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conferve toujours la mefme (plendeur,

Le Prince d'Orange n'a pu s'em-1 pécher de témoigner beaucoup de chagrin de ce que le Parlement, après avoir reglé les fonds pour l'Armement de mer, a ordonné qu'il feroit pris fur ce mefme fond dequoy entretenir quarante-trois Fregates pour s'opposer à nos Armateurs. Rien ne prouve mieux la fuperiorité que nous avons fur les Anglois, & fur les Hollandois, fur lefquels nous prenons quatre fois autant de Baftimens qu'ils nous en enlevent, ayant fait dixfept prifes fur eux dans le feul mois de Février. Le Prince d'Orange qui pour fes interefts feuls fait fouffrir ces deux Nations, ainfi que toutes les Puiffances li

guées, tâche à perpetuer la guerre, fans laquelle il ne fçauroit demeurer fur le Trône, en les engageant toujours à la fouftenir encore une Campagne. Cependant la France s'eft fait de toutesparts des barrieres, qu'il eft malaifé de forcer, puis qu'il eftoit bien plus difficile de prendre des Places eftimées imprenables, que de les conferver. Ainfi il eft impoffible que la Ligue pendant le cours de cette Guerre, en épuifant tous les Etats des Alliez,d'hommes & d'argent, puiffe remettre les chofes dans l'état où elles eftoient avant la Guerre prefente quand la France ne feroit demeurer que fur la deffenfive. Il n'y a pas un homme de bon fens qui puiffe penfer autrement, & cependant lors

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que la Ligue en eft perfuadée, elle ne laille pas de fe laiffer gagner en mefme temps par le Prince d'Orange, & de continuer une Guerre qui n'eft utile qu'à ce Prince, tous les Alliez pouvant regner en repos chez eux aprés la Paix, & le Prince d'Orange feul ne pouvant non plus jouir de ce repos, qu'un homme qui aprés avoir eu une bonne escorte pour traverser un Pay's Ennemy,s'y trouveroit feul, & craindroit avec juftice d'eftre dépouillé. Auffi peut on dire que jamais l'Angleterre ne s'eft trouvée dans une auffi méchante fituation que celle où elle felvoit aujourd'huy pour les interefts de ce Prince. Toute la Nation eft facrifiée par le party Presbiterien autrement Pro

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teftant; & ce party fe trouve à prefent fort brouillé avec le Prince d'Orange, qui ne cherchant qu'à regner arbitrairement, tâche peu à peu à fécoüer le joug du party auquel il s'eft foûmis par de fecretes conventions, lorsqu'il a efté élevé fur le Trône, car il a beau le deguifer dans fes Manifeftes; fon Traité eftoit fait pour la Couronne, lors qu'il eft party de Hollande. Il l'a déja violé plufieurs fois; & comme le feul moyen de parvenir au Gouvernement arbitraire, eft d'eftre le maiftre des Parlemens, il a fi bien fait qu'ils ne font en partie compofez que de ceux qui ont des charges dans fa maifon, ou qui font fes penfionnaires; ce qui a fait refoudre les plus zelez de la Nation à faire dreffer un Bill contre cet abus. Voicy en

propres termes ce que l'on écrit de Londres, fur ce qui s'eft paffé touchant cette affaire.

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Le Prince d'Orange a refusé de donner fon confentement au Bill contre les Charges des Membres de la Chambre des Communes, à que à quoy on ne s'attendoit point. Tout le monde convient que de la maniere dont il eftoit concen il ne pouvoit apporter que tres-pea de changement à l'eftat prefent des affaires, car il contenoit, qu'il ne feroit permis à aucun Mem‐ bre d'accepter des Charges & des Penfions, aprés avoir efté choisi Membre de la Chambre des Commu◄ nes; mais que s'il en avoit auparavant, il les pourroit garder. Ainfi on croyoit que le Prince d'Orange ne feroit point de difficulté de complaire à la Nation en ce rencontres mais le con

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