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Les amours du vaillant Ogier,
Qui va combattre en Palestine.
Par ces mots, cent fois répétés,
Elle interrompait sa romance:

<< Montez chez moi, messieurs, montez; » J'ai des appas, messieurs, tâtez. >> Venez, nous ferons connaissance. » J'aurai beaucoup de complaisance, >> Beaucoup, beaucoup de complaisance. Par respect pour sa noble dame, Disait Justine en roucoulant, De la France Ogier s'exilant Au désespoir livre son ame. Sa dame, par ses cruautés, Le contraint à fuir sa présence. << Montez chez moi, etc. » J'adore, hélas! ma suzeraine, S'écrie Ogier, versant des pleurs. J'ai fait triompher ses couleurs, Sans la voir sensible à ma peine. Sous ses yeux chiers et redoutés Mourir était mon espérance. << Montez chez moi, etc. >> Mais je pars, ô dame chérie ! J'accomplis un ordre inhumain, Pour avoir baisé votre main, Vous m'exilez de ma patrie! De tant de soupirs rejetés Qu'un soupir soit la récompense! << Montez chez moi, etc. >>

Il s'embarque, et plein de sa flamme
Ogier périt dans l'Orient.

Chaque nuit un spectre effrayant

Vient baiser la main de sa dame.
De vos amans, jeunes beautés,
la constance.

Ne rebutez pas

<< Moutez chez moi, etc. >>

LE GALANT PÊCHEUR.

ROMANCE DÉDIÉE A M. DE LA LIGne, trouBADOUR DU XIXe SIÈCLE.

AIR: J'étais bon chasseur autrefois,

Je suis auteur, je suis amant,
Mais la pêche surtout m'amuse.
Je rate, hélas! également

Le poisson, ma belle et ma muse;
De ces bords, heureux nourrissons,
Ne craignez rien de ma présence.
Venez, venez, petits poissons,
Que je vous chante une romance.
J'étais grand chasseur autrefois;
Mais les merles, prompts à me suivre,
Me sifflaient, jaloux de ma voix.
Vous avez plus de savoir-vivre;
Touchés de mes tendres leçons,
Vous m'écoutez tous en silence.
Venez, venez, etc.

Pour le plaisir de me mirer,
J'aime à pêcher dans une eau pure;
Ma beauté doit vous attirer,
Que pensez-vous de ma figure?
Mainte belle à mes hameçons
Chaque jour mord sans résistance.
Venez, venez, etc.

Mes vers qui sont fort bien tournés,
Ont mis en jeu toutes les harpes.
Je vous promets, si vous venez,
De faire ici pâmer les carpes;
C'est l'effet que font mes chansons
A bien des dames d'importance.
Venez, venez, etc.

Vous bâillez et nul ne se prend
Aux vers qui devaient vous séduire.
Songez donc qu'en vous célébrant,
Mes amis, je vous ferai frire.
N'allez point, pour prix de mes sons,
Me condamner à l'abstinence.
Venez, venez, etc.

LES CONSOLATIONS.

AIR Il était une fillette
Qui n'avait pas plus d' quinze ans.

Marton, puisque ta maîtresse
M'abandonne à ma douleur,
Sur le lit de la traîtresse...
Prends pitié de mon malheur.
Va bien, va bien, ma petite,
Console-moi vite.

Sophie, en ce moment fatal,
Comble les voeux de mon rival.
Ah! Marton, malgré tes appas,
Non, non, je n'y survivrai pas.
Ce lit même où je te presse
Est témoin que l'autre jour,
D'une éternelle tendresse
Elle assurait mon amour.

Va bien, va bien, ma petite,
Console-moi vite.

Un autre lit dans ce moment,
L'entend faire un pareil serment.
Ah! Marton, malgré tes appas,
Non, non, je n'y survivrai pas!

Marton, pardonne à mes larmes,
Hélas! ton sein trop charmant
Me rappelle tous les charmes
De l'objet de mon tourment.
Va bien, va bien, ma petite,
Console-moi vite.

Ta maîtresse à l'amant qui l'a,
En montre deux comme ceux-là,
Ah! Marton, malgré tes appas,
Non, non, je n'y survivrai pas!

Lorsque tu te mets en nage
Pour effacer tant d'attraits,
Ton adroit libertinage

Semble augmenter mes regrets.
Va bien, va bien, ma petite,
Console-moi vite.

Aujourd'hui, Sophie est, crois-moi,
Non moins indécente que toi.
Ah! Marton, malgré tes appas,
Non, non, je n'y survivrai pas!
Combien dans ses lacs perfides
J'ai fait d'efforts imprudens!
L'amour et les cantharides
M'ont cent fois mis sur les dents.
Va bien, va bien, ma petite,
Console-moi vite.

De peur qu'on la laisse en chemin,
A cette heure elle y met la main.

Ah! Marton, malgré tes appas,
Non, non, je n'y survivrai pas!
Contre le mal qui m'oppresse
Que tes efforts sont puissans!
Il se calme et ma tristesse
Tire à sa fin, je le sens.

Va bien, va bien, ma petite,
Console-moi vite.

Mais à ton tour tu sens combien
Mon cœur s'épanche dans le tien!
Ah! Marton, grace à tes appas,
Je crois que je n'en mourrai pas!

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N'y a

pas

de mouchard où c' que nous v'là,

Cadet, que dis-tu de c' tour-là?

Sauver son mari! conviens-tu

Qu' c'est d'un' femme qu'a bien d' la vertu ?
Moi, batelier d' la Guernouillère,
Quoique l' mariage ne m' tent' guère,
"Ah! ah!

Je voudrais, oui dà,
Epouser un' comtesse comm'

ça.

C'te femm' là m' conviendrait beaucoup,

A sa santé buvons un coup.

Malade, mais n' se r'butant pas,
La pauv' mère y perd tous ses pas,

* 15 décembre 1815, évasion de La Valette.

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