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pouvoir que noftre ame exerce fur ces puiffances infericures & corporelles, & en mefme temps celuy que noftre corps a reciproquement fur les puiffances de l'ame. J'ay fait remarquer dans la Phyfique, que , que la fubftance ou matiere generale n'a efté rendue differente dans tous les sujets generaux & particuliers du grand monde, que par les diverfes participations du mouvement primitif, ou impreffions qui ont estably les quatre qualitez premieres Elementaires, & que c'est la

Caufe des differens degrez de perfection des chofes corporelles, jufque dans l'homme

mesme, à proportion des dif

ferentes qualitez actives &

paffives que chacun des fujets corporels poffede, les ina. nimez ayant moins de qualitez actives que de passives; que dans les vegetaux les qualitez actives commencent furmonter les paffives,& continuent en montant & augmentant jufques au genre fenfitif des animaux auquel les actives, & principalement la chaleur, l'emportent fur les

paffives à tel point, que dans le plus parfait Individu de l'efpece humaine, il fe rencontre trois quarts de qualitez actives, & un quarc feule ment de paffives, & ainfi en diminuant peu à peu les qualitez actives en defcendant vers les moins parfaits Individus de l'efpece; que cette differente participation de qualitez actives eftablit les degrez fuperieurs & inferieurs des facultez & puiffan

ces du

corps de l'homme fer

vant aux actions de l'ame car dans les fens exterieurs, il

y a moins de qualitez actives que dans l'imagination, & moins dans l'imagination que dans la puiffance difcurfive ou raifonnement

&

moins dans cette derniere que dans les efprits immediats à l'ame, & qui luy fervent à connoistre tout d'un coup les fujets de la nature fans raifonner, ce qui eft la fource des differens degrez qui fe rencontrent dans chaque faculté des fens, & dans chaque puiffance imaginative difcurfive & intellectuelle de l'homme en general & en

particulier, d'où dependent les bonnes ou mauvaises inclinations, habitudes, actions. & mœurs de chacun des hom

mes.

Si vous voulez bien, Monfieur, obferver en vostre particulier les mouvemens de vos actions corporelles & fpirituelles, vous reconnoiftrez qu'elles fe font par l'emiffion que vous faites de vos efprits naturels, vegetaux & animaux, au dehors, fur les fujets voifins, & qu'à mefure que vous agiffez, les forces yous diminuent, fi vous në

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