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En partant des idées exposées plus haut, on pourrait expliquer les phénomènes qui accompagnent les comètes. D'après les astronomes, le noyau des comètes est formé d'une agrégation de pierres semblables aux bolides, qui absorberaient dans l'espace stellaire six fois leur volume de gaz, pris à la pression atmosphérique. Cette masse divisée, s'avançant dans une atmosphère relativement dense avec une vitesse qui est vingt-trois fois celle de la terre dans son orbite, s'échauffe beaucoup par suite du frottement et de la condensation produite par l'action attractive du noyau. A un certain moment, quand la température est suffisamment élevée, les matières s'enflamment, et la chaleur ainsi produite chasse les gaz enfermés dans les pierres du noyau. Ces gaz, entrant dans une atmosphère 3000 fois moins dense que la nôtre, prennent un volume qui est 6.3000 18000 fois celui des pierres et se répandent dans tous les sens; mais ils ne sont observés que dans le sens du mouvement de la comète, où ils rencontrent l'atmosphère interplanétaire avec leur vitesse et forment une zone de combustion intense. M. Huggins a dernièrement observé qu'une telle zone entourait un côté du noyau. Ce dernier aurait ainsi une lumière propre, tandis que la queue serait formée par la poussière stellaire rendue lumineuse par la lumière réfléchie du soleil et de la comète.

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En résumé, les conditions fondamentales de la nouvelle théorie de M. Siemens sont :

1° Que l'espace interplanétaire contient des vapeurs d'eau et des composés du carbone;

2o Que ces composés gazeux peuvent être dissociés par l'énergie radiante du soleil, quand ils se trouvent à l'état de ténuité extrême;

3° Que ces vapeurs dissociées sont susceptibles d'être embrassées dans la photosphère en substituant une quantité de vapeurs réassociées, cet échange étant effectué par l'action centrifuge du soleil.

Si ces conditions étaient satisfaites, la crainte de l'énorme dissipation d'énergie pourrait être atténuée par l'idée que sa plus grande partie est constamment régénérée.

M. PELLAT a tout récemment entretenu la Société de physique d'un phénomène nouveau : il a observé que la surface d'un métal subit une altération dans sa nature par le voisinage d'un autre métal à la température ordinaire. Cette altération a été mise en évidence par la mesure de la différence de potentiel entre les surfaces des deux métaux. Si l'on met l'un d'eux en regard d'un troisième métal influençant, laissant l'autre en dehors de cette influence, on trouve immédiatement, après avoir écarté le métal influençant, que la différence de potentiel entre les deux surfaces primitives a changé, et cela avec une régularité parfaite. Cette modification met quelques minutes pour devenir sensible, croît avec la durée de l'influence pour atteindre une limite. Quand l'influence cesse, la modification diminue rapidement d'abord, puis lentement. La grandeur de la variation dépend de la nature du métal influençant. Les effets les plus sensibles ont été obtenus avec le plomb et le fer; le cuivre, l'or, le platine, donnent des effets un peu moindres; le zinc ne produit au

cune modification. L'altération dont il s'agit est essentiellement matérielle, car elle ne dépend pas du tout de la diffé rence du potentiel, qu'on peut établir artificiellement, entre les deux métaux en regard, pendant que l'influence s'exerce. et ne dépend que de la nature du métal influençant. M. Pellat attribue cette modification à un corps volatil, à des vapert émanées du métal influençant, qui se déposeraient sur métal influencé et changeraient ainsi la nature de sa surface.

M. MICHELSON a présenté dernièrement à la Société de phy sique un nouveau thermomètre de son invention: une lame mince de caoutchouc durci est collée contre une petite lame de platine, le tout est prolongé par une tige très fine de verre coudée, qui appuie par son bout libre contre un petit miroir suspendu par un fil de coton. Le caoutchouc durci se dilate par la chaleur environ dix fois plus qu'un métal, on comprend que le système des deux lames soit très sensible aur variations de température. A chaque variation, le thermomètre se déforme, se courbe et agit par un bras de levier sur le miroir qui entraîne, sur une règle divisée, l'image réfléchie d'un foyer lumineux. Le thermomètre est très sensible, plus sensible qu'une pile de Melloni : il peut accuser 0°,00001 et présente cet avantage de ne pas nécessiter l'emploi d'un galvanomètre. L'appareil qui a été montré à ciété de physique accusait 1/20000 de dégré. La déviation da thermomètre est proportionnelle au carré de la longueur des deux lames; on peut ainsi augmenter la sensibilité de l'appa reil en augmentant la longueur des lames, ou bien en augme tant la longueur du bras de levier qui pousse le miroir.

