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nête et du juste, ainsi que l'intérêt de la science l'exigeront, je m'impose à jamais la loi de ne répondre à rien de ce qui me seroit personnel et purement relatif à mes écrits, que du reste je tâcherai (par le soin que j'apporterai à leur rédaction et en m'efforçant de les composer uniquement de raison et de vérité) de mettre en état de répondre d'eux-mêmes à tous les assauts de la dispute, ou aux inculpations de la scélératesse et de la mauvaise foi.

Le vrai philosophe ou l'homme qui sait joindre la noblesse du caractère à la grandeur des vues, dédaigne les vils moyens par lesquels se fabriquent les réputations vulgaires content de sa propre estime et nourri de sa propre substance, il n'a devant les yeux que le genre humain, l'univers, les siècles passés, son siècle et la postérité; en un mot, il ne voit devant lui et au-dessus de lui que la Nature et le globe des sciences : il ne demande à ses

ployer, pour le faire périr, la calomnic; le poignard ou le poison; enfin il n'attend d'une certaine classe d'hommes qu'un seul bienfait, c'est de le laisser vivre en paix, et de ne point défendre au genre humain penser.

de

INTRODUCTION

INTRODUCTION

A

L'ANALYSE DES SCIENCES.

SECONDE PARTIE,

O U

QUATRIÈME SECTION, Offrant le développement de la volonté (ou force motrice des corps sensibles), et les fondemens des sciences morales et politiques.

CHAPITRE PREMIER.

Génération des passions et des habitudes morales ; de l'amour de soi, premier principe moteur de l'homme.

INTRODUCTION.

Jusqu'ici je n'ai envisagé les sensations et les idées primitives que comme élémens de nos connoissances, sans faire attention au plaisir et à la douleur qui les accompagne toujours ; je n'ai considéré le cerveau que comme une glace qui les reçoit, les conserve et les réfléchit ; je n'ai analysé que cette portion de la force motrice de l'homme qui con

siste à les retracer et à les combiner, sans parler du levier qui la met en excrcice, du motif qui nous porte à voir, à toucher, etc., à donner notre attention, à juger, à raisonner, en un mot à exercer tous nos sens, et à former et développer toutes les habitudes du corps, de l'esprit et du cœur. L'abstraction par laquelle j'ai pour un instant mis de côté le plaisir et la douleur qui se mêlent à toutes nos sensations étoit nécessaire pour nous donner une idée nette de l'entendement ou de l'intelligence pure il faut présentement leur restituer ces deux élémens qui leur appartiennent, et considérant leur influence sur les divers mouvemens des machines animales, essayer d'analyser la volonté qui comprend le systême entier de nos sentimens, de nos passions et de nos habitudes morales, comme l'entendement s'est trouvé être le résultat de nos idées, de nos habitudes et facultés intellectuelles (·).

C'est une chose bien étonnante et bien difficile à analyser, que cette force motrice attachée aux corps organisés et sensibles, et imprimant le mouvement à toutes leurs parties. Cette force commune à tous les animaux, varie dans chaque espèce à raison de l'organisation, L'homme, les quadru pèdes les oiseaux les oiseaux, les poissons, les serpens, les crustacées, les insectes, ont tous dans leur cons truction primitive des différences qui en produisent d'analogues dans leur force motrice, comme dans leur intelligence, leurs besoins et leurs passions.

(1) Voyez première partie, page 159, etc.

Quel étonnant intervalle entre l'éléphant et la souris, entre la baleine et le goujon, entre l'aigle et l'oiseau-mouche ! Et quelle admirable variété de sens, de sensations d'instinct et de facultés correspond à tous les degrés, à tous les genres d'organisation dans cette chaîne immense d'êtres vivans épars sur le globe!

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Produite et entretenue par le double mouvement de la respiration et de la circulation du sang, combinée constamment avec la pesanteur et soumise à l'action continuelle tant du mécanisme intérieur que des objets environnans, elle produit tous les mouvemens de l'animal, elle naît avec le corps organisé, croît avec lui, atteint avec lui un certain maximum après lequel elle diminue par degrés, et finit par s'évanouir lorsque le mouvement des fluides cessant dans l'animal par l'inévitable vieillesse, son corps n'obéissant plus qu'à la force générale de la pesanteur est rendu à la masse du globe dont il avoit été détaché pour quelques instans, et sert en se décomposant et se perdant dans la circulation et fermentation des corps terrestres, à former de nouvelles machines animales ou végétales destinées à se détruire ensuite de la même manière pour reproduire après de pareils composés. Elle n'est jamais plus énergique que dans la jeu nesse ou le moyen âge et l'état de santé car nous la sentons diminuer à mesure que nous vieillissons, que nos organes s'usent ou se durcissent, et quand nous sommes malades. C'est alors que nous sentons tout le poids d'un corps qui va bientôt nous échap

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