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Mais c'est surtout lui que je crains.
Ses traits si fins

Me semblent vains;

Pour les entendre, il faudrait des devins.
Amis, chantons à Marguerite

De vieux airs et de gais refrains.

Elle a chanté dans sa jeunesse
Ces couplets comme on n'en fait plus,
Où Favart peignait la tendresse,
Où Panard frondait les abus.
Contre l'humeur qui nous irrite,
Quels antidotes souverains!

Leurs vers badins

Francs et malins,

Aux moins joyeux faisaient battre des mains.
Ah! rappelons à Marguerite

Leurs vieux airs et leurs gais refrains.
C'est un charme que la mémoire:
On se répète jeune ou vieux.

Les refrains forment notre histoire;
Il faut tâcher qu'ils soient joyeux.
Amusons le temps qui trop vite

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humains ;

Faisant briller des jours longs et sereins,
Que dans trente ans, pour Marguerite,
Nos couplets soient de gais refrains!
A table alors venant nous rendre,
Tous, le front ridé par les ans,
Dans une accolade bien tendre
Nous mêlerons nos cheveux blancs.
Les souvenirs naîtront bien vite;
Nos cœurs émus en seront pleins.

Momens divins!

Les noirs chagrins

Fuyant au bruit des transports les plus saints,
Sur les cent ans de Marguerite
Nous chanterons de gais refrains!

L'HOMME RANGÉ.

AIR: Eh! lon lon la, landerirette.
Maint vieux parent me répète
Que je mange ce que j'ai ;
Je veux à cette sornette
Répondre en homme rangé :
Quand on n'a rien,
Landerirette,

On ne saurait manger son bien.

Faut-il que je m'inquiète
Pour quelques frais superflus?
Si ma conscience est nette,
Ma bourse l'est encor plus.

f

Quand on n'a rien, etc.

Un gourmand dans son assiette
Fond le bien de ses aïeux;
Mon hôte à crédit me traite;
J'ai bonne chère et vin vieux.
Quand on n'a rien, etc.

Que Dorval, à la roulette,
A tout son or dise adieu :
J'y joûrais bien en cachette ;
Mais il faudrait mettre au jeu...
Quand on n'a rien, etc.

Mondor, pour une coquette,
Se ruine en dons coûteux;

C'est pour rien que ma Lisette
Me trompe et me rend heureux.
Quand on n'a rien, etc.

BON VIN ET FILLETTE.

AIR: Ma tante Urlurette.

L'Amour, l'amitié, le vin,
Vont égayer co festin :
Nargue de toute étiquette!
Turlurette, turlurette,

Bon vin et fillette !

L'Amour nous fait la leçon;
Partout, ce dieu sans façon
Prend la nappe pour serviette.
Turlurette, etc.

Que dans l'or mangent les grands,
Il ne faut à deux amans

Qu'un seul verre, qu'une assiette. Turlurette, etc.

Sur un trône est-on heureux ?

On ne peut s'y placer deux;

Mais vive table et couchette !
Turlurette, etc.

Si Pauvreté qui nous suit
A des trous à son habit,
De fleurs ornons sa toilette!
Turlurette, etc.

Mais sque dis-je? ah! dans ce cas,
Meltons plutôt habit bas :
Lise en paraîtra mieux faite.
Turlurette, etc.

LE VOISIN.

AIR Eh! qu'est-c' que ça m' fait, à moi?

Je veux,

voisin et voisine,
Quitter le ton libertin;

J'ai pour oncle un sacristain,
Et pour sœur une béguine.
Mais le diable est bien fin;
Qu'en dites-vous, ma voisine?
Mais le diable est bien fin,
Qu'en dites-vous, mon voisin?
Paul, docteur en médecine,
Craint pour le fil de nos jours,
Que le vin et les amours
N'usent trop tôt la bobine;
Eh! fi du médecin ;

Qu'en dites-vous, ma voisine?
Eh! fi du médecin,
Qu'en dites-vous, mon voisin?
L'embonpoint de Joséphine
Fait demander ce que c'est;
Moi je crois que son corset
Lui rend la taille moins fine.
C'est l'effet du basin ;
Qu'en dites-vous, ma voisine?
C'est l'effet du basin,
Qu'en dites-vous, mon voisin?
Mademoiselle Justine

Met au monde un gros poupon;
L'un dit que c'est un dragon,

L'autre un soldat de marine.
Je le crois fantassin,
Qu'en dites-vous, ma voisine?

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Je le crois fantassin,
Qu'en dites-vous, mon voisin?

Depuis peu chez ma cousine,
Qui jeûnait en carnaval,
Je vois certain cardinal,
Et trouve bonne cuisine:
Serait-il mon cousin?

Qu'en dites-vous, ma voisine?
Serait-il mon cousin?
Qu'en dites-vous, mon voisin?

Une actrice qu'on devine,
Veut, pour plaire à dix rivaux,
Inventer des coups nouveaux
Au doux jeu qui les ruine;
C'est un fort beau dessein,
Qu'en dites-vous, ma voisine?
C'est un fort beau dessein,
Qu'en dites-vous, mon voisin?
Faut-il qu'une affreuse épine
Se mêle aux fleurs de Cypris!
Pour ce poison de Paris
Que n'est-il une vaccine?
Cela serait divin,
Qu'en dites-vous, ma voisine?
Cela serait divin,
Qu'en dites-vous, mon voisin?

D'aucun mal, je l'imagine,
Notre quartier n'est frappé ;
Là, point de mari trompé,

Point de femme libertine.

C'est un quartier fort sain,
Qu'en dites-vous, ma voisine?
C'est un quartier fort sain,
Qu'en dites-vous, mon voisin?

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