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Le verre en main, chacun à l'attaquer.
D'abord elle trinquait pour boire,
Puis elle buvait pour trinquer.

Qu'on boive aux maîtres de la terre,
Qui n'en boivent pas plus gaîment,
libre par caractère,

Je veux,

Boire à mes amis seulement.

Malheur à ceux dont l'humeur noire
S'obstine à ne point remarquer
Que pour choquer,,

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Le verre en main, tous en rond s'attaquer,
L'Amitié, qui trinque pour boire,
Boit bien plus encor pour trinquer.

PRIÈRE D'UN ÉPICURIEN.

COUPLET ÉCRIT AUX CATACOMBES, LE JOUR OU S'Y RENDIRENT LES MEMBRES DU CAVEAU.

AIR: Ce magistrat irréprochable.

Du champ que ton pouvoir féconde,
Vois la Mort trancher les épis;
Amour, réparateur du monde,
Réveille les cœurs assoupis.
A l'horreur qui nous environne
Oppose le besoin d'aimer;

Et si la Mort toujours moissonne,
Ne te lasse pas de semer.

LES INFIDÉLITÉS DE LISETTE.

AIR: Ermite, bon ermite.

Lisette, dont l'empire
S'étend jusqu'à mon vin,

J'éprouve le martyre

D'en demander en vain.
Pour souffrir qu'à mon âge
Les coups me soient comptés,
Ai-je compté, volage,
Tes infidélités?

Lisette, ma Lisette,
Tu m'as trompé toujours;
Mais vive la grisette!
Je veux, Lisette,
Boire à nos amours.
Lindor, par son audace,
Met ta ruse en défaut;
Il te parle à voix basse,
Il soupire tout haut.
Du tendre espoir qu'il fonde
Il m'instruisit d'abord.
De peur que je n'en gronde,
Verse au moins jusqu'au bord.
Lisette, etc.

Avec l'heureux Clitandre
Lorsque je te surpris,

Vous comptiez d'un air tendre
Les baisers qu'il t'a pris.
Ton humeur peu sévère
En comptant les doubla;
Remplis encor mon verre
Pour tous ces baisers-là.
Lisette, etc.

Mondor, qui toujours donne
Et rubans et bijoux,'

Devant moi te chiffonne

Sans te mettre en courroux.

J'ai vu sa main hardiej

S'égarer sur ton sein.
Verse jusqu'à la lie

Pour un si grand larcin.
Lisette, etc.

Certain soir, je pénètre

Dans ta chambre, et sans bruit, par la fenêtre

Je vois

Un voleur qui s'enfuit.
Je l'avais, dès la veille,
Fait fuir de ton boudoir.
Ah! qu'une autre bouteille
M'empêche de tout voir.
Lisette, etc.

Tous, comblés de tes graces,
Mes amis sont les tiens;
Et ceux dont tu te lasses,
C'est moi qui les soutiens.
Qu'avec ceux-là, traîtresse,
Le vin me soit permis :
Sois toujours ma maîtresse,
Et gardons nos amis.
Lisette, etc.

LA CHATTE.

ROMANCE AVEC ACCOMPAGNEMENT

DE MIAULEMENS.

AIR: La petite Cendrillon.

Tu réveilles ta maîtresse,
Minette, par tes longs cris.
Est-ce la faim qui te presse?
Entends-tu quelque souris?
Tu veux fuir de ma chambrette,

› Pour courir je ne sais où.
Mia-mia-ou! Que veut Minette?
Mia-mia-ou! c'est un matou.

Pour toi je ne puis rien faire,
Gesse de me caresser.

Sur ton mal l'amour m'éclaire :

J'ai quinze ans,

j'y dois penser.

Je gémis d'être seulette

En prison sous le verrou.

Mia-mia-ou! Que veut Minette?
Mia-mia-ou! c'est un matou.

Si ton ardeur est extrême,
Même ardeur vient me brûler;
J'ai certain voisin que j'aime,
Et que je n'ose appeler.

Mais pourquoi, sur ma couchette,
Rêver à ce jeune fou?

Mia-mia-ou! Que veut Minette?
Mia-mia-ou! c'est un matou.
C'est toi, chatte libertine,
Qui mets le trouble en mon sein.
Dans la mansarde voisine,

Du moins réveille Valsain.
C'est peu qu'il presse en cachette
Et ma main et mon genou.
Mia-mia-ou! Que veut Minette?
Mia-mia-ou! c'est un matou.
Mais je vois Valsain paraître!
Par les toits il vient ici.
Vite, ouvrons-lui la fenêtre :
Toi, Minette, passe aussi.
Lorsqu'enfin mon cœur se prête"-
Aux larcins de ce filou,

Mia-mia-ou! que ma Minette,
Mia-mia-ou! trouve un matou.

ADIEUX DE MARIE STUART.

Musique de M. B. Wilhem.

Adieu, charmant pays de France,
Que je dois tant chérir!
Berceau de mon heureuse enfance,
Adieu! te quitter c'est mourir!

Toi que j'adoptai pour patrie,
Et d'où je crois me voir bannir,
Entends les adieux de Marie,
France, et garde son souvenir.
Le vent souffle, on quitte la plage:
Et, peu touché de mes sanglots,
Dieu, pour me rendre à ton rivage,
Dieu n'a point soulevé les flots!
Adieu, etc.

Lorsqu'aux yeux du peuple que j'aime,
Je ceignis les lis éclatans,

Il applaudit au rang suprême

Moins qu'aux charmes de mon printemps.
En vain la grandeur souveraine
M'attend chez le sombre Écossais;

Je n'ai désiré d'être reine

Que pour régner sur des Français.
Adieu, etc.

L'amour, la gloire, le génie,
Ont trop enivré mes beaux jours;
Dans l'inculte Calédonie

De mon sort va changer le cours.
Hélas! un présage terrible
Doit livrer mon coeur à l'effroi :
J'ai cru voir dans un songe horrible

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