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Oiseaux et flatteurs ont chanté.

Le peuples'écrie: Oiseaux, point de folle allégresse ;
Gardez bien, gardez bien votre liberté.

Chamarré de vieux oripeaux,
Ce roi, grand avaleur d'impôts,
Marche entouré de ses fidèles,

Qui tous, en des temps moins heureux,
Ont suivi les drapeaux rebelles
D'un usurpateur généreux.

Un milliard les met en haleine :
C'est peu pour la fidélité.

Le peuples'écrie: Oiseaux, nous payons notre chaîne;
Gardez bien, gardez bien votre liberté.

Aux pieds de prélats cousus d'or
Charles dit son Confiteor.

On l'habille, on le baise, on l'huile;
Puis, au bruit des hymnes sacrés,
Il met la main sur l'Evangile.
Son confesseur lui dit : « Jurez:
>> Rome, que l'article concerne,

>> Relève d'un serment prêté. >>> Le peuple s'écrie: Oiseaux, voilà comme on gouverne. Gardez bien, gardez bien votre liberté.

De Charlemagne, en vrai luron,
Dès qu'il a mis le ceinturon,

Charles s'étend sur la poussière.
Roi! crie un soldat, levez-vous !

<< Non, dit l'évêque; et, par saint Pierre !
>> Je te couronne; enrichis-nous.

>> Ce qui vient de Dieu vient des prêtres,
>> Vive la légitimité ! »

Le peuples'écrie: Oiseaux, notre maître a des maîtres.
Gardez bien, gardez bien votre liberté.

Oiseaux, ce roi miraculeux
Va guérir tous les scrofuleux.

Fuyez, vous qui de son cortége
Dissipez seuls l'ennui mortel;
Vous pourriez faire un sacrilége
En voltigeant sur cet autel.

Des bourreaux sont les sentinelles
ici la piété.

Que

pose

Le peuple s'écrie: Oiseaux, nous envions vos ailes. Gardez bien, gardez bien votre liberté; Gardez bien votre liberté.

BONSOIR.

COUPLETS A M. LAISNEY, IMPRIMEUR
A PÉRONNE *.

AIR: de la République.

Mon cher Laisney, trinquons, trinquons encore
A nos beaux jours promptement écoulés.
Comme ils sont loin, les feux de notre aurore!
Que de plaisirs avec eux envolés!

Mais de regrets faut-il qu'on se repaisse?
Non : la gaîté nourrit encor l'espoir.

Mon vieil ami, quand pour nous le jour baisse,
Souhaitons-nous un gai bonsoir.

Cinquante hivers ont passé sur ta tête:
J'ai de bien près cheminé sur tes pas.
Mais ces hivers ont eu leurs jours de fête,
Tout ne fut point aquilons et frimas.
Aurions-nous mieux employé la jeunesse,

C'est dans son imprimerie que je fus mis en apprentissage. N'ayant pu parvenir à m'enseigner l'orthographe, il me fit prendre goût à la poésie, me donna des leçons de versification et corrigea mes premiers essais.

Vécu moins vite avec un riche avoir?
Mon vieil ami, etc.

Dans l'art des vers, c'est toi qui fus mon maître;
Je t'effaçai sans te rendre jaloux.

Si les seuls fruits que pour nous Dieu fit naître
Sont des chansons, ces fruits sont a ssez doux.
Dans nos refrains que le passé renaisse,
L'illusion nous rendra son miroir.
Mon vieil ami, etc.

Reposons-nous; car les amours, sans doute,
Pour qui jadis nous avons tant marché,
Nous crîraient tous, s'ils nous trouvaient en route:
Allez dormir, le soleil est couché.

Mais l'amitié, l'ombre fût-elle épaisse,

Vient allumer nos lampes pour y voir.

Mon vieil ami, etc.

LE MISSIONNAIRE

DE MONT-ROUGE.

POUR LA FÊTE DE MARIE ***.

(C'est un dindon qui est censé parler.)
AIR: Allez-vous-en, gens de la noce.

Ave Maria! ma voisine,

Que le ciel daigne vous toucher!
Mont-Rouge, où l'esprit saint domine,
M'envoie ici pour vous prêcher.
On exalte en vain votre grace,
Votre gaîté, vos heureux goûts.
Gloux! gloux! gloux! gloux! (bis.)
Reconnaissez la voix d'Ignace :
Pleurez et convertissez-vous.

Vous applaudissez aux lumières
D'un siècle aveugle et perverti;
Votre raison ne se plait guères
Qu'avec Voltaire et son parti.
Ah! préférez à leur audace,
L'esprit d'un frère coupe-choux.
Gloux! gloux! gloux! gloux! (bis.)
Reconnaissez la voix d'Ignace :
Pleurez et convertissez-vous.

Les arts vous tiennent sous le charme;
Phébus pour vous prend son archet.
Mais leur gloire aussi nous alarme,
Demandez à l'ami Franchet.
Aigles et cygnes, quoi qu'on fasse,
Sont toujours de méchans ragoûts.
Gloux! gloux! gloux! gloux! (bis.)
Reconnaissez la voix d'Ignace :
Pleurez et convertissez-vous.

Cessez de vanter l'industrie

Dont votre époux soutient l'honneur.
Vous croyez qu'il sert la patrie,
Que du travail naît le bonheur;
Mais au peuple on rend la besace,
Pour qu'il dépende encor de nous.
Gloux! gloux! gloux! gloux! (bis.)
Reconnaissez la voix d'Ignace :
Pleurez et convertissez-vous.

Vous êtes surtout bienfaisante;
Le

pauvre au pauvre le redit.
Mais la bonté reste impuissante,
Lorsqu'on est chez nous sans crédit..
Voici les parts qu'il faut qu'on fasse :
A nous l'or; aux pauvres les sous.
Gloux! gloux! gloux! gloux! (bis.)

Reconnaissez la voix d'Ignace :

Pleurez et convertissez-vous.

Grace à tous les

gens

de ma robe,

Qui sont martyrs en ces bas lieux,
Souffrez qu'à l'enfer je dérobe
Votre ame si digne des cieux.

Avant peu,

si Dieu nous fait grace,

On rôtira d'autres que nous :
Gloux! gloux! gloux! gloux!( bis.)
Reconnaissez la voix d'Ignace:
Pleurez et convertissez-vous.

Oui, Marie, en vain l'on se moque
Du pauvre père de la foi.

Vos beaux-esprits que je provoque,
A table plairaient moins que moi.
Qu'à la vôtre on me donne place,
J'embellirai ce jour si doux.
Gloux! gloux! gloux! gloux! (bis.)
De truffes parfumez Ignace :
Riez et divertissez-vous.

COUPLET

ÉCRIT SUR L'ALBUM DE MADAME AMÉDÉE
DE V...

AIR:

Que bien long-temps cet album vous redise
Qu'un chansonnier tendre, mais déjà vieux,
Trouvant en vous bonté, grace,
franchise,

Fut un moment la dupe de vos yeux.

Quoi! par amour? Non; il n'y doit plus croire; Mais, las! il prit, par vous trop bien flatté, Pour un sourire de la gloire"

Le sourire de la beauté.

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