SEPTIÈME ANNÉE le Le temps court comme un cerf, disait je ne sais plus quel bohême des lettres. Devant cette fuite précipitée des jours, un double sentiment, parfois, nous envahit regret, d'abord, pour ce qui passe si vite et ne reviendra jamais plus; et aussi la joie, une joie confiante et sereine, quand nous avons bien employé les moments que Dieu nous donne pour faire son œuvre ici-bas et gagner le ciel. Sans doute, de la mélancolie, qui est au fond du cœur de l'homme depuis qu'il a péché, de cette mélancolie que notre siècle a goûtée avec une sorte d'exaltation, à la suite de Chateaubriand et des autres pâles visages du romantisme, nous en avons toujours un peu, puisque nous sommes de ce dix-neuvième siècle finissant, en voyant les années disparaître, l'une après l'autre, dans le gouffre du passé. Mais, Dieu merci, ces années qui disparaissent n'ont pas été complètement vides et stériles; elles ne sont |