M. H. TOMLINSON a étudié l'influence des effets mécaniques (strain and stress) sur la conductibilité électrique des mé taux et du charbon. La résistance électrique de tous les métaux soumis à l'essai, excepté le nickel, augmente sous une traction longitudinale temporaire; quant au nickel, sa résistance diminue, tant que la traction ne va pas au dels d'une certaine limite; passée celle-ci, la résistance commente à croître. Dans les mêmes conditions, la résistance spécifiqu de tous les métaux, excepté l'aluminium et le nickel, ag mente; mais elle diminue pour ces deux derniers, quand la traction ne dépasse pas une certaine limite. L'altération de la résistance spécifique de certains alliages, tels que le lai ton, l'alliage du platine-argent, l'argent allemand, est beaucoup moindre que celle de plusieurs de leurs métaux co stituants. Il n'y a aucun rapport entre l'altération de la résis tance provenant d'une variation de température et cele produite par des efforts mécaniques; l'effet d'un changem de température sur le nickel et le charbon est tout à f contraire à celui d'une extension longitudinale. La compre sion du charbon diminue sa résistance.

Une compression également appliquée sur tous les cie au moyen d'une presse hydraulique diminue la résistan du fer et du cuivre. Les expériences ont montre l'abais que sement du point de congélation de l'eau pouvait être mesure d'une manière exacte et facile par l'observation de la varia

tion de la résistance électrique d'un fil métallique. Une extension longitudinale permanente augmente d'une manière permanente la résistance de la plupart des métaux, excepté le nickel, dont la résistance diminue lorsque l'extension ne dépasse pas une certaine limite. De tous les métaux ayant subi une déformation, l'alliage platine-argent est celui dont la résistance varie le moins avec le temps, ce qui le rend préférable à tous les autres métaux pour la fabrication des étalons de résistance. L'auteur a ensuite étudié l'influence d'une déformation (strain) permanente sur la variation de la résistance qui résulte d'une variation de température. Tous les métaux peuvent être divisés en deux classes; avec des fils de fer, de zinc, et platine-argent, l'augmentation de la résistance produite par une augmentation de température devient plus grande quand la déformation ne dépasse pas une certaine limite, au delà de laquelle une déformation ultérieure fait diminuer l'effet primitif, tandis qu'avec des fils de cuivre, d'argent, de platine et de maillechort (argent allemand), l'augmentation de la résistance par suite d'un accroissement de température est moins grande; mais ici encore, passé un certain point de déformation, l'effet primitif commence à diminuer. L'auteur a mesuré la variation de la résistance produite par une traction longitudinale temporaire dans des fils portés à 100 degrés. Il en arrive à cette conclusion, qu'un échauffement à 100° centigrades fait augmenter l'élasticité de l'acier et du fer d'une manière permanente et non temporaire, comme l'affirme Wertheim. L'auteur encore étudié la variation de la conductibilité par l'aimantation. Les métaux employés étaient le fer, l'acier, le nickel, le cobalt, le bismuth, le zinc et le cuivre; il a été prouvé que la résistance de tous ces métaux, excepté le cuivre, augmente avec une aimantation longitudinale, que le métal soit recuit ou non recuit. De tous les métaux, le nickel recuit est celui dont la résistance est le plus affectée par une certaine force magnétisante. L'aimantation par suite du passage du courant paraît produire un effet très faible ou même inappréciable sur la résistance d'un métal.

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MM. Allard, Le BLANC, JOUBERT, POTIER et TRESCA ont publié les résultats assez détaillés des expériences intéressantes faites au Conservatoire des arts et métiers avec une pile Faure de 35 éléments nouveau modèle, à lames contournées, pesant chacun 43,700, liquide compris. La machine de charge elait un type Siemens. Il s'agissait de mesurer le travail mécanique dépensé pour la charge de la pile, la quantité d'électricité emmagasinée pendant la charge, celle qui a été rendue pendant la décharge, et le travail électrique réellement effectué pendant la décharge. Celle-ci se faisait à travers une série de lampes Maxim à incandescence, dont on étudiait la variation de la résistance et du pouvoir lumineux. Les expériences étaient disposées de manière à pouvoir faire connaltre à chaque instant la force électromotrice et la résistance de la pile. Nous n'indiquerons ici que les principales conclusions des auteurs entre la quantité d'électricité introduite dans la pile, 694 500 coulombs, et celle qui en est, sortie, 619 600, il n'y a qu'une différence de 74 900 coulombs

