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vre en certains temps, & fair beaucoup de vexation, qu'il en fort depuis miły jusques à minuit; aprés il retourne dans ce cadavre, & y met ce fang qu'il a amaße, lequel fang fe trouve dans ce cadavre par la longueur du temps en fi grande quantité, que fi l'on n'y met ordre, il fort par la bouche, par le nez, & principalement par les oreilles, en telle abondance que ce cadavre nage dans fon cercueil; & le cadavre a une telle faim, qu'il mange les linges qui font autour de luy && en effet on les trouve dans fa bouche. Ce Demon qui

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fort du cadavre, va la nuit troubler en dormant ceux avec lef quels le cadavre pendant fa vie avoit eu le plus de familiarité, leur fait beaucoup de peine, leur reprefentant la figure du corps mort, quand il eftoit vivant; comme s'il les embrasfoit, il les ferre & afforblit de telle maniere, qu'ils s'éveillent & crient au feCours, auquel temps on dit que ce Demon leur fucce le fang, pour le porter dans le cadavre, & ceux qui fentent ces vexations, deviennent maigres & attenuez, & mesme en meurent; & ce Demon continue jusques à ce que Fevrier 1694.

B

tous ceux de cette & Famille en meurent l'un aprés l'autre. Il faut auffi fçavoir qu'il y a deux fortes de ces Efprits, & que les uns vont aux bestes, les autres vont aux hommes, & y fuccent le fang, & le portent dans les cadavres humains, & ce's bestiaux auffi en meurent ce qui cauferoit un grand ravage, tant fur les hommes que fur les bestes, fr on n'y apportoit pas de remede. Or le remede dont on fe fert, c'est de porter avec foy du pain, & mefme d'en manger, frais pestry, 25 cuit avec le fang qui fort de ces cadavres, & l'on s'en trouve

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foulage, & préfervé de ce mal. Il est à remarquer que quand on fait la vifite, on la revenë de ces corps morts, qui reprefentent la figure de ceux qui ont paru en fonge, on les trouve dans leurs cercueils mols, flexibles, enflez, rubiconds, & non fecs & arides, comme les autres corps morts, quoy qu'il y ait fort longtemps qu'ils foient morts & ceux que l'on trouve dans les fepulcres qui font de cette nature on leur coupe la tefte, & on leur ouvre cœur d'où il fort une tres-grande abondance de fang, que l'on ramaffe & mefle avec de

la farine que l'on paiftrit pour en faire du pain dont on fe fert dans la neceffue pour se garantir d'une telle vexation. Il faut encore remarquer qu'aprés leur avoir coupé la teste, cet efprit ne va plus troubler en dormant ceux aufquels il apparoiffoit auparavant, lefquels fe gueriffent, & Le portent bien enfuite. Ceux qui font cette execution connoiffent fouvent les vivans qui foni vexez fans que ces derniers en fcachent la caufe. Noviffime his dicbus, une Fille a esté tourmentée de cet Efprit en dormant, la douleur qu'elle a reffentie

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