BRITANNIQUE OU CHOIX D'ARTICLES TRADUITS DES MEILLEURS ÉCRITS PÉRIODIQUES DE LA GRANDE-BRETAGNE, PAR MM. BERNARD (DE RENNES); BERTON; PHILARÈTE CHASLes; ch. coquerEL; J. TOME ONZIÈME. QUATRIÈME SÉRIE. PARIS, RUE NEUVE-SAINT-AUGUSTIN, 55, PRÈS LA RUE DE LA PAIX, CHEZ MADAME VEUVE DONDEY-DUPRÉ, LIBRAIRE, RUE VIVIENNE, 2. 1837. REVUE BRITANNIQUE. Sciences naturelles. DES TRAVAUX ET DES RÉSULTATS DE LA GÉOLOGIE MODERNE (1). L'Histoire générale de l'antiquité et le tableau des mœurs des races du passé ont occupé de tout temps les veilles du philosophe et de l'antiquaire. Les vieux manuscrits tombant en poussière, les monumens qu'élevèrent les générations éteintes, les échos religieux et vagues des traditions primitives; tout a été interrogé pour éclaircir l'ancienne histoire de l'homme. Cependant, quoique le cours de sa civilisation progressive n'ait point souffert d'interruption depuis les anciens âges et qu'aucune catastrophe physique ne soit venue (1) NOTE DU TRAaducteur. Voyez le bel article que nous avons publié sur les Théories géologiques du professeur Lyell, article que nous avons inséré dans notre livraison de février 1836. XI.-4 SERIE. 1 bouleverser ses monumens, il est vrai de dire que toute la partie probable de l'histoire n'ouvre à nos souvenirs qu'une faible portion des périodes antiques, et que l'on arrive bientôt, de quelque côté que l'on remonte, à ces temps où le vrai se confond avec la fable. C'est à cette dernière limite de notre savoir du passé, que se montrent les annales des révélations hébraïques. Elles seules nous enseignent l'origine de la famille humaine, la première histoire de notre race, la catastrophe qui dépeupla la terre, et l'émigration post-diluvienne qui répartit ses tribus diverses parmi les continens renouvelés. Toutefois, la chronique de Moïse, même grossie de ce que les plus anciens historiens profanes nous apprennent des temps primitifs, ne présente que l'histoire de l'homme et ne peut être considérée que comme la monographie d'un seul ordre d'êtres humains, qui, depuis qu'ils règnent en souverains sur la terre, n'ont point subi de changement fondamental ni dans leur structure physique, ni dans les lois de leur intelligence. Partout en effet, dans ces annales primitives, l'homme se pose comme le maître légitime de notre planète ; et la cause finale de toutes les autres créatures semble n'avoir eu d'autre but que d'ouvrir des ressources immenses à son industrie ou à ses plaisirs. Ces opinions sur l'histoire primitive du but de la formation de l'homme, quoique long-temps exclusives et générales, ont été singulièrement modifiées par la science moderne. Fouillant aux abîmes profonds de la terre, le géologue a découvert des milliers de témoins, des milliers de médailles des ages primitifs, qui prouvent que les séries les plus variées de l'organisation se sont montrées bien avant que l'homme aît paru. Ces débris se sont rencontrés comme inscrits sur le marbre le plus indestructible. Les rochers éternels des géans de la montagne en portent l'empreinte, à des profondeurs auxquelles la main de l'homme n'essaya pas d'arriver, et le temps a respecté ces preuves de sa durée infinie. Lorsque les savans se risquèrent à publier leurs pre |