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une ventilation nécessaire, sans être exposés à la pluie, au soleil ou à la fumée.

Vers le mois de décembre, on détache à la main les œufs collés sur les paniers et on les met dans des plateaux ou tamis en toile de chanvre, garnis de rebords en bois de trois pouces

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Cage en bambou employée par les éducateurs japonais.

de haut environ. Il faut éviter de mettre plusieurs couches d'œufs les unes sur les autres. Les tamis sont rangés sur la verandah des habitations, afin d'exposer les œufs à une température froide qui leur est nécessaire à cette époque. Quelques éducateurs ne détachent pas les œufs des paniers, mais placent ceux-ci dans de petites cabanes bien aérées, faites avec de gros paillassons en roseaux; la toiture de ces cabanes doit être assez solide pour ne pas laisser pénétrer l'eau de pluie qui détériorerait les œufs. Vers la fin du second mois de l'année japonaise, qui correspond au commencement de notre mois d'avril, les œufs sont ramassés et placés dans de petits sacs en toile de chanvre, que l'on enferme dans des boîtes, aux parois desquelles se trouvent ménagées quelques ouvertures pour laisser aux œufs une aération suffisante. Ces boîtes sont suspendues en plein air, à des arbres par exemple, mais de façon à ce qu'elles se trouvent constamment à l'ombre; ou bien on les garde en cellier froid et on les enterre

dans des trous profonds. Cette opération n'est toutefois nécessaire que quand, le printemps étant froid, l'apparition des feuilles de chêne se fait attendre, et qu'il est, par suite, indispensable de retarder l'éclosion des œufs. En un mot, on s'arrange pour que cette éclosion coïncide avec le développement des bourgeons, qui a lieu généralement vers le quatre-vingt huitième jour de l'année japonaise (soit à la fin d'avril ou dans les premiers jours de mai), mais qui peut aussi se produire beaucoup plus tard. Quoi qu'il en soit, dès que les bourgeons des arbres se sont développés, tous les œufs, soit gardés en cellier, soit exposés au dehors, sont rapportés dans les habitations et fixés, à l'aide d'une colle faite avec de la farine d'orge, ou mieux encore de blé noir (sarrasin), sur le milieu de bandes de papier de 15 centimètres de long sur 1 centimètre de large. On colle environ dix œufs sur chacune de ces bandes, que l'on porte à la plantation de chênes et qu'on attache aux branches par un simple nœud, ce que rend très-facile la texture du papier japonais. Ces noeuds de papier sont naturellement faits, de telle sorte que les œufs se trouvent placés en dessus et non pas contre l'écorce de la branche, et qu'ils soient toujours exposés au nord, afin d'éviter les rayons du soleil. Un seul papier est suffisant pour un très-jeune arbre; on en met deux ou trois sur les plus grands.

Au bout de quatre ou cinq jours, l'éclosion de la graine commence, pour se continuer pendant cinq ou six jours. Au sortir de l'œuf, les jeunes chenilles quittent immédiatement le papier pour gagner les feuilles de l'arbre. On compte une soixantaine de jours entre l'éclosion de la graine et la confection du cocon, période pendant laquelle la chenille reste constamment à l'air libre et subit quatre mues.

Trois jours après que le cocon est entièrement filé, sa partie inférieure prend une teinte blanchâtre, laquelle provient d'une sécrétion particulière produite par l'insecte qui a fini son travail. Les cocons sont alors enlevés des arbres, avec les feuilles auxquelles ils adhèrent, et même, au besoin, avec un petit morceau de la branche. On les apporte dans les habitations pour les étaler sur des tablettes, puis, au bout de dix

jours, après avoir détaché les feuilles adhérentes, on les secoue un à un, en les tenant entre les doigts par les deux bouts. Ceux qui ne font entendre aucun bruit, ne renferment qu'une chrysalide morte et sont mis de côté pour être dévidés après avoir été séchés devant un brasier de charbon de bois. Ceux, au contraire, qui sonnent lorsqu'on les secoue, sont considérés comme étant de bonne qualité; on les range sur des tamis et les papillons en sortent environ vingt-cinq jours après celui où le cocon a été filé. Quand on a ainsi mis en réserve un nombre suffisant de cocons pour le grainage, on expose le reste à la chaleur afin de tuer les chrysalides et de pouvoir les conserver pour le dévidage.

