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Pour ma part, moi, j'en réponds;
Bienheureux sont les chapons!
Exempts du tendre embarras
Qui maigrit l'espèce humaine,
Comme ils sont dodus et gras
Ces bons citoyens du Maine!
Pour ma part, etc.

Qui d'eux, troublé nuit et jour,
Fut jaloux jusqu'à la rage?
Leur faut-il contre l'amour
Recourir au mariage?

Pour ma part, etc.

Plusieurs, pour

la forme, ont pris

Une compagne gentille :

J'en sais qui sont bons maris,
Qui même ont de la famille.
Pour ma part, etc.

Modérés dans leurs désirs,
Jamais ces gens, que j'estime,
N'ont pour fruit de leurs plaisirs
Les remords ou le régime.

Pour ma part, etc.

Or, messieurs, examinons

Notre sort auprès des belles :
Qué de mal nous nous donnons
Pour tromper des infidèles !
Pour ma part, etc.

C'est mener un train d'enfer,
Quelque agrément qu'on y trouve;
D'ailleurs on n'est pas de fer,

Et Dieu sait comme on le prouve !
Pour ma part, etc.

En dépit d'un faux honneur,
Prenons donc un parti sage.

Faisons tous notre bonheur :
Allons, messieurs, du courage!
Pour ma part, etc.

Assez de monde concourt
A propager notre espèce.

Coupons, morbleu ! coupons court

Aux erreurs de la jeunesse.
Pour ma part, etc.

MA DERNIÈRE CHANSON,
PEUT-ÊTRE.

(FIN DE JANVIER 1814.)

AIR du Ballet des Pierrots.
Ainsi jadis un grand Prophète.

Ah quoi! vous sommeillez encore! (DE FANCHON.)
Je n'eus jamais d'indifférence
Pour la gloire du nom français.
L'étranger envahit la France,
Et je maudis tous ses succès.
Mais, tien que la douleur honore,
Que servira d'avoir gémi ?

Puisqu'ici nous rions encore,
Autant de pris sur l'ennemi!

Quand plus d'un brave aujourd'hui tremble,

Moi, poltron, je ne tremble pas.

Heureux que Bacchus nous rassemble

Pour trinquer à ce gai repas,

Ami, c'est le Dieu que j'implore!
Par lui mon cœur est affermi.
Buvons gaîment, buvons encore;
Autant de pris sur l'ennemi!
Mes créanciers sont des corsaires
Contre moi toujours soulevés.

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J'allais mettre ordre à mes affaires,
Quand j'appris ce que vous savez.
Gens que l'avarice dévore,

Pour votre or soudain j'ai frémi.
Prêtez-m'en donc, prêtez encore ;
Autant de pris sur l'ennemi !
Je possède jeune maîtresse,
Qui va courir bien des dangers.
Au fond, je crois que la traîtresse
Désire un peu les étrangers.
Certains excès que l'on déplore
Ne l'épouvantent qu'à demi :
Mais cette nuit me reste encore;
Autant de pris sur l'ennemi !
Amis, s'il n'est plus d'espérance,
Jurons, au risque du trépas,
Que pour l'ennemi de la France
Nos voix ne résonneront pas.
Mais il ne faut point qu'on ignore
Qu'en chantant le cygne a fini.
Toujours Français, chantons encore;
Autant de pris sur l'ennemi !

LE BON FRANÇAIS.

(MAI 1814.)

CHANSON CHANTÉE DEVANT DES AIDES-DECAMP DE L'EMPEREUR ALEXANDRE.

AIR: J'ons un curé patriote.

J'aime qu'un Russe soit Russe
Et qu'un Anglais soit Anglais.
Si l'on est Prussien en 'Prusse,
En France soyons Français.

Lorsqu'ici nos cœurs émus
Comptent des Français de plus *
Mes amis, mes amis,
Soyons de notre pays,
Oui, soyons de notre pays.

Charles-Quint portait envie
A ce roi plein de valeur **,
Qui s'écriait à Pavie:

Tout est perdu, fors l'honneur !
Consolons
par ce mot-là

Ceux que le nombre accabla.

Mes amis, etc.

Louis, dit-on, fut sensible ***
Aux malheurs de ces guerriers
Dont l'hiver le plus terrible
A seul flétri les lauriers.
Près des lys qu'ils soutiendront,
Ces lauriers reverdiront.

Mes amis, etc.

Enchaîné par la souffrance,
Un roi fatal aux Anglais ****
A jadis sauvé la France

Sans sortir de son palais.

Il est nécessaire de rappeler que M. le comte d'Artois avait dit : « Il n'y a rien de changé en France; il n'y a qu'un Français de plus. >>

**François Premier.

*** Les journaux du temps racontèrent que, sur une lettre du roi, l'empereur Alexandre avait promis de renvoyer en France tous les prisonniers faits sur nous dans la malheureuse campagne de Russie.

**** Charles V, dit le Sage.

On sait, quand il le faudra,
Sur qui Louis s'appuîra * !
Mes amis, etc.

Redoutons l'anglomanie,
Elle a déjà gâté tout.

N'allons point en Germanie
Chercher les règles du goût.
N'empruntons à nos voisins
Que leurs femmes et leurs vins.
Mes amis, etc.

Notre gloire est sans seconde :
Français, où sont nos rivaux ?
Nos plaisirs charment le monde,
Éclairé
par nos travaux.

Qu'il nous vienne un gai refrain,
Et voilà le monde en train!

Mes amis, etc.

En servant notre patrie,
Où se fixent pour toujours
Les plaisirs et l'industrie,
Les beaux-arts et les amours,
Aimons, Louis le permet,
Tout ce qu'Henri quatre aimait.
Mes amis, etc.

BEAUCOUP

D'AMOUR.

Musique de M. B. Wilhem.

Malgré la voix de la sagesse,

Je voudrais amasser de l'or:

* Le roi avait dit, à Saint-Ouen, aux maréchaux Masséna, Mortier, Lefèvre, Ney, etc., qu'il s'ap puierait sur eux.

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