords légitimes
Tous ces princes pusillanimes,
Et par la mollesse vaincus,
Dont la race impie et stérile
Semble mêler un sang servile
Au sang d'Hector et de Fraucus.

Voyez l'édition de Maradan, in-8°.

Et tous ces chantres qu'il inspire
Ne seront jamais nos rivaux.
Amans des filles de Mémoire,
Un trésor d'immortelle gloire :
Voilà le prix de nos travaux.

Ce héros de la bienfaisance,
Qui dut vivre autant que Nestor,
Il périt presque dès l'enfance,
Ainsi que le vainqueur d'Hector.
Demi-dieu! reçois mes hommages.
J'irai chanter sur ce rivage
Que ton trépas va consacrer;
J'irai. De nouveaux Alexandres
Envîront un jour à tes cendres
Les vers que tu dois m'inspirer.

Là, mes amis, loin des profanes,
Courons lui dresser des autels;
Courons, suivez-moi; que ses mânes
Entendent nos chants immortels.
Que tous méritent la victoire;
Que ces chants fassent notre gloire,
Et l'étonnement du Germain :
Ramenons ce siècle où la France,
Par les arts et par l'éloquence,
Régnait du Tage au Pont-Euxin!

Tel en ses brûlantes ivresses,

Aux bords de l'Ismène, à grands cris,
Pindare, plein des neuf déesses,
Subjuguait les peuples surpris.

Aux accens de sa muse altière,
Enfans, vieillards, et Thèbe entière,
Et l'onde, et les remparts émus,
Partageant son noble délire,
Se croyaient au tems où la lyre
Relevait les murs de Cadmus.

VARIANTES

DE L'ODE SUR LA MORT

DE MAXIMILIEN LÉOPOLD DE BRUNSWICK.

Page 289, strophes 1 et 2.

Dans l'édition de 1787, l'ode commençait ainsi :

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LA SOLITUDE

DE SAINT-MAUR.

1787.

SALUT! nymphes de la prairie;

Et vous, de ces forêts aimables déités;
Toi, nade aux flots argentés,
Salut! Je viens encore, ô naïade chérie,
Plein d'une douce rêverie,

Demander le repos à tes bords enchantés.

Soumis à des alarmes vaines,

Tu m'entendais jadis soupirer mon ennui :
Tu me revois libre aujourd'hui.

L'amour est un tyran: j'ai dû briser ses chaînes;
Et je viens oublier mes peines

Au sein de l'amitié, moins trompeuse que

Le chasseur dort, l'aube naissante

lui.

N'a point encor semé ses roses dans les cieux;
Mais le signal harmonieux,

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