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comme vous fçavez, eft l'un des quarante de l'Academie Françoife.Vous voyez, Madame, que celle de Padouë a fait en fort peu de temps une perte & des acquifitions tres-confiderables, dans les perfonnes de deux des plus beaux genies du fiecle, & tous deux dignes Protecteurs de deux Academies Royales. L'un eft ce Marquis, Protecteur de l'Academie d'Arles, & l'autre M Flechier, Protecteur de celle de Nifmes. Mr l'Abbé Saurin, fi connu dans la Republique des Lettres, & fi cftimé pour

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fant de belles Traductions, vient de faire celle du Diftique Latin de M' de Vertron, à la gloire de cet illuftre Prelat, par allufion à son nom, ESPRIT FLECHIER. Digne Succeffeur des Apoftres, Ta rare pieté fait fléchir tous

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les cœurs,

Et ton fublime Esprit joint à de faintes mœurs,

·Parfon art triomphe des noires.

Auffi toft que Mr de Vertron cut receu le dernier paquet de feu M' Patin, il mit la main à la plume, & fit un

compliment en Italien, pour M' le Marquis de Dangeau alla à fon Hoftel, & à fon retour le mit en François, à la priere d'un de fes Confreres. Je vous envoye la traduction de ce compliment, que fon Amy m'a donnée.

MONSIEUR,

Ce n'est point comme Député de l'Academie Royale d'Arles, que je viens vous faluër aujourd'huy. Je viens m'acquiter d'une Commiffion fort agreable. Meffieurs les Ricovrati m'ont honoré de leur choix, pour vous

prefenter ces preuves éclatantes de la diftinction particuliere qu'ils font de voftre illuftre Per fonne. La celebre Academie de Padoue en vous donnant une

place parmi les grands hommes, les fublimes Genies qui la compofent, n'a point eu égard à la noblesse de vostre fang, à l'éclat de vos Dignitez à la grandeur de vos emplois,ny aurang élevé que vous tenez dans la Cour la plus polie la plus augufte du Monde. Elle n'a confideré, Monfieur, que vostre efprit feul, qui peut remplir fi dignement toutes les vues que l'on doit avoir pour Fevrier 1694.

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former un Academicien parfait. Elle a voulu joindre fon estime à celle mefme des Teftes Couronnées, qui dans plufieurs occa fions ont rendu juftice à vos qualitez excellentes. Enfin, Monfieur, ce Parnaffe Italien pouvoit fe vanter avant voftre reception, d'avoir de grands ornemens,poffedant des Muses Françoifes, les Scudery, les des- Houlieres, les Dacier, & les Saliez, mais il lui manquoit un Apollon. M' Magnin, de l'Academie Royale d'Arles, a fait des Deviles pour toutes ces Mu

fes.

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