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ce qui correspond à une perte de 10 pour 100 environ. Le travail électrique extérieur pendant la durée tout entière de la décharge s'élève à 3809 000 kilogrammètres, le travail mécanique dépensé avait atteint 9570 000 kilogrammètres, sur lequel 6382 000 kilogrammètres seulement avaient pu être emmagasinés par la pile. D'où il résulte que le travail rendu pendant la décharge représente 3809 000: 9570 000 0,40 du travail total, et 3 810 000: 6382 000=0,60 du travail emmagasiné. En résumé, la charge de la pile a exigé un travail mécanique total de 1,558 cheval pendant 22 heures 45 minutes, ou un cheval pendant 35 heures 26 minutes. La pile n'a recueilli que 0,66 de ce travail, le reste a été employé en résistance passive et en travail d'excitation. Il y a lieu de supposer que le même rendement de 60 pour 100 du travail emmagasiné aurait été obtenu dans toute autre application analogue au fonctionnement des lampes Maxim. L'emploi de l'accumulateur a donc coûté 0,40 du travail fourni par la machine dynamo-électrique, qui avait produit le courant de charge, c'est-à-dire 0,40 du travail électrique qui aurait été disponible sans cet intermédiaire. Toutefois, il est juste d'ajouter que dans beaucoup de circonstances cette perte pourrait se racheter par l'avantage d'avoir sous la main une source aussi abondante d'électricité. La pile constitue d'ailleurs un puissant régulateur, qui, dans certains. cas, supplée à l'arrêt même d'une machine motrice.

M. LANGLEY, directeur de l'observatoire d'Alleghany, a imaginé un nouvel appareil destiné aux mesures de chaleur rayonnante, auquel il a donné le nom de balance actinique. L'appareil, infiniment plus sensible que les meilleures piles thermo-électriques, se compose d'un pont de Wheatstone sur les deux bras duquel sont deux fils de fer extrêmement fins, dont l'un est maintenu à température constante, tandis que l'autre est soumis à la radiation que l'on veut évaluer. L'élévation de température de ce dernier fil produit un changement de résistance et, par suite, rompt l'équilibre du pont; vu la petitesse des effets, la déviation du galvanomètre est proportionnelle à la quantité de chaleur rayonnée sur le fil. Pour rendre l'appareil très sensible, le fil de fer employé doit être extrêmement résistant et d'une très faible masse. M. Langley se sert d'une bande de fer de moins de 0mm,5 de largeur et de omm,004 d'épaisseur; la bande est repliée sur elle-même et occupe un petit rectangle. Deux rectangles analogues sont disposés sur les bras du pont de Wheatstone et l'un d'eux est soumis à l'action de la chaleur rayonnante. Avec cette disposition, on peut mettre en évidence une différence de température d'un dix millième de degré centigrade entre les deux bandes. L'instrument a permis de mettre en évidence la chaleur rayonnée du spectre. L'auteur a étudié la répartition de la chaleur dans le spectre solaire normal obtenu au moyen d'un réseau gravé sur métal, et il a constaté que le maximum de chaleur se trouve, non dans la partie ultrarouge, mais dans le jaune orangé, près de la raie D. II Y aurait ainsi identité entre la courbe des intensités calorifiques et celle des intensités lumineuses. Remarquons que M. Mouton a démontré ce fait il y a trois ans.

M. MICHELSON a voulu contrôler l'hypothèse, qu'on admet dans la théorie de l'aberration de la lumière, que la terre se meut seule à travers l'éther, celui-ci restant en repos. Dans ce but, il a essayé de faire interférer deux rayons ayant traversé une même longueur dans l'air, l'un dans la direction du mouvement de la terre, l'autre dans la direction perpendiculaire. Avec une longueur de 1,2, et en se servant de la lumière jaune, on trouve, dans l'hypothèse de l'éther en repos, que le rayon qui se propage dans la direction du mouvement de la terre doit parcourir 4/100 de longueur d'onde de plus que l'autre. En faisant tourner de 90° le plan des deux rayons, on fait porter la différence sur l'autre rayon, ce qui devrait déplacer les franges d'interférence de 0,08 de frange, quantité appréciable. L'expérience a donné un résultat tout à fait négatif; on doit donc en conclure que l'hypothèse d'un éther stationnaire n'est pas exacte, et qu'il faut abandonner l'explication ordinaire du phénomène de l'aberration.

