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Incipe, parve puer, risu cognoscere matrem: Matri longa decem tulerunt fastidia menses; Incipe, parve puer : cui non risere parentes, Nec deus hunc mensâ, dea nec dignata cubili est.

Commence,

Commence, jeune enfant, à connaître une mère à son doux sourire. Ta mère a supporté de longues souffrances durant dix mois de langueur; commence donc à la connaître l'enfant à qui n'ont pas daigné sourire les auteurs de ses jours, n'a point mérité l'honneur de s'asseoir à la table d'un dieu, ni d'entrer au lit d'une déesse.

C

NOTE.

:

SÆCULI NOVI INTERPRETATIO.

TEL est le véritable titre que doit porter cette éclogue, ordinairement placée la quatrième dans les différentes éditions de Virgile: c'était l'opinion de Pétrarque, fondée sur l'autorité des plus anciens manuscrits.

Je crois avoir démontré jusqu'à l'évidence, dans plusieurs séances publiques,

1.° Que c'est la seule épigraphe qui convienne à ce chef-d'œuvre de poésie;

2.° Que Virgile n'a jamais voulu célébrer la naissance ni de Marcellus, ni de Drusus, ni du prétendu fils de Pollion;

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3.° Que, parmi les plantes désignées dans son éclogue, et qui devaient être aussi familières à ses contemporains que les roses, les lys et la violette le sont aux poètes de nos jours, le baccar, le colocasium, l'amomum, le lutum, le sandyx, ne se retrouvent point aujourd'hui dans les nomenclatures de nos plus savans botanistes ;

4.° Que les bucoliques de ce grand poète sont intraduisibles dans notre langue, même en prose, à plus forte raison en vers.

Ce n'est pas aujourd'hui le moment de discuter cette dernière opinion qui est celle de nos écrivains classiques : j'en aurai bientôt l'occasion; car je me propose de publier quelques idées sur la manière dont les éclogues sont travesties dans certaines traductions que l'on vante tous les jours, quoiqu'elles me paraissent le plus souvent tenir de la parodie.

Si j'ai hasardé la version que l'on vient de lire, ce n'est pas que j'en méconnaisse l'insuffisance absolue; mais, peut-être, ma témérité trouvera son excuse dans les devoirs de ma place, et sur-tout dans les allusions que je vais développer.

LE SIECLE

DE NAPOLÉON.

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O vous, Muses de la Seine, de l'Éridan et du Tibre, qui n'avez encore entendu célébrer la splendeur de nos destins que sur la flûte des bergers et la lyre de Polymnie;

Et vous, Muses de Parthénope, qui veillez près du mausolée de Virgile, rassemblez-vous sur le Parnasse français; la France et l'Italie ne font plus qu'un seul Empire: venez donc, Muses des Deux-Siciles, inspirez-nous des chants nouveaux, des sons héroïques; Sicelides Musa, paulò majora canamus.

Mais quittez le champêtre chalumeau :

Les chansons des bergers, les prés et les bocages
Sont pour nous désormais de trop faibles images

Non omnes arbusta juvant, humilesque myrica.

!

J. B. Rousseau.

Si pourtant vous préférez la paix des campagnes et l'ombre solitaire des bois, chantez dans l'asile du bonheur, et que vos accens soient dignes du héros qui opère tant de prodiges..

Si canimus silvas, silva sint Consule digna.

Le dernier siècle de la monarchie avait commencé par des malheurs humilians; ensuite, agité par les principes de l'erreur, couvant les germes de la licence, rempli d'un levain de discorde qui fermentait dans les €œurs, il continuait sa marche inquiète, audacieuse, turbulente; il menaçait de saper l'édifice social jusque dans ses antiques fondemens : les sages crurent entendre à l'horizon ces bruits sourds qui présagent la tempête; ils annoncèrent, dans leurs ouvrages prophétiques, la sédition des peuples, l'aveuglement des rois, la destruction des autels; et l'année qui vit tomber la troisième dynastie, ne démentit point leurs prédictions : les oracles de la sagesse étaient accomplis;

Ultima Cumai venit jam carminis ætas.

Alors la France entière semblait replongée dans le

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