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DE

CHIMIE ET DE PHYSIQUE,

PAR

MM. GAY-LUSSAC, ARAGO, CHEVREUL,
SAVARY, DUMAS, PELOUZE, BOUSSINGAULT
ET REGNAULT.

Troisieme Série.

TOME DEUXIÈME.

PARIS,

FORTIN, MASSON ET Cie, LIBRAIRES,

SUCCESSEURS de crocharD,

PLACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE, No

IMPRIMERIE DE BACHELLER,

RUE DU JARDINET, NO 12

1841.

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DE

CHIMIE ET DE PHYSIQUE.

MÉMOIRE

Pour servir à l'histoire chimique de l'orseille
et du tournesol;

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Parmi les sujets de recherches nombreux et compliqués que présente l'étude de la constitution des substances organiques, et qui ont récemment attiré l'attention des chimistes, il n'en est guère de plus intéressant, pour le manufacturier aussi bien que pour le savant, que la nature et l'origine de ces matières colorantes remarquables qui forment la base de l'orseille et du tournesol du commerce. On les obtient de lichens de genres et d'espèces différents, mais incolores par eux-mêmes. Il n'y a pas de question qui une fois éclaircie mènera plus sûrement à des progrès dans les arts, ou jettera plus de lumière sur les points les plus difficiles de l'observation et de la théorie.

Le problème de l'origine et de la nature de ces corps n'a jamais été considéré par les chimistes de ce point de vue général qui seul peut conduire à des résultats logiques et satisfaisants. Et cependant, de bonne heure l'attention a été portée sur ces questions, mais seulement sur quelques par

ties isolées, notamment sur le tournesol, dont l'usage comme réactif a excité la curiosité, et mérité un examen répété bien qu'incomplet. La nature du tournesol paraît obscure à beaucoup de chimistes ; et, après les recherches de Fourcroy, Vauquelin, Tennant, Chevreul, Peretti, Desfosses et bien d'autres, M. Berzélius déclarait l'année dernière que l'histoire chimique du tournesol était encore à faire. Quant à l'orseille, on en sait encore moins à son sujet : je ne sache pas qu'aucun auteur s'en soit occupé, et ce n'est qu'accidentellement qu'Heeren, dans son admirable Mémoire sur les produits des lichens, mentionne quelques faits relatifs à la substance trouvée dans le commerce.

L'origine de ces belles matières colorantes provenant des différentes espèces de lichens incolores, a cependant amené des recherches étendues et suivies de Heeren et Robiquet. Heeren analysa particulièrement les lichens Palmeria roccella, et la Lecanora tartarea. Il y trouva un corps qu'il appela érythrine, comme base des matières rouges. L'ébullition dans l'alcool lui parut changer cette érythrine en une autre substance, pseudo-érythrine, et l'exposition à l'air en une matière soluble à l'eau, qu'il appela érythrine amère (Erythrine bitter). La réaction sur l'érythrine ou l'érythrine amère de l'ammoniaque et de l'air détermina la formation de trois substances: une jaune, dont il ne poursuivit pas l'examen; les autres rouges, qu'il appela lichen rouge (Flechtenroth), et celle d'un rouge vineux, pigment; enfin il considéra le lichen rouge comme la matière colorante de l'orseille et du Cubdear (1). Il est malheureux que ces belles recherches soient restées imparfaites, faute d'assurer la composition des substances décrites par Heeren, excepté deux analyses de Liebig sur de petites quantités à lui envoyées par Heeren, l'une sur la pseudo

(1) Je n'ai pu trouver ce mot dans aucun dictionnaire.

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