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qui aura probablement le même port en coupe, mais dont les feuilles sont très-étroites, triangulaires comme celles de certains joncs.

Je laisse la parole à la science pour le classement, comme je le disais plus haut. Est-ce un Dasylirion, un Xanthorrea ou autre ? M. Naudin à qui j'ai envoyé des fleurs et la photographie, M. Germain de Saint-Pierre qui est venu la voir sur place, décideront avec le nom; on pourra savoir de quel pays elle est originaire et peut-être pourra-t-on de nouveau en avoir des graines.

Veuillez, etc.

Les Autruches au Cap de Bonne-Espérance.

Lettre communiquée à la Société d'acclimatation par M. Chagot, l'un de ses membres.

Cap de Bonne-Espérance. South Africa. Beaufort West, 30 avril 1876.

Monsieur,

Je me fais un plaisir de vous procurer les renseignements que vous me demandez au sujet des Autruches de la colonie du Cap de Bonne-Espérance. J'ai pris mes informations près des personnes qui depuis longtemps s'occupent de ce commerce avec succès, je vous les transmets telles qu'elles m'ont été données.

Les Autruches reproduisent généralement à l'âge de quatre ans, quelques-unes plus tôt, d'autres un peu plus tard. Il faut, pour le temps de l'accouplement, avoir soin de les mettre à part parce qu'alors le mâle devient plus ou moins sauvage.

Le mâle et la femelle couvent l'un après l'autre, douze heures chacun, pendant six semaines, et à chaque fois qu'ils se mettent sur les œufs, ils les retournent eux-mêmes. On a vu des mâles, quand leur femelle mourait durant le temps de l'incubation, couver seuls les œufs jusqu'à l'éclosion. Ils ne mangent pas durant les douze heures qu'ils restent sur les œufs; mais il leur faut ensuite une bonne nourriture.

Les petites Autruches sont séparées des grandes, à deux ou trois semaines après leur naissance. Il faut les nourrir alors avec du maïs pilé, de l'orge, ou autres graines, mais surtout de la luzerne fraîche, du trèfle, du cresson, des feuilles de choux coupées..... Si on leur donne trop de graines sèches, la constipation s'ensuit facilement et souvent elles en meurent; le vert est préférable à toute autre nourriture pour les jeunes oiseaux comme pour les grands. Il faut aussi avoir soin de mêler à leur nourriture des os pilés. Le pays d'Oud Shoorn, qui semble être celui où ils vivent le mieux, est très-riche en pierres de chaux et les Autruches en absorbent beaucoup en mangeant les buissons du velt; quand on les renferme dans un enclos où il n'y a pas de pierres de chaux, on sème tou

jours ici et là des os pilés, des pierres calcaires brisées en petits mor. ceaux et du gravier.

Les jeunes Autruches sont très-délicates et demandent beaucoup de soin et de chaleur; il leur faut un abri pour la pluie.

On ne plume pas l'Autruche avant qu'elle ait atteint l'âge de huit mois et même ces premières plumes (chicken feathers) n'ont qu'une valeur très-inférieure. On les plume ensuite tous les six ou sept mois, les secondes plumes et surtout les troisièmes sont d'une qualité supérieure.

Les plumes sanguinolentes (blood feathers) sont en effet très-jolies, mais comme ce sont des plumes qui ne sont pas encore mùres et qu'en les retirant on gâte la récolte suivante des grandes plumes qui sont beaucoup plus profitables, en règle générale, on n'en dépouille pas l'oiseau, mais on les laisse arriver jusqu'en parfaite maturité (au bout de sept mois environ), elles sont alors complétement privées de sang.

Il y a quelques années, on coupait les plumes au pied et un mois plus tard on arrachait les tuyaux de la chair de l'oiseau, mais cette manière de plumer les Autruches a été abandonnée; le moyen adopté à présent est de les arracher, quand elles sont arrivées à maturité. Pour cela on accule les oiseaux dans un coin resserré; deux hommes en saisissent un vigoureusement par les ailes et les retiennent aussi tranquilles que possible, tandis qu'un troisième lui arrache les plumes; les blessures se ferment d'elles-mêmes. Il y en a qui passent sur les blessures un linge imbibé d'eau et d'un peu de vinaigre.

On doit éviter de laisser les Autruches dans un emplacement boueux; les plumes pourraient se gâter, l'endroit où on les tient doit être sablonneux ou couvert d'herbe, mais sec. Des pluies trop fortes peuvent gâter les plumes.