M. MORLEY, de Hudson (Ohio), a fait chaque jour, pendant seize mois consécutifs, une ou plusieurs analyses de l'air. Il a trouvé que la proportion d'oxygène variait de 0,20866 à 0,21006. M. Morley croit pouvoir déduire de la comparaison de la richesse de l'air en oxygène avec les cartes quotidiennes du temps, que la proportion d'oxygène diminue quand la station se trouve dans un rayon de hautes pressions, où l'air descend des régions élevées de l'atmosphère. Ces résultats se trouveraient d'accord avec la théorie de Dalton qui suppose que la proportion dans l'air du gaz le plus lourd, l'oxygène, va en diminuant avec l'altitude.

Vers la fin du dernier congrès des électriciens, sir WILLIAM THOMSON avait fait à la Société de physique une communication très intéressante, reproduite récemment par le Journal de physique, sur l'accélération thermodynamique du mouvement de rotation de la terre.

Delaunay a démontré que, par suite de l'imparfaite fluidité des eaux de l'Océan, les marées ont pour effet de diminuer la vitesse de la rotation de la terre.

L'étude des observations barométriques recueillies sur différents points du globe a mis en évidence ce fait que l'atmosphère terrestre est assujettie à des oscillations, principalement semi-diurnes, analogues à celles des eaux de l'Océan. « La cause de cette oscillation semi-diurne de la pression barométrique, dit l'éminent physicien, ne peut pas être cherchée dans l'action du soleil et considérée comme un effet de la marée solaire, car, s'il en était ainsi, l'effet de la lune serait beaucoup plus considérable. Or l'observation du baromètre montre que la marée lunaire atmosphérique est nulle, ou peu s'en faut. La variation solaire diurne du baromètre est donc nécessairement un effet de la température. »>

En appliquant l'analyse mathématique aux observations barométriques, on trouve que le maximum de la variation semi-diurne tombe un peu avant dix heures du matin et un peu avant dix heures du soir. Sir W. Thomson fait voir que, par suite de ce fait, l'action attractive du soleil sur la terre

ne se réduit pas à une résultante unique passant par le centre de la terre, mais donne encore lieu à un couple qui tend à accélérer le mouvement de rotation de la terre. Il calcule la valeur de ce couple et son effet sur l'accélération anglaire de la terre et arrive à ce résultat que le rapport du gain total de vitesse pendant un siècle à la vitesse elle-même est 1,74.10-9.

Pour interpréter ce résultat, l'auteur considère deux chro nomètres A et B marchant pendant un siècle dans les conditions suivantes. A garde le temps d'une manière absolue : il est réglé au commencement du siècle de manière à marquer le temps sidéral, puis abandonné à lui-même; tandis que B est réglé jour par jour et d'année en année, pendant tout le siècle, sur le temps sidéral.

A la fin du siècle, la vitesse de B dépasse celle de A de 1,7.10, seconde par seconde; comme cet accroissement été acquis uniformément, on peut dire que, pendant le cours du siècle, la vitesse moyenne de B a dépassé celle de A de 0,8.10, seconde par seconde. Par suite B, a pris, pendant le siècle, une avance totale de 2,7 secondes. Tel serait l'effet de l'action thermodynamique du soleil. D'un autre côté, par suite du ralentissement du mouvement de la terre dû à la marée, B subirait pendant le même temps un retard de 25 secondes.

Le résultat final est donc un retard de 22 secondes esiron, résultat trouvé par Adams.

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PHYSIQUE. M. E. Edlund pense que si un courant elec trique est incapable de traverser le vide de Torricelli, cela ne tient pas à ce que le vide même est isolateur, mais à ce fait qu'il existe, au point de passage entre les électrodes et le gaz raréfié, un obstacle à la propagation de l'électri cité, et que cet obstacle augmente à mesure que l'air se ra réfie.

Cet obstacle semble être dû à une force électromotrice. produisant un courant en sens inverse du courant principal.

