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leur est particulière, en ce qu'elles courbent la tête vers le plan de position, et lèvent la partie postérieure en arrière.

La première de ces anomales saus double queue est représentée, fig. 1 et 2, de grandeur naturelle. Fig. 1 la montre de côté, et fig. 2 sur le dos. Elle a dix lignes de longueur, et vit de feuilles de chêne. Le fond de sa couleur est un brun de suie assez clair. Des deux côtés de sa tête part une trace grisâtre qui, après s'être écartée de toute la largeur de son dos, commence à se rapprocher au troisième anneau, devient blanche au quatrième, et continuant à se rapprocher de part et d'autre, se réunit avec sa pareille en un point sur le milieu du dessus du cinquième. Vers le dessus du sixième, commence la pointe d'une espèce de losange blanchâtre, dont les deux côtés, après s'être écartés jusqu'à la rencontre de l'intermédiaire supérieure, au bout du septième anneau, commencent de là à se rapprocher, et le font sur le huit, neuf et dixième, sans pourtant s'y terminer en pointe, mais s'y écartent par deux bandes blanchâtres qui renferment encore un losange, mais de couleur brune sur le dessus de ses deux derniers anneaux, au bout desquels ce losange se termine en pointe rougeâtre et dure. Le haut de sa tête se partage en deux élévations qui lui donnent la forme de cœur. Sur le desssus de son troisième anneau s'élève un petit cône A, fig. 1, dont le sommet se fourche tant soit

peu.

Je trouvai, le 24 d'octobre, cette chenille sur un chêne. L'ayant nourrie quelques jours des feuilles de cet arbre, elle en choisit une, dont elle s'enveloppa, s'y fila une coque, et y changea en une chrysalide brune, conique, courte et épaisse, fig. 3, qui n'avoit rien de singulier, si ce n'est qu'elle étoit

toute poudrée de blanc : ce qui ne se voit qu'à peu d'espèces de chrysalides.

Le 2 juin de l'année suivante, il m'en naquit une phalène, fig. 4 et 5, d'un brun jaunâtre nuancé de noir, et rehaussé de traces et de marques plus claires, et plus tirant sur le jaune que le fond de sa couleur. La forme de ses ailes supérieures avoit cela de particulier, que leur angle extérieur étoit un peu recourbé en bec de perroquet.

Quatrième anomale de celles qui n'ont point de jambes postérieures. Pl. 35, fig. 6-10.

du genre

de celles

Voici une autre anomale sans queue, qui n'ont point de jambes au dernier anneau. Elle a, sur le dessus du corps, une très-grande raie qui parcourt toute sa longueur, et qui s'élargit et se rétrécit alternativement, de la manière que l'indiquent les fig. 6 et 7, et qui, aux sept et huitième anneaux, lui couvre tout le dos. Cette raie est d'un brun tirant sur le rouge. Le reste de son corps est d'un vert pâle. Elle a sur le dessus de chacun des deux, trois, quatre et cinquième anneaux, le long du bord de la raie dont il vient d'être parlé, de part et d'autre de la ligne supérieure, une élévation conique et charnue.

Le 15 de septembre, elle roula, comme fit la chenille précédente, une feuille dont elle s'enveloppa de tous côtés par le moyen de sa soie, qui étoit d'un blanc jaunâtre. La partie antérieure de la chrysalide, fig. 8, dont elle y revêtit la forme, étoit noire, et la postérieure d'un brun foncé. La seule chose

qui pût un peu la caractériser étoit qu'elle avoit au sommet de la tête deux petites éminences noires.

Le 15 mai de l'année suivante, j'en eus la première phalène. Elle avoit en gros du rapport avec la précédente; mais elle étoit un peu plus grande, d'un brun beaucoup plus foncé et moins tirant sur le jaune, et avoit pareillement les pointes des ailes supérieures terminées en bec recourbé, mais ce bec étoit plus long. Du reste, un coup d'œil, porté sur les fig. 9 et 10, est plus propre à donner une idée de la distribution variée des bandes et des taches plus ou moins sombres, agréablement et symétriquement distribuées sur les ailes de cette phalène, que , que la description la plus exacte qu'on en pourroit

faire.