Les papillons font généralement leur apparition entre quatre heures du soir et la nuit. Ce sont, en grande majorité, les mâles qui sortent les premiers des cocons. (La proportion des mâles avec les femelles serait, assure-t-on, de trois cents contre dix.) Les mâles sont immédiatement recueillis dans les cages ou paniers en forme de cloche ci-dessus mentionnés, et, au fur et à mesure que les femelles se montrent, on les répartit entre les mâles. Il serait certainement préférable d'isoler chaque couple; mais, dans la pratique, on en met toujours plusieurs ensemble afin d'économiser les cages, dont il est nécessaire, néanmoins, d'avoir un assez grand nombre. Un éducateur de Furumaya, visité par M. Adams, n'en employait pas moins de cinq cents. Le fond des cages est fermé avec du papier. L'accouplement commence dès le soir même et dure dix. ou douze heures; on retire alors les mâles qui meurent bientôt. Il arrive quelquefois que des mâles libres arrivent du dehors et s'accouplent, entre les barreaux des cages, avec les femelles qui y sont renfermées. On ne doit pas compter toutefois sur cette ressource aléatoire pour la fécondation des femelles, ni s'en préoccuper dans la distribution des couples par chaque panier.

Ainsi qu'il a été dit plus haut, les femelles déposent leurs œufs sur les barreaux des cages; l'opération dure quatre ou cinq jours et le nombre des œufs pondus par chaque papillon varie de cent cinquante à deux cents. Aussitôt après la ponte,

les femelles meurent. Les meilleurs œufs sont, dit-on, ceux pondus pendant les deux ou trois premiers jours; on croit aussi qu'il est préférable d'accoupler les femelles nées le soir avec les mâles éclos de la veille.

Dans les localités visitées par M. Adams, on ne paraissait pas se préoccuper beaucoup de l'Ouji, parasite qui se montre surtout dans les années pluvieuses. On en trouve quelquefois jusqu'à dix dans une seule chrysalide. Le seul moyen, pour les éducateurs, de reconnaître si un cocon est attaqué, c'est de le secouer comme il a été dit plus haut; lorsque rien ne remue à l'intérieur on peut être certain que le papillon n'éclora pas.

En ce qui concerne les maladies qui sévissent parfois sur le Yama-maï, M. Adams a appris des Japonais qu'on voit, dans certaines années, des taches noires apparaître sur les Vers, après la quatrième mue; dans ce cas l'insecte meurt avant d'avoir pu filer son cocon. Les Vers sont également sujets à une sorte de diarrhée dont les conséquences sont toujours fatales. Une autre maladie a pour symptôme une sorte de transpiration abondante, pendant laquelle l'insecte prend une couleur brunâtre; la mort arrive très-promptement. Aucun nom particulier n'est donné à ces maladies par les éducateurs. Ceux-ci affirment que, lorsque des pluies abondantes surviennent au moment où les œufs sont attachés aux chênes avec les bandes de papier, il peut en périr un grand nombre.

Une plante grimpante, désignée sous le nom de Tonzuru, et dont les feuilles ressemblent à celles d'un convolvulus, avec une lige noire, envahit quelquefois les plantations de chênes; les Vers qui viennent à manger de ses feuilles sont toujours empoisonnés et périssent même presque immédiatement.

SUR

LE PILOCARPUS PINNATUS (JABORANDI)

Par M. Ernest HARDY

L'Amérique a été pour la thérapeutique une terre privilégiée. Elle lui a fourni les médicaments les plus actifs et les plus précieux; et, bien qu'explorée depuis trois siècles par les voyageurs et les naturalistes, elle n'est point épuisée après tant d'efforts et de travaux. De nos jours, d'habiles observateurs signalent encore dans ces contrées fécondes des plantes dont l'origine et les propriétés sont inconnues; d'autres tirent de l'oubli des végétaux déjà signalés, mais que des descriptions insuffisantes n'avaient fait connaître qu'imparfaitement; en sorte que l'introduction définitive d'une de ces espèces végétales dans les classifications scientifiques équivaut à une nouvelle découverte.

Le Pilocarpus pinnatus a eu cette fortune. Anciennement décrit, importé en Europe sous le nom de JABORANDI que lui donnent les naturels de l'Amérique du sud, il fut oublié et confondu avec d'autres plantes désignées sous cette même dénomination populaire, quand un heureux hasard ramena l'attention sur ses propriétés.

Il y a deux ans, un médecin brésilien, M. le docteur Coutinho, dans un voyage en France, apporta pour son usage personnel quelques feuilles de Jaborandi, remède vulgaire dans son pays, et dont il avait maintes fois constaté l'efficacité dans diverses affections. Ignorant si cette plante était connue en Europe, il assistait à une leçon de M. Gubler. Le savant professeur de thérapeutique de la Faculté de médecine de Paris parlait des sudorifiques et remarquait avec regret qu'aucun médicament n'était véritablement digne de ce nom. A l'issue de la séance, M. le docteur Coutinho lui parla des propriétés du Jaborandi et, pour en démontrer l'efficacité, il

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