M. A. Crova fait l'étude des appareils solaires. On désigne sous le nom d'appareils solaires des dispositi' destinés à recueillir l'énergie radiante du soleil et à la convertir en chaleur thermométrique, utilisable soit directement, soit en la transformant avec relation d'équivalence en l'une quelconque des formes de l'énergie, telles que le travail me canique, électrique ou chimique.

Dans les circonstances les plus favorables, c'est-à-dire e admettant que la radiation incidente soit de 1200 calories par heure et par mètre carré, résultat qui n'a jamais été atteint, et que le rendement soit 0,8, on obtiendrait au plus 960 c3lories; ce nombre représenterait à peu près la chaleur pro duite par 240 grammes de charbon, en admettant que tié environ de la chaleur qu'il produit en brûlant soit utilise

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à vaporiser l'eau. En réalité, dans nos climats, on n'arrive pas à la moitié de ce nombre.

Dans nos climats tempérés, le soleil ne brille pas d'une manière assez continue pour que l'on puisse utiliser pratiquement ces appareils. Dans des climats très secs et chauds, la possibilité de leur utilisation dépend d'un certain nombre de circonstances, telles que la difficulté plus ou moins grande de s'y procurer du combustible, le prix et la facilité de transport des appareils solaires.

- M. Pilleux attribue à l'aimantation et non à des courants d'induction l'échauffement si considérable des électroaimants dans certains cas la force coercitive jouerait alors le même rôle que la résistance au passage de l'électricité, quand on échauffe un fil métallique par le courant d'une pile.

- M. J. Chappuis décrit le spectre d'absorption de l'acide pernitrique.

La description du spectre d'absorption de l'acide pernitrique et l'étude comparative de ce spectre et de celui de l'ozone fournissent des éléments indispensables à connaître pour la recherche spectroscopique des composés gazeux et des réactions qui peuvent se produire dans les mélanges de gaz dont l'ozone et les composés oxygénés de l'azote font partie.

L'observation spectroscopique permet, en particulier, de s'assurer de la pureté de l'ozone, de vérifier que ce gaz a été préparé avec de l'oxygène exempt d'azote, et d'éviter ainsi d'attribuer faussement à l'ozone des propriétés qui pourraient être dues à des composés oxygénés de l'azote.

-M. D. Tommasi a montré que l'eau chimiquement pure peut s'électrolyser, même par le courant d'une pile très faible, pourvu que les calories dégagées par cette pile soient au moins égales aux calories absorbées par l'eau pour se décomposer en ses éléments, environ 69 calories.

CHIMIE.-M. Berthelot présente une note sur les sels haloïdes de l'argent et du potassium, et il trouve que tout se réduit avec les sels d'argent, comme avec les sels de mercure, à une action fondamentale, qui résulte des principes thermochimiques, et à une perturbation qui se déduit des mêmes lois que l'action fondamentale; l'une et l'autre répondent au maximum thermique, celui-ci étant appliqué à des composés différents, les uns stables, ce sont les sels simples; les autres dissociés, ce sont les sels acides et les sels doubles.

M. Berthelot a poussé jusqu'aux 70 centièmes l'union de l'hydrogène libre avec l'éthylène.

MM. Berthelot et Ogier étudient la chaleur spécifique du gaz hypoazotique.

La chaleur de la vaporisation réelle, c'est-à-dire consommée dans les travaux qui amènent le gaz hypoazotique à sa densité théorique, pourrait être définie la somme de la chaleur de liquéfaction et d'une quantité répartie sur tout cet intervalle; précisément comme la chaleur de solidification véritable, pour les liquides cireux et résineux, comprend la somme de la chaleur de fusion apparente et de l'excès des chaleurs spécifiques estimées au voisinage du point de fusion.

- M. A. Guyard opère le dosage de l'azote nitrique et nitreux à l'état d'ammoniaque.

Le mode de dosage proposé repose sur le fait que, en présence du gaz des marais et de la chaux sodée, au rouge, les

oxydes nitriques, libres ou combinés aux alcalis, ou les oxydes nitriques des matières organiques, sont totalement transformés en ammoniaque.

M. Lan a observé les effets de la compression sur la dureté de l'acier.

Dans l'acier comprimé, c'est-à-dire durci ou trempé, il y a augmentation du carbone combiné et diminution du carbone libre, la teneur totale de carbone restant la même.

