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Toujours en grand nous calculons.
Vieux habits! vieux galons!

Parfois en lisant la gazette,
Comme tant d'autres, je regrette
Que tout Français n'ait pas gardé
L'habit brodé.

Mais j'en crois ceux qui s'y connaissent :
Les anciens préjugés renaissent;
On va quitter les pantalons.

Vieux habits! vieux galons!

Les modes et la politique

Ont cent fois rempli ma boutique;
Combien on doit à leurs travaux
D'habits nouveaux !

Quand de nos déesses civiques
On met en oubli les tuniques,
Aux passans nous les rappelons.
Vieux habits! vieux galons!
Un temps fameux par cent batailles
Mit du galon sur bien des tailles ;
De galon même étaient couverts
Les habits verts.

Mais sans le bonheur point de gloire!
Nous seuls, après chaque victoire,
Nous avions ce que nous voulions.
Vieux habits! vieux galons!
Nous trouvons aussi notre compte
Avec tous les gens qui, sans honte,
Savent, dans un retour subit,
Changer d'habit.

Les valets, troupe chamarrée,
Troquant aujourd'hui leur livrée,
Que d'habits bleus nous étalons!
Vieux habits! vieux galons!

Je ne vais pas demander à la ronde
Si de ma tonne ils se sont occupés.
Diogène, etc.

N'ignorant pas où conduit la satire,
Je fuis des cours le pompeux appareil.
Des vains honneurs trop enclin à médire,
Auprès des rois je crains pour mon soleil.
Diogène, etc.

Lanterne en main, dans l'Athènes moderne,
Chercher un homme est un dessein fort beau;
Mais, quand le soir voit briller ma lanterne,
C'est qu'aux amours elle sert de flambeau.
Diogène, etc.

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Exempt d'impôt, déserteur de phalange,
Je suis pourtant assez bon citoyen;
Si les tonneaux manquaient pour la vendange,
Sans murmurer je prêterais le mien.
Diogène, etc.

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Ah! le mauvais garnement!

Sans respect il sort des bornes.

Je n'ai dormi qu'un moment,
Et voilà son rudiment.

Zon, zon, zon, zon, zon, zon, zon!
Le coquin m'en fait des cornes.
Zon, zon, zon, zon, zon, zon, zon!
Le fouet, petit polisson!

Il a fait pis que cela

Pour m'échauffer les oreilles :
L'autre jour il me vola

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Du vin que je cachais là.

Zon, zon, zon, zon, zon, zon, zon!
Il m'en a bu deux bouteilles.

Zon, zon, zon, etc.

Chez elle, quand le matin
Ma femme est à sa toilette,
Je sais que le libertin
Quitte écriture et latin.

Zon, zon, zon, zon, zon, zon,
Par la serrure il la guette.

Zon, zon, zon, etc.

A ma fille il fait l'amour,
Et joue avec la friponne.
Je l'ai surpris l'autre jour,
Maître d'école à son tour.

Zon, zon,

zon!

zon, zon, zon, zon, zon!"

Rendant ce que je lui donne.

Zon, zon, zon, etc.

De le frapper je suis las;

Mais dans ses dents monsieur gronde;

Dieu! ne prononce-t-il pas

Le mot de c... tout bas?

Zon, zon, zon, zon, zon, zon, zon!
Il n'est plus d'enfans au monde.

Zon, zon, zon, etc.

LE CÉLIBATAIRE.

CHANSON DE NOCE

CHANTÉE AU MARIAGE DE MON AMI B. WILHEM.

AIR: Eh! le cœur à la danse.

Du célibat fidèle appui,

Je vois avec colère

L'Amour essuyer aujourd'hui
Les larmes de son frère.
Graces, talens et vertus
Ont droit à mille tributs.
Mais un célibataire

Ne peut chanter des nœuds si doux :
On n'aura rien à faire
Chez de pareils époux.

Monsieur prend femme, c'est fort bien;
Il la prend jeune et belle;
Mais, comptant ses amis pour rien,
Monsieur la prend fidèle.

Il faudra, dans cinquante ans,
Célébrer leurs feux constans.
Non, tout célibataire

Ne peut chanter,

etc.

Morbleu! qui n'aurait de l'humeur,
En pensant que madame

De monsieur fera le bonheur,

Bien qu'elle soit sa femme?
Jours de paix et nuits d'amour!
Le diable y perdra son tour.
Non, tout célibataire

Ne peut chanter, etc.

Encor si l'Amour avait pris

Une dîme en cachette!

Mais le plus heureux des maris,
En quittant sa couchette,
Demain se pavanera
Et les mains se frottera...
Non, tout célibataire

Ne peut chanter, etc.

TRINQUONS.

AIR: La Catacoua.

sage,

Trinquer est un plaisir fort
Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus;
Quand du mépris d'un tel usage
Les gens du monde sont imbus,
De le suivre, amis, faisons gloire,
Riant de qui peut s'en moquer;
Et pour choquer,

Nous provoquer,

Le verre en main, en rond nous attaquer,
D'abord nous trinquerons pour boire,
Et puis nous boirons pour trinquer.
A table, croyez que nos pères
N'enviaient point le sort des rois,
Et qu'au fragile éclat des verres
Ils le comparaient quelquefois.

A voix pleine ils chantaient Grégoire,
Docteur
que l'on peut expliquer;
Et pour choquer,

Se

provoquer,

Le verre en main, tous en rond s'attaquer,
Nos bons aïeux trinquaient pour boire,
Et puis ils buvaient pour trinquer.
L'Amour alors près de nos mères,
Faisant chorus, battant des mains,
Rapprochait les cœurs et les verres,
Enivrait avec tous les vins.

Aussi n'a-t-on pas la mémoire
Qu'une belle ait voulu manquer,
Pour bien choquer,
A provoquer,

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