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la fabrication des tissus de laine mélangés. L'augmentation de ses exportations de cet article pour la France est de près de 22 millions, c'est-à-dire qu'elle a presque doublé depuis 1869. Ces progrès semblent s'être étendus aussi à divers produits qui entrent de plus en plus dans la consommation française.

Les filés et autres articles du coton donnent une augmentation de 34 millions dans la vente de ces produits pour la France. C'est presque cent pour cent d'accroissement. Cela semblerait indiquer un retard dans les progrès comparatifs de notre industrie cotonnière plutôt qu'impuissance chez elle à répondre aux besoins de notre consommation. Voici le tableau des principales augmentations qui profitent à l'industrie anglaise.

Exportations d'Angleterre en France.

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Le progrès, dans notre industrie du lin, est au contraire attesté de la manière la plus significative par le néant où sont tombés nos achats de fils de lin en Angleterre. Quand on se reporte à vingt années en arrière, et que l'on considère dans quelles proportions énormes le tissage français s'approvisionnait de fils de lin dans le Royaume-Uni; que l'on tient compte de la diminution considérable qui a eu lieu dans nos droits de douane sur les articles du lin depuis 1860, on peut se féliciter du développement que cette industrie a réussi à prendre chez nous. En y regardant attentivement et toutes compensations faites sur les conditions économiques qui la régissent dans les deux pays, on peut admettre que l'industrie linière française est bien près d'être arrivée à la hauteur de l'industrie linière anglaise.

La différence sur la valeur de la houille exportée en France par le Royaume-Uni, dans les années 1869 et 1873, différence de 22 à 58 millions, tient à la hausse exagérée qui s'est produite sur ce combustible par suite des coalitions en Angleterre. Les quantités introduites chez nous en 1873 n'ont été que de 2,480,000 tonnes contre 2,018,000 tonnes en 1869. C'est une augmentation de 24 0/0, tandis que celle dans la valeur a été de plus de 160 0/0.

L'importation en France d'engrais fabriqués en Angleterre paraît prendre quelque importance. Ces engrais sont généralement obtenus

par le mélange du sulfate d'ammoniaque, produit très-azoté, avec des phosphates naturels rendus solubles par l'acide sulfurique.

Il y a augmentation sur les machines autres qu'à vapeur: ce sont généralement des machines pour filature. On constate également une augmentation de quelques millions sur l'exportation des fers et des étains.

20 Produits coloniaux et étrangers.

La valeur des produits coloniaux et étrangers pour lesquels le commerce maritime de l'Angleterre sert d'intermédiaire à toutes les nations du globe, a atteint 1 milliard 300 millions en 1873. La France tient aujourd'hui le premier rang dans les comptes-rendus anglais, avec un chiffre de près de 330 millions, un peu plus du quart.

Notre ancienne législation douanière se préoccupait beaucoup d'importer chez nous les marchandises coloniales ou étrangères du pays d'origine même, pour favoriser la navigation nationale. En vue de ce but, non-seulement les droits étaient réduits pour les importations sous pavillon français, mais il existait une différence notable dans le chiffre du droit, quand la marchandise arrivait dans nos ports venant directement du pays d'origine, au lieu de venir des entrepôts d'une nation intermédiaire. Cette différence ou surtaxe d'entrepôt n'avait permis à l'importation en France des. produits étrangers et coloniaux, entassés dans les entrepôts anglais, de se développer que dans une mesure restreinte. Les modifications apportées dans le régime des surtaxes d'entrepôt par le nouveau système commercial inauguré en 1860, ont donné un essor considérable aux exportations des entrepôts anglais pour la consommation française. Quelques chiffres suffiront pour en donner une idée générale.

Exportation d'Angleterre en France des produits coloniau.c

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Viennent ensuite le quinquina, le caoutchouc, les matières tinctoriales, les gommes diverses, les épices, le poivre, les huiles de coco et de palme, l'ivoire, les graines oléagineuses, etc.

En 1855, l'ensemble de ces exportations représentait environ 72,000 tonneaux de mer (1). Aujourd'hui, il atteint 250,000 tonneaux de mer, c'est-à-dire le plein chargement de 500 navires de 500 tonneaux chacun. On comprend, devant un pareil chiffre, la vivacité des réclamations de notre marine marchande. Nos législateurs les ont écartées en présence de considérations qui leur ont paru d'un ordre supérieur. Ce n'en a pas moins été un fait économique grave, dont toutes les conséquences ne sont pas encore mesurées.