Or on sait que l'on obtient des résultats tout semblables à la fois comme durcissement ou trempe et comme teneurs relatives de carbone combiné et de carbone libre, lorsque, prenant certaines fontes ou des aciers très carburés, on les coule en moules métalliques (coquilles) qui les refroidissent rapidement. La compression produit donc les mêmes effets physiques et chimiques que le refroidissement brusque sur les fontes et les aciers.

- M. S. Wroblewski détermine la composition de l'acide carbonique hydraté.

Il résulte de ses expériences que, à la température de zéro et sous la pression d'environ 16 atmosphères, l'acide carbonique hydraté se compose de 1 équivalent d'acide carbonique et de 8 équivalents d'eau.

M. Isambert donne le résultat de ses expériences sur le bisulfhydrate et le cyanhydrate d'ammoniaque.

Il trouve que les tensions de l'acide cyanhydrique et du cyanhydrate d'ammoniaque vont en croissant régulièrement avec la température; que les tensions du cyanhydrate en présence d'un excès d'acide cyanhydrique sont les mêmes que celles de l'acide cyanhydrique, ce qui semble confirmer la loì énoncée par MM. Engel et Moitessier.

Comme pour le bi-sulfhydrate d'ammoniaque en présence d'un excès de gaz ammoniac, les tensions de l'acide cyanhydrique suivent très sensiblement la loi énoncée pour le sulfhydrate 22=(/+x)x.

4

- M. Baubigny détermine l'action de l'hydrogène sulfuré sur les solutions salines du nickel et des métaux du même groupe.

Les résultats varient suivant l'état de dilution de la liqueur, la nature du sel, suivant les rapports de poids de l'acide et de la base, et ceux de l'acide libre et de l'eau.

- M. G. André donne les formules des chlorures de zinc ammoniacaux.

- M. de Forcrand a fait des expériences sur l'hydrate d'hydrogène sulfuré; il est plus stable que beaucoup de composés semblables, obtenus dans les mêmes conditions avec d'autres gaz. Aussi peut-on en préparer de grandes quantités et l'enfermer dans des tubes scellés à la lampe.

M. E.-J. Maumené a fait la synthèse de la quinine. -M. P. Chastaing a observé l'action de l'acide nitrique fumant et l'action de l'acide chlorhydrique sur la pilocarpine.

La jaborine et la pilocarpine ayant toutes deux le même poids moléculaire et la même formule C22 H16 Az2 O1, la jaborandine aurait aussi le même poids moléculaire et la formule C20 H12 Az2 06. La jaborandine se produit facilement par l'action d'une grande quantité d'azide azotique fumant sur la pilocarpine, et en petite quantité par l'action de l'acide chlorhydrique en présence de l'oxygène de l'air. »

PATHOLOGIEM. A. Béchamp présente quelques observations sur les microzymas gastriques et la pepsine, et des

remarques sur la note de M. A. Gautier du 6 mars dernier. Si les particules de M. Gautier sont réellement des microzymas, ils devront sécréter leur zymas sans se dissoudre, de même que la levure ne se dissout pas en sécrétant la sienne; d'après l'auteur, les microzymas des glandes gastriques traités par l'acide chlorhydrique étendu, sans se dissoudre, ont sécrété leur zymas et fourni une solution qui a dissous et digéré des matières albuminoïdes, comme le suc gastrique physiologique. S'il en était autrement, M. Gautier aurait fait une découverte intéressante, mais qui n'aurait rien de commun avec la théorie du microzyma.

M. J. Béchamp a recherché l'existence de produits analogues aux ptomaïnes dans les digestions gastriques et pancréatiques de plusieurs matières albuminoïdes.

Il résulte que certaines matières albuminoïdes jouissent de certaines propriétés des ptomaïnes; que, dans les digestions pancréatiques et gastriques normales, il se forme des. substances qui possèdent les caractères des ptomaïnes et qui se rapprochent beaucoup, par leurs réactions chimiques, de certains alcaloïdes très vénéneux.

M. Duclaux a analysé la digestion des matières grasses et cellulosiques.

En étudiant de près les grains entiers qu'on rencontre dans le jabot des oiseaux, ou dans la panse des ruminants, on en trouve toujours dont le contenu est tellement liquéfié qu'il en jaillit, sous une douce pression, comme une goutte laiteuse. Dans celle-ci on trouve, au microscope, des masses amylacées intactes, ayant conservé la forme des cellules qu'elles remplissaient, mais débarrassées de toute enveloppe, et nageant dans un liquide qui présente par milliers des petits bâtonnets tout à fait analogues aux amylobacters, connus, depuis M. Van Tieghem, pour être les ferments de la cellulose. Des petits bâtonnets de formes multiples, ensemencés dans du liquide neuf peuvent servir à y faire des digestions de cellulose. Ils transforment la cellulose en dextrine et en glucose qu'on trouve dans les liquides de la panse, dont la muqueuse, puissamment absorbante, ne sécrète pourtant aucune diastase capable d'agir sur l'amidon.

