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traire estant arrivé, on s'en eft plaint fort hautement dans la Chambre des Communes, & on en attribuë la fante aux Confeillers de ce Prince. Plusieurs eftoient d'avis qu'on devoit le Supplier d'en éloigner quelques-uns de fa perfanne, & nommément Milord Portland, mais à la fin on prit refolution de deliberer le lendemain plus meurement fur cette affaire. On eft perfuadé que ce refus fera de mauvaises impreffions fur la

Nation.

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Le lendemain, il y eut de tres grands debats dans la Chambre des Communes, & on y delibera, Que ceux qui ont donné au Roy le confeil de ne pas confentir au Bill pour Les Procedures libres, & fans partialité dans les Parlemens, lequel Bill tendoit à prévenir les abus, & à

que

offer tout fcandale de la Chambre des Communes, font ennemis de leurs Majefte du Royaume. On y refolut auffi de remontrer au Prince d'Orange, que dans les Regnes precedens il y a fort peu d'exemples. les Roisayent refusé leur confen tement aux Bills pour le bien public. & que c'est avec tres- grand regret que la Chambre des Communes a vû divers Bills pour te bien public rea jettez, & particulierement celuy qui a pour titre, Acte pour les proce dures libres & fans partialité dans les Parlemens par lequel Bill ba Chambre efperoit de maintenir fa re putation.

Enfuite de cette refolution, les Communes ayant efté admifes à l'audience du Prince d'Orange, luy firent le difcours fuivant.

Nous

Nous les tres-humbles & tresfidelles ferviteurs de V. M. les Com-, munes affemblées en Parlement',' nons nous tenons obligez par noftre devoir envers V. M. de vous repreSenter humblement, que l'usage du Parlement en tout temps a efté, qne. les Bill's dont les deux Chambres font convenues pour la reparation des griefs, ou pour autre bien public, ont obtenu le confentement Royal; quand ils ont efté prefentez au Trône; qu'il y a peu d'exemples dans les Regnes precedens où ce confentement n'ait efté donné en pareil cas, & où le refus que l'on en a fait n'ait efté fuivi de grands inconveniens pour la Couronne d'Angleterre, particulierement quand ce confentement a esté empêché par l'induction des perfonnes particulieres, & fans l'avis du Fevrier 1694.

Ff

Confeil Privé, cela a produit de grands mécontentemeus & jalousies dans les cœurs du peuple. C'est pourquoy, comme vos Communes out un defir fincere pour le bien de V. M. & voftre Gouvernement, & que vous puiffiez toujours jouir avec profperité & bonheur de l'affection de vos. Sujets elles ne peuvent refléchir fans beaucoup de douleur, que depuis l'avenement de V.M. à la Couronne, divers Bills publics faits par les deux Chambres du Parlement, n'ont pas obtenu le confentement Royal, & particulierement an Bill intituté, Ã&te touchant les procedures libres & impartiales du Parlement, qui avoit efte fait pour reparer un grief, &ofter un fcandale, par rapport aux . procedures des Communes en Parlement » & cela aprés qu'elles ont refolu

de donner de grands fubfides, pour les affaires publiques, ce qu'elles ne peuvent imputer qu'aux inductions des perfonnes particulieres, qui par des Deues intereßées entreprennent de donner à V. M. des avis contraires aux avis du Parlement. C'est pourquoy on ne peut regarder telles gens «que comme ennemis de V. M. & de vos Royaumes.

Par ces confiderations nous fupplions humblement V. M. de croire que perfonne ne peut avoir un fi grand intereft dans la profperité & le bonheur de V. M. & de vostre Gouvernement, que les deux Chambres du Par lements & partant nous vous prions humblement qu'à l'avenir V. Majesté veuïlle bien recevoir les avis de fon Parlement,&nowles avis fectets de personnes particulieres, qui peuvent

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