Par suite des énormes débouchés que les entrepôts anglais trouvent dans la consommation intérieure et dans la consommation étrangère, ils sont, de beaucoup, mieux approvisionnés que les entrepôts français; nos industries et notre commerce en gros se sont mis à y puiser leur approvisionnement. Les facilités et la rapidité des transports s'accroissant avec le développement de la navigation internationale à vapeur, il se révèle une tendance croissante chez le commerce de détail de grandes villes à demander directement aussi des approvisionnements aux grands entrepôts de Londres et de Liverpool.

Les comptes-rendus anglais énumèrent 52 articles principaux parmi les produits coloniaux et étrangers exportés en France par le Royaume-Uni. Le tableau des quantités, des valeurs et des provenances de tous ces articles ne serait pas sans intérêt à étudier. Il serait trop long pour être inséré dans ce travail, déjà bien surchargé de chiffres. Nous nous bornerons à l'indication de quelques articles qui présentent le plus de variation de 1869 à 1873.

Exportations d'Angleterre en France.

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(1) Le tonneau de mer varie de 300 kilogrammes à 1000 kilogrammes,

suivant le poids de la marchandise.

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La plus grande partie des importations de l'Angleterre en France nous viennent du port de Londres. Nous avons dit que la facilité, la rapidité et le bon marché des transports par mer à travers la Manche, ont contribué au développement de la consommation en France des produits de l'industrie et du commerce britanniques. Quelle influence pourrait avoir un mode de transport plus perfectionné et à l'abri des risques de mer, s'il pouvait se produire dans des conditions de bon marché suffisantes? La question d'un chemin de fer sous-marin entre la France et l'Angleterre est entrée dans une phase sérieuse. Les expérimentations nécessaires pour confirmer les études qui ont été faites, sont au moment d'avoir lien sur une vaste échelle, encouragées par les Gouvernements de France et d'Angleterre. Toutes les probabilités sont en faveur de résultats satisfaisants et de nature à affirmer la praticabilité du travail. Un chemin de fer sous la Manche marquerait dans notre époque comme le percement de l'isthme de Suez. Mais, il coûtera cher, bien cher: 250 millions peut-être. Naturellement les capitaux, avant de s'engager, voudront savoir les probabilités du profit à espérer, connaître les bases sur lesquelles elles auront été établies. Quelles évaluations peut-on faire d'un produit de transport de voyageurs et de marchandises de nature à assurer une rémunération aux actionnaires de l'entreprise? C'est un travail assurément difficile et délicat, parce que les intérêts y regarderont de près. Les résultats peuvent en être décourageants aussi bien qu'encourageants si l'on se base sur des données précises et sincères. Nous nous proposons d'en faire l'objet d'une étude spéciale.

A. CHÉROT.

LE 18 CONGRÈS

DE L'ASSOCIATION ANGLAISE

POUR

L'AVANCEMENT DES SCIENCES SOCIALES

Tenu à Glascow, du 30 septembre au 7 octobre 1874.

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Questions d'hygiène publique. —
L'émigration. - Les

La mortalité des villes. La mortalité des enfants. salaires. L'autorité de l'économie politique. Discours de MM. Moncreiff. lord chief justice d'Ecosse, Dr Lyon Playfair et George Campbell, présidents de sections.

VI

Les jours qui ont suivi celui où a été prononcé le discours de lord Rosebery ont tous été marqués par un discours de l'un des présidents de section. Lord Moncreiff, lord Chief justice d'Ecosse et président de la section de législation, s'est proposé pour but d'examiner si la jurisprudence, en dehors des règles techniques, réussit ou échoue à formuler quelques principes qui puissent servir pour les modifications à apporter aux lois.

Le lord Chief justice d'Écosse a premièrement abordé une question qui préoccupe beaucoup les légistes anglais : celle de savoir s'il serait possible de coordonner et de refondre actuellement toutes les lois d'usage ou de statut, c'est-à-dire écrites de l'Angleterre. Il s'est prononcé pour la négative; selon lui la législation d'une nation pénètre complètement celle-ci et ne tarde pas à s'identifier avec elle. Souvent même, une mauvaise loi ne peut être abrogée sans danger.

Certaines lois avaient originellement pour objet de parer à des périls qui n'existent plus aujourd'hui; telles sont, par exemple, toutes les précautions relatives à la liberté individuelle. L'ensemble des garanties dont cette liberté est entourée en Angleterre est un joyau inestimable de la couronne de ce pays.

Toutefois, il est certaines de ces garanties que ne justifie pas la situation présente et qui sont devenues des entraves et des abus.

(1) Voy. le numéro de décembre 1874, tome XXXVI, p. 450.

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