-M. Faye, à l'occasion de la communication précédente, fait remarquer qu'il a autrefois entretenu l'Académie d'expériences sur le phénomène de l'émulsion qui lui paraissent concorder avec l'opinion de M. Duclaux.

- M. J. Tayon fait remarquer la résistance des ânes d'Afrique à la fièvre charbonneuse.

Sur trois bêtes d'Afrique inoculées du charbon, il s'est formé une tumeur molle, sensible, volumineuse, autour de la piqûre faite par la seringue de Pravaz. La tumeur a persisté pendant une huitaine de jours, sans paraître affecter l'état général des individus.

Ces expériences, faites seulement sur deux ânesses et un âne d'Afrique, sembleraient prouver que ces animaux n'offrent pas un milieu favorable au développement du microbe du charbon. Il faudrait pouvoir multiplier et varier ces résultats pour en tirer une conclusion.

ZOOLOGIE. - M. Ed. Brandt a fait des recherches sur le système nerveux des larves des insectes diptères.

— M. A.-F. Marion passe en revue les alcyonaires du golfe de Marseille.

Cette liste, bien que comprenant quinze espèces, ne contient pas tous les alcyons signalés dans la Méditerranée. L'auteur n'a recueilli jusqu'ici que des fragments de Mopsea elon

gata dans les grands fonds, et il n'a vu sur nos côtes ni Virgularia, ni Funiculina, ni Kophobelemnon, ni enfin le Stylobelemnon pusillum, qui sort cependant de la Méditerranée et se retrouve dans le golfe de Gascogne.

-M. L. Joliet a observé le développement du ganglion et du « sac cilié » dans le bourgeon du pyrosome.

Il conclut que, si c'est une glande, son canal n'est pas un canal excréteur, car, outre qu'on peut facilement, comme l'ont fait tous les auteurs, voir sur le vivant que le mouve ment des cils est dirigé vers le canal et non vers l'extérieur, on peut aussi, surtout sur les salpes, s'assurer, avec des particules d'encre de Chine répandues dans l'eau, que le courant produit par ces cils est, lui aussi, dirigé vers le fond de la fossette, car toutes les particules s'y trouvent bientôt accumulées.

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MINERALOGIE. M. L. Bourgeois a obtenu la reproduction artificielle de la withérite, de la strontianite et de la calcite, La fusion a lieu au rouge sombre, et, si l'on projette dans le bain quelques décigrammes de carbonate de baryte, stron tiane ou chaux précipités, on voit ces sels se rassembler au fond du creuset sans donner lieu à la moindre effervescence. Quelques minutes de recuit suffisent pour obtenir, par lessivage de la masse, des individus nettement cristallisés, identiques, par leur composition chimique et leurs propriétés physiques, avec les espèces minérales.

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GÉOLOGIE.

- M. Ch. Velain détermine la limite entre le lias et l'oolithe inférieure, d'après des documents laissés pa Henri Hermite.

Deux listes établies par M. Hermite sur des échantillon pris en place dans chacun de ces horizons fossilifères ind quent une distinction absolue entre ces deux zones, qui r présentent presque aucune espèce commune. Cette distin tion est encore appuyée sur un fait stratigraphique importan M. Hermite ayant reconnu, à la limite de séparation des de bancs, des traces d'érosion manifestes, indiquant une ink ruption entre leurs dépôts; la couche ferrugineuse à opalinus se termine, en effet, par un banc de calcaire, dur perforé par des mollusques lithophages, souvent ravit couvert d'huîtres (Ostrea sublobala ?).

-M. G. de Saporta décrit quelques types de végéta cemment observés à l'état fossile, dans le terrain per de la région de l'Oural; ce sont les feuilles d'une cur espèce de ginkgo, et dans le terrain crétacé à lignites bassin de Fuveau (Bouches-du-Rhône).

Ces plantes sont le Nelumbium gallo-provinciale et le bellaria longerhachis.

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