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Vieux petits culs nus d'amours;
Allez, Dieu vous assiste!

Quittez votre Olympe en débris.
Que Mars, Phébus, Bacchus, Minerve,
Voguent avec vous de conserve;
A Gnide remmenez Cypris.
Les Graces suivront à la piste,
Phébé guidera votre cours.
Emigrez, mais pour toujours,
Vieux petits culs nus d'amours;
Allez, Dieu vous assiste!
Emballez avec tous vos dieux,
Flore et l'Aurore aux doigts de roses;
Par leur nom appelons les choses,
Les choses n'en plairont que mieux.
Mon cœur à l'amant qui persiste
Se rend bien sans votre secours,
Sans vous j'aimerai toujours,
Vieux petits culs nus d'amours;
Allez, Dieu vous assiste!

En leur fermant la porte au nez,
Parlait ainsi la tendre Lise,

Quand près d'eux passe une marquise,

Dont à peine ils sont les aînés.

La dame, quoique moraliste,

Leur dit : Rendez-moi mes beaux jours.
Dans ma chambre et pour toujours,
Chers petits culs nus d'amours *
Venez, Dieu vous assiste!

* On ne se scandalisera pas de certain mot place dans ce refrain, si l'on se rappelle que ce mot était employé par les dames de la cour avant la revolution, pour désigner une mode du temps. Madame de Genlis raconte à ce sujet, dans ses Mémoires, une anecdote on ne peut plus gaie.

A M. GOHIER,

DERNIER PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE, QUI M'AVAIT ADRESSÉ UNE CHANSON, DONT LE REFRAIN EST:

Fouette! Fouette!

Chante toujours; ne t'endors pas.

(1825.)

AIR du Vaudeville des Chevilles de maître Adam.

Oui, je dormais sur un petit volume,
Qui me vaudra d'être encore étrillé,
Lorsqu'en flatteur, le bout de votre plume,
Me chatouillant, m'a soudain réveillé.
Je me suis dit : C'est présage céleste !
Les mauvais jours seraient-ils donc passés?
Car, je ne sais si quelque fouet nous reste,
Mais jusqu'ici c'est nous qu'on a fessés.
Tout gai frondeur, semant le ridicule,
Ne peut, chez nous, qu'en recueillir du mal.
Notre empereur portait longue férule;
Puis est venu le martinet royal;

Et puis le knout, et puis les fils d'Ignace,
Dont tous les fouets contre nous sont dressés.
Dieu soit béni! mais, s'il ne nous fait grace,
Les chansonniers seront toujours fessés.
J'ai bien reçu ma part des étrivières !
Grippe-Minaud m'en donna pour trois mois.
En refaisant des noeuds à ses lanières,
Il me poursuit encor d'un œil sournois.
Si de Tartufe on n'entend les trois messes,
pour les grands l'encens ne brûle assez,

Si

C'est fait de nous! nos seigneurs les jean-fesses
Aiment à voir les bonnes gens fessés.

Vous, qui chantez comme on chante au bel âge,
Des rois, des saints ne plaisantez donc pas;
Ou, trop enclin au joyeux persiflage,
Vivez long-temps, allez bien tard là-bas ;
Car en enfer on marque votre place:
Des noirs démons les bras sont retroussés.
Vous et Collé, même aussi votre Horace,
Ensemble un jour vous serez tous fessés.

COUPLET

ÉCRIT SUR UN RECUEIL DE CHANSONS
MANUSCRITES DE M. VAYSSIÈRE.

AIR: de la République.

Si j'étais roi, roi de la chansonnette,
Comme en secret me l'a dit maint flatteur,
Votre recueil à ma muse inquiète
Dénoncerait un jeune usurpateur.

Car les conseils qu'en si bons vers il donne
Au pauvre peuple, objet de tant d'effroi,
Feraient trembler mon sceptre et ma couronne
Si j'étais roi. (bis.)

LE

CHASSEUR ET LA LAITIERE.

AIR:

L'alouette à peine éveillée

Chante l'aurore d'un beau jour;

Suis le chasseur sur la feuillée,

Laitière, il parlera d'amour.
Dans la rosée, allons, ma chère,
Cueillir pour toi fleurs du printemps.

Non, beau chasseur, je crains ma mère. Je ne veux pas perdre mon temps.

Ta mère et sa chèvre fidèle
Sont loin derrière ce coteau.
Écoute une chanson nouvelle
Qui vient des dames du château.
Fille qui la peut faire entendre
Doit fixer les plus inconstans.

Chasseur, j'en sais une aussi tendre.
Je ne veux pas perdre mon temps.
Pour la dire, apprends l'aventure
Du spectre d'un baron jaloux,
Entraînant à sa sépulture
La beauté dont il fut l'époux.
Ce récit, quand la nuit est noire,
Fait frissonner les assistans.

Chasseur, je connais cette histoire..
Je ne veux pas perdre mon temps.
Je puis t'enseigner des prières
Pour charmer la fureur des loups,
Ou pour conjurer des sorcières
L'œil malfaisant tourné vers nous.
Grains qu'une vieille en sa misère
Ne jette un sort sur ton printemps.
Chasseur, n'ai-je pas un rosaire?
Je ne veux pas perdre mon temps,
Eh bien! vois cette croix qui brille':
Compte ses rubis précieux.

Sur le sein d'une jeune fille,
Elle attirerait tous les yeux.

Prends-la, malgré ce qu'elle coûte;

Mais songe au prix que j'en attends.
- Qu'elle est belle! ah! je vous écoute;
Ce n'est pas là perdre mon temps.

LE SACRE

DE CHARLES-LE-SIMPLE.

Charles III, dit le Simple, l'un des successeurs de Charlemagne, fut d'abord évincé du trône par Eudes, comte de Paris. Il se réfugia en Angleterre, puis en Allemagne. Mais, à la mort d'Eudes (en 898), les seigneurs et les évêques français s'étant rattachés à Charles, lui rendirent la couronne, qu'il perdit enfin, lorsque, trahi par Hebert, comte de Vermandois, il fut emprisonné à Péronne, où il mourut en 924.

AIR du beau Tristan (DE BEAUPLAN ).
Français, que Reims a réunis,
Criez Montjoie et Saint-Denis!
On a refait la sainte ampoule,
Et, comme au temps de nos aïeux,
Des passereaux lâchés en foule
Dans l'église volent, joyeux.

D'un joug brisé ces vains présages
Font sourire sa majesté.

Le peuples'écrie: Oiseaux, plus que nous soyez sages,
Gardez bien, gardez bien votre liberté.

Puisqu'aux vieux us on rend leurs droits,
Moi, je remonte à Charles Trois.

Ce successeur de Charlemagne

De Simple mérita le nom.
Il avait couru l'Allemagne,
Sans illustrer son vieux penuon.
Pourtant, à son sacre on se presse;

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