Cinquième anomale de celles à qui les jambes postérieures seules manquent. Pl. 35, fig. 11-17.

L'anomale sans queue et sans jambes postérieures, fig. 11 et 12, est la troisième et la dernière que j'ai trouvée qui revêtît ce double caractère. Elle a aussi, comme les deux précédentes, un peu le port de tête du petit cheval marin. Sa couleur est feuille-morte, rehaussée d'un arrangement de taches tant symétriques que placées en symétrie, de couleur plus foncée. Sa tête est picottée de petites taches rondes de cette même couleur, et le dessous en est partagé en deux sommités qui la font en quelque sorte ressembler à un cœur. Son second et son troisième anneau ont chacun vers la supérieure deux petites élévations, dont celles du second anneau sont les plus apparentes. On voit à la loupe sur chacune d'elles

deux grains blanchâtres plus qu'hémisphériques, et lustrés comme des grains de perle. L'insecte en a de même quatre sur le dessus et deux à chaque côté de ses autres anneaux, d'où partent autant de petits poils.

Il semble, ainsi que je l'ai déjà remarqué par rapport aux deux chenilles précédentes, qu'elle ait vers la partie postérieure un anneau de plus que le commun des chenilles, à moins de ne considérer les deux derniers anneaux que comme un seul divisé en deux : autrement, la règle générale, que les chenilles n'ont que douze anneaux, souffriroit ici une exception. L'extrémité du dernier anneau de l'anomale dont il s'agit se termine en pointe, au bout de laquelle il y a aussi un grain pareil à ceux dont il vient d'être parlé. Sur le dessus de ce même anneau, et sur le précédent qui fait le douzième, en supposant que cette chenille en ait treize, on voit pareillement à chacun deux petites élévations, au bout desquelles il y a aussi un semblable grain.

La couleur du ventre de l'animal, surtout vers ses jambes membraneuses, est plus claire que celle de son dos.

Sa façon de se défendre et d'écarter l'ennemi qui voudroit l'infester est des plus bizarres. Le dessous de son dernier anneau a l'âpreté d'une râpe. Quand quelque ichneumon ou autre ennemi l'approche de trop près, elle baisse la queue contre la feuille sur laquelle elle se tient, et l'en gratte à diverses reprises, ce qui fait entendre un petit frémissement, pendant lequel elle frappe avec beaucoup de vivacité de sa tète la même feuille : expédient qui paroît aussi propre que singulier pour écarter les mouches, dont elle a beaucoup à redouter.

Cette chenille, au reste, a la coutume de ne quittér guère une feuille qu'après l'avoir presque toute mangée.

Quand le temps est arrivé qu'elle doit changer d'état, ce que les miennes firent depuis le 10 de septembre, elles se dévalent au moyen d'un fil de soie, fig. 12, de la branche où elles se trouvent, et le long duquel elles savent aussi remonter, et vont chercher quelque lieu où elles puissent en sûreté se filer une coque, qu'elles se font d'un tissu de soie assez serré, mais qui laisse pourtant entrevoir la chrysalide, et elles en laissent un des bouts A, fig. 13, ouvert pour donner une libre sortie à la phalène qui en doit naître, et qui apparemment n'a pas, comme la plupart, le moyen de s'ouvrir une pareille issue.

La chrysalide, fig. 14, quoiqu'un peu grosse pour sa taille, est de la forme conique ordinaire, et n'a rien de remarquable, sinon qu'elle est toute poudrée de blanc, excepté aux jointures, où elle a la couleur de marron.

J'ai négligé de marquer quand ces chrysalides m'ont donné des phalènes, mais la légèreté de sa coque me feroit soupçonner que ça été avant l'hiver. Quoi qu'il en soit, on voit la phalène, représentée fig. 15 et 16 en son état de repos, et à ailes déployées 'fig. 17. Ses ailes supérieures ont encore le même caractère que celles des deux phalènes précédentes, c'est d'avoir le bout courbé en bec d'oiseau. Elles sont fauves, mais tracées, nuancées et picottées de teintes diversifiées de couleur de canelle. Ses ailes inférieures sont d'un fauve trèspâle.

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