Quelques gens les croyoient & waines & frivoles ; Mais témoin de ta bonne foy De me fier toujours à toy. A ceux qui l'écoutoient d'un gouf fi fin parut, Que le grand Condé qui la fcent, En fit, pour de Senef rafraichir la memoire, Passer jusqu'à Nassau l'ingenieuse hiftoire. Ce qu'il en eut de honte & de con fufion, N'eft, & ne fut pour lors que le petit prélude De la jufte punition. Que le Deftin vangeur de fon ingras tude Prépare à fon ambition. Ce n'eft pas fans raifon qu'on donne à Padouë le furnom de docte, puifqu'elle eft fameufe, non feulement par fon Univerfité, mais encore par fon Academie, qui eft aujourd'hui l'une des plus Auriffantes de toute l'Italie, tant par le merite des perfon nes diftinguées de l'un & de l'autre fexe qui la composent, que par les grands hommes qui en font fortis. La Sapho du fiecle, connuë fous le nom de Mademoiselle de Scudery, l'admirable Madame des Houlieres, la fçavante Madame Dacier, fille de M' le Fevre, & la fpirituelle Madame de Saliez, Viguiere d'Alby, font de cette fameufe Academic Italienne, qui dans fa dernie re affemblée publique a reçû l'illuftre Me Flechier, Evê que de Nifmes, l'un des ornemens de l'Academic Françoife, & le digne Protecteur de celle deNifmes.M Guyonnet de Vertron, qui écrit 'Hiftoire du Roy en profe Latine, & qui eft Academi cien de l'Academic Royale d'Arles, & de celle des Ricovrati de Padouë, a accompagné les Lettres Patentes d'un compliment à M' de Nifmes, qui luy a fait réponse en luy envoyant ce qu'il a écrit à Meffieurs fes Confreres. Voicy de fidelles copies de ces honneftetez reciproques que je vous envoye. A Mr L'EVESQUE DE NISMES. MONSEIGNEUR. Paris Nifmes n'auront plus feuls l'avantage de vous avoir dans leurs illuftres Academies. Padouë jalouse d'un fi grand bonheur, a voulu vous donner une place dans la fienne; ainfi vous voyez que la France l'Italie, qui font les Etats de l'Europe les plus florians beaux Efprits, rendent égale ment justice à vostre rare merite. ? |