Si on attend trop longtemps avant de plumer l'oiseau, le bout des plumes s'use ou se coupe.

De jeunes oiseaux ou des oiseaux de trois ou quatre mois sont peutêtre ceux qui pourraient le plus facilement supporter un voyage de mer dans une cage, mais la difficulté serait de leur trouver du vert pour manger durant la traversée. On a plusieurs fois transporté des oiseaux du cap de Bonne-Espérance en Australie, mais la traversée a été rarement heureuse.

En cas de maladie une forte dose de Castor-vil où 10 ou 12 gouttes d'huile de Crotone ont souvent eu d'excellents résultats.

Les Boers prétendent que l'huile ou graisse d'Autruche est un liniment très-fortifiant.

Nous avons quelquefois ici des nuits assez froides (deux ou trois degrés au-dessus de zéro), parfois même, au milieu de l'hiver, un peu de glace à la surface de l'eau, les oiseaux n'ont pas l'air de s'en trouver mal. Durant les fortes chaleurs de l'été, ils ont besoin d'un petit étang où ils puissent se baigner et avoir autant d'eau qu'ils en désirent.

Quelques personnes, mais très-peu nombreuses, se servent de couveuses artificielles pour faire éclore les œufs d'Autruche. Aucune couveuse artificielle ne vaut la couveuse naturelle. La couveuse de M. Douglas de Grahamstown est peu connue ici, on se sert davantage de celle du docteur Lawrence de Georgetown.

Elle se compose de deux caisses de bois superposées, chacune mesurant 80 centim. de large, 80 centim. de long et 50 de haut. Dans la caisse inférieure se place une lampe à pétrole pour chauffer la caisse supérieure destinée à recevoir les œufs.

Le fond de la caisse supérieure est en zinc, au milieu de ce fond en zinc, du côté de la lampe, se trouvent deux rondelles en zinc, distantes l'une de l'autre, ainsi que du fond en zinc, de 3 ou 4 centim. La première rondelle a environ 25 centim. de diamètre, la seconde rondelle (la plus rapprochée de la lampe) a environ 10 centim. de diamètre. Leur effet est sans doute d'atténuer la trop grande chaleur produite juste au-dessus de la flamme de la lampe, de manière que le fond en zinc soit partout chauffé à un degré égal.

Au-dessus de ce fond de zinc, à 10 centim. environ (dans la caisse supérieure) se trouve un treillis en bois recouvert supérieurement de flanelles et sur lequel se placent les œufs. Les parois latérales de cette caisse supérieure sont doubles et à 10 centim. l'une de l'autre, ce qui forme comme une seconde caisse intérieure à huit côtés. La partie extérieure est doublée de flanelle verte, et la partie intérieure de flanelle blanche, tout cela pour empêcher la déperdition de la chaleur.

Au-dessus des œufs, à l'intérieur de la caisse supérieure, on met des oreillers ou un édredon pour bien garder leur chaleur. Le tout est fermé par un couvert en bois, plat et percé de quelques trous.

A la partie antérieure de la caisse inférieure est une porte pour y introduire la lampe qui se place juste sous les rondelles de zinc. Quelques petits trous sont pratiqués dans la porte pour le renouvellement de l'air. Les œufs doivent séjourner six semaines dans la couveuse.

La 1re semaine il leur faut une chaleur de 104° Farenh.

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et ainsi de suite 1 degré de moins par semaine jusqu'à 98.

La couveuse ayant les dimensions données ci-dessus peut contenir vingt œufs. Elle coûterait ici L. 15 (375 fr.). Il y en a de plus petites moins dispendieuses.

On peut mirer les œufs d'Autruches comme ceux de poules pour voir s'ils sont frais.

S'ils sont mauvais, ils sont comme couverts d'une certaine sueur pendant quatorze jours. S'ils sont bons, they do not perspire.

Les Autruches de ce pays-ci sont presque tous de magnifiques oiseaux.

Le mâle a les plumes noires, excepté sous les ailes où elles sont d'une blancheur de neige. La femelle a les plumes d'une couleur brune.

On trouve encore quelques rares Autruches vivant à l'état sauvage, le gouvernement les protége et il est défendu de les chasser sous peine d'une amende énorme. Les petits de ces oiseaux appartiennent au fermier sur le terrain duquel les Autruches ont fait leur nid.

Le prix des petites Autruches est maintenant de 5 à 10 £. (de 125 å 250 francs).

Tels sont les quelques renseignements qu'il m'a été possible d'obtenir au sujet des oiseaux qui contribuent pour une très-large part à enrichir la colonie du Cap. Je souhaite qu'ils puissent vous être utiles.

Agréez, etc.

A. LEBOUVIER,
Missionnaire africain.

Pêche du Corail.

On peut, en moyenne, tout compte fait, estimer à 13,800 fr. le prix d'entretien d'un bateau corailleur. L'intérêt du capital engagé, la dépense des filets, l'armement, la solde et l'entretien de l'équipage durant sept mois sont compris dans cette somme.

Des moyennes portant sur un grand nombre d'années permettent d'établir qu'un grand bateau recueille, en une saison, en travaillant jour et nuit avec des dragues puissantes, 295 à 335 kilogrammes de corail. Les petites embarcations qui travaillent toute l'année n'en ramassent guère que 170 à 225 kilogrammes; elles sont, du reste, moins vigoureusement gréées et elles ne travaillent que le jour.

Le corail est rose, rouge, rouge foncé, quelquefois blanc et noir. Le plus précieux et le plus estimé est le corail rose, on le trouve de préférence dans les parages de la Galite et des Frères. Le corail ordinaire se pêche sur le rivage des États barbaresques. La valeur du corail ordinaire varie entre 37 et 38 fr. le kilogr. Le corail rose de belle nuance et de dimension un peu forte se vend souvent 50 fois son poids d'or. En résumé, le bénéfice de chaque grand bateau peut aller dans les bonnes années de 5,000 à 10,000 fr.

Le corail entretient toute une industrie dont les centres sont Torre del Greco, Livourne, Gênes et même Marseille qui comptait jadis un grand nombre d'ouvriers dont il ne reste guère que quatre cents.

Au reste la quantité de corail vendue en Europe n'est rien en comparaison de ce qui s'écoule par les marchés de l'Amérique du Sud, de l'Afrique, des Indes et du Japon. J. G.

I.

Traité de pisciculture pratique et d'aquiculture en France et dans les pays voisins, par M. G. Bouchon-Brandely, secrétaire du Collége de France; avec une préface par M. Michel Chevalier, membre de l'Institut. Un vol. in-8, 468 p. avec planches et gravures. Paris, Auguste Goin, 62, rue des Écoles. 1876.

Le dépeuplement progressif des cours d'eau de toute importance, et sans aucune exception, dans l'Europe entière et principalement dans notre pays, est un fait malheureusement certain. Si l'alimentation publique ne trouvait, en matière de poissons, des ressources abondantes dans la pêche maritime, et si la facilité de plus en plus grande des communications ne venait apporter sans trop de frais, dans les localités même les plus reculées de la France, les produits de nos côtes, sinon comme viande fraiche, au moins comme salaisons, il est probable qu'à l'heure actuelle les poissons de nos rivières auraient tous été détruits, non-seulement par suite d'une guerre plus acharnée, mais encore par toutes les causes de diverse nature qui provoquent sa disparition.

Au moyen âge, dit M. Blanchard, les poissons avaient pour l'alimenta tion publique une importance que l'on ne soupçonne plus de nos jours, et M. le vicomte E.-H. de Beaumont rappelle, d'après Alexis Monteil, qu'en France, au XVIe siècle encore, l'on mangeait des truites salées et séchées, ce qui indique nécessairement une surabondance de produits. Mais aujourd'hui nos eaux, autrefois si peuplées, sont à la veille d'ètre frappées de la stérilité la plus complète.

La décroissance numérique du poisson, surtout en ce qui concerne les espèces précieuses comme la truite et le saumon, tient à des causes multiples.

Les principales sont évidemment les déprédations sans excuse que les pêcheurs de profession commettent dans les cours d'eau non navigables, ceux-là justement où se fait la reproduction: la pêche à toutes les époques, même au moment du frai et jusque dans les parties réservées de la rivière; le perfectionnement et la plus grande puissance des engins; l'emploi de filets destructeurs propres à procurer la récolte la plus abondante, sans souci de la taille du poisson; le détournement et la mise à sec des ruisseaux ou rigoles; la prise facile, immodérée, nous ajouterons même clandestine, dans l'intérieur des usines et des moulins, où les biez amènent naturellement le poisson et surtout la truite, au moment du frai, par suite de la présence de courants; l'usage de la dynamite pour provoquer des commotions violentes afin d'étourdir le poisson; 3 SERIE, T. III. Novembre 1876.

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