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notre poète, deux poèmes, l'un intitulé l'Ethiopide. Ce poème contenoit les exploits de Memnon l'Ethiopien, qui vint au secours de Troie ; l'autre poème avoit pour titre, la Ruine de Troie.

Leschés de Lesbos, qui, suivant S. Jérôme (1), florissoit vers la trentième olympiade, composa la Petite Iliade, si nous en devons croire, outre une table d'Ilion décrite par Raphael Fabretti (2), Eusèbe (3), le Syncelle (4), le scoliaste de

S. Jérôme auroit dû dire, Ilii eversionem, au lieu de Ilii Persin, par un grand P, ou du moins écrire en grec 'Ixis Пégre, par un П majuscule, dans l'idée où ce père paroît être que mépris est un nom propre : mais, continue Saumaise, il n'est point surprenant que S. Jérôme ait commis cette faute, puisque les copistes grecs se sont eux-mêmes souvent trompés sur ce même mot, écrivant 'Ixis Пegos, par un II majuscule, au lieu de 'Iaís épris. S. Jérôme, induit en erreur par ces copistes, aura traduit en latin Ilii Persin, par un grand P, comme si le nom Пepres étoit un nom propre. L'expression 'Ixis Tigri ne se trouve employée que par les anciens auteurs grecs; les écrivains plus modernes ont dit Ἰλίς ἅλωσιν (1) In Chronico.

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(2) Ad Columnam Trojanam, pag. 342 et 349.

(3) Eusèbe, in Chronico, ad Olympiad. 30. (4) Pag. 213.

Pindare; Isaac Tzetzès, dans son commentaire sur Lycophron. Ce dernier, sur le vers 344, cite un vers de cette Petite Iliade, qui nous apprend la circonstance que Troie fut prise fort avant dans la nuit, et la lune étant dans son plein; le même Tzetzès, sur le vers 1265 de Lycophron, cite un autre fragment de la Petite Iliade, composé de onze vers, où il est dit que Néoptolème, fils d'Achille, eut en partage Andromaque et Enée, qu'il emmena captifs sur ses vaisseaux. Mais quoique Leschés, suivant Pausanias (1), eût composé sur la ruine de Troie un poème, 'iais rigo, pour lutter contre Arctinus de Milet, qui avoit traité le même sujet ; néanmoins le plan de sa petite Iliade étoit beaucoup plus étendu, comme nous l'apprend Aristote (2). Il ne faut donc point. confondre, comme fait Saumaise (3), l'ais wigos de Leschés, avec la Petite Iliade faussement attribuée à Homère. Théodore Rycquius, dans sa dissertation (4) sur l'ar

(1) In Phocicis, pag. 658.
(2) In Poetica, cap. 24.
(3) Ad Solinum, pag. 600.

rivée d'Enée en Italie, a pleinement réfuté le sentiment de Saumaise, qui confond les deux poèmes.

Eusèbe, dans un endroit de sa chroni que, nous apprend qu'Eumélus de Corinthe florissoit la seconde année de la troisiême olympiade ; et dans un autre endroit, qu'il florissoit la quatrième année de la neuvième olympiade; ce que confirme Clément d'Alexandrie (1), qui dit que ce poète vécut jusqu'au tems d'Archias, fondateur de Syracuse et ce fut vers la neuvième olympiade qu'Archias fonda cette ville. Eumélus composa un hymne en l'honneur d'Apollon, adoré à Délos, dont Pausanias (2) nous a conservé un fragment. Ce poète écrivit aussi un poème sur l'histoire de Corinthe. Voici ce qu'en dit Pausanias (3) : « Eu» mélus, fils d'Amphilitus, de la famille des » Bacchides, qu'on dit avoir composé des poèmes, a écrit dans l'histoire de Corin» the, si cependant ce poème est de lui, qu'Ephyre, fille de l'Océan, fut la pre

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(1) Lib. 1 Stromatum, pag. 333.
(2) In Messeniacis, pag, 221 et 278.
(3) In Corinthiacis, pag. 85 et 91.

»mière qui s'établit dans ces cantons ». Ce passage nous fait connoître qu'Eumélus étoit d'une très-ancienne origine. C'est à raison de ce poème, que le scoliaste (1) de Pindare et Isaac (2) Tzetzės, appellent Eumélus un poète historien. Tous deux nous ont conservé de la Corinthiaque, un fragment de huit vers: mais Tzetzės ne les rapporte que sur la foi de Théopompe; ce qui prouve qu'il n'a point connu l'ouvrage même. Les huit vers en question sont certainement tirés de sa Corinthiaque, puisqu'il est parlé, dans ce fragment, d'Ephyre, l'ancien nom de Corinthe. Il est dit qu'Aetés et Aloëus, descendans du Soleil, ayant fait entre eux le partage du royaume de leur père, Ephyre échut à Aetés, qui en confia le gouverne ment à Bunon, étant sur son départ pour la Colchide, où l'oracle lui avoit ordonné d'aller bâtir une ville. Or, de même qu'Eumélus commençoit au partage qui se fit entre Aetés et Aloëus, de même il conduisoit son poème jusqu'au retour de Jason en la Colchide. Dans ce sens, l'expédition des Argonautes faisoit partie de la Corinthiaque de notre

(1) Sur la treizième Ode Olympique.

(2) Dans son Commentaire sur Lycophron.

poète. Tout ce que nous venons de dire de ce poème est tiré en partie de Pausanias (1), en partie du scoliaste (2) d'Appollonius, et en partie du scoliaste d'Euripide sur la Médée.

Quelques-uns lui attribuoient encore la Titanomachie, comme le fait entendre ce passage d'Athénée (3): « L'auteur de la Ti» tanomachie, soit Eumélus le Corinthien, » soit Arctinus, soit tout autre qui veut se » faire honneur de cet ouvrage, s'exprime » ainsi, etc. » Ensuite Athénée cite deux vers de ce poème.

Nous lisons dans la chronique de S. Jérôme, qu'Eumélus étoit reconnu l'auteur de deux autres poèmes, l'un appelé Bugonie, et l'autre l'Europie. Varron (4) cite le premier de ces deux poèmes : sed bono animo es; non minùs satisfaciam tibi, quàm qui Bugoniam scripsit. Le sujet de la Bugonie étoit la génération des abeilles, appelées par les Grecs (5) Bufovás et Belevis,

(1) In Corinthiacis, ut suprà.
(2) Sur la fin du troisième livre.
(3) Lib. 7, pag. 277.

(4) Lib. 2, de Re Rusticá, cap. 5.

(5) Hésychius, au mot Beleviwy.

Saumaise

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