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Chacun de nous jure par la victoire

De vivre libre ou de ne vivre

pas. (bis.)
Soudain, pour faire un drapeau tricolore,
Un colonel donne un manteau d'azur;
Un grenadier, sur le lis qu'il abhorre,
Ouvre sa veine et répand un sang pur :
Comme un fanal du haut d'un promontoire,
Le drapeau saint brille sur nos climats,
Et tout Français jure par la victoire
De vivre libre ou de ne vivre pas. (bis.)

LE CHIEN DE SAINT ROCH,

ου

ÉLOGE DE L'ABBÉ CERBÈRE*.

AIR: Monsieur l'abbé, où allez-vous?

Saint Roch un jour dit dans les cieux:
Collègues, foin des envieux.

Il faut qu'on ne se fie
En rien

A la philosophie:

Vous m'entendez bien.

Vous êtes des Jean...! c'est le mot.
Pour moi je transforme aussitôt,
Par un secret magique,
Mon chien

En roquet satirique:

Vous m'entendez bien.

Sur son cul le chien se mettant,

Un

coup de pied, zeste! à l'instant

*Cette chanson, faite contre un journaliste trop fameux, a été publiée en 1809.

A Paris nous l'envoie;
Eh bien!

Aussitôt il aboie:

Vous m'entendez bien.

Voltaire attaque aux sombres bords *
De Fréron, du diable et des morts,
Les préjugés sans nombre;
Le chien

Aboie après son ombre:

Vous m'entendez bien.

Nous philosophons aux Français;
Mais, de peur qu'un jour de succès
Satan ne nous emporte,
Le chien

Doit en garder la porte:

Vous m'entendez bien.

Gueule ouverte à ses ennemis,
Gueule ouverte à ses bons amis,
Il avale sans tordre,
Eh bien !

Et ne vit que de mordre:
Vous m'entendez bien.

Pour une actrice ayant sauté,
Aux amateurs il a vanté

Ses attraits et sa grace,
Eh bien !

Il est son chien de chasse :

Vous m'entendez bien.

Auteurs qui voulez l'assommer,
Tout Paris peut vous affirmer

Dans les royaumes sombres

S'il est des préjugés, j'en guérirai les ombres. (VOLTAIRE, Épître à Boileau.)

Qu'il court à son breuvage
Trop bien,

Pour qu'on craigne la rage :
Vous m'entendez bien.

O grand saint Roch! du haut des cieux,
Voyez comme ou l'aime en tous lieux :
Sur un coffre il renifle,
Le chien,

Et partout on le siffle :

Vous m'entendez bien.

LE TOMBEAU DE MANUEL.
AIR: T'en souviens-tu? disait un capitaine.
Tout est fini, la foule se disperse,
A son cercueil un peuple a dit adieu;
Et l'amitié des larmes qu'elle verse
Ne fera plus confidence qu'à Dieu.
J'entends sur lui la terre qui retombe.
Hélas! Français, vous allez l'oublier!
A vos enfans, pour indiquer sa tombe,
Prêtez secours au pauvre chansonnier!
Je quête ici pour honorer les restes
D'un citoyen, votre plus ferme appui.
J'eus le secret de ses vertus modestes:
Bras, tête et cœur, tout était peuple en lui.
L'humble tombeau qui sied à sa dépouille
Est pour nous tous un tribut à payer.
Près de sa tombe un ami s'agenouille,
Prêtez secours au pauvre chansonnier...

Mon cœur lui doit ces soins pieux et tendres.
Voilà douze ans qu'en des jours désastreux
Sur les débris de la patrie en cendres,

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Nous nous étions rencontrés tous les deux. Moi, je chantais; lui, vétéran d'Arcole, Sourit au luth vengeur d'un vieux laurier. Grace à vos dons, qu'un tombeau me console. Prêtez secours au pauvre chansonnier. L'ambition n'effleurait point sa vie;

Mais, même aux champs, rêvant un beau trépas, Il écoutait si la France asservie

En appelant ne se réveillait

pas.

Contre la mort j'aurais eu son courage,
Quand sur son bras je pouvais m'appuyer.
Ma voix pour lui demande un peu d'ombrage.
Prêtez secours au pauvre chansonnier.
Contre un pouvoir qui de nous se sépare,
Son éloquence a toujours combattu.
Ce n'était point la foudre qui s'égare,
C'était un glaive aux mains de la vertu.
De la tribune on l'arrache, il en tombe
Entre les bras d'un peuple tout entier.
La haine est là : défendons bien sa tombe.
Prêtez secours au pauvre chansonnier.
Tu l'oublias, peuple encor trop volage,
Sitôt qu'à l'ombre il goûta le repos;
Mais, noble esquif mis à sec sur la plage,
Il dut compter sur le retour des flots.
La seule mort troubla la solitude
Où mes chansons accouraient l'égayer;
Pour effacer quatre ans d'ingratitude,
Prêtez secours au pauvre chansonnier.
Oui, qu'un tombeau témoigne de nos larmes.
Assistez-moi, vous pour qui j'ai chanté
Paix et concorde, au bruit sanglant des armes,
Et, sous le joug, espoir et liberté.

Payez mes chants doux à votre mémoire :

Je tends la main au plus humble denier. De Manuel pour consacrer la gloire, Prêtez secours au pauvre chansonnier.

LES FEMMES.

AIR Gai! gai! faut passer l'eau.
Gai! gai! l'on est chez nous
Toujours en fête

Et cul par-dessus tête.
Gai! gai! l'on est chez nous
Toujours en fête

Et sens dessus dessous.

Du dieu des folies,
Prêtresses jolies,
Nous volons gaîment
D'amant en amant,
Et sans qu'on nous raille,
De plume ou de paille,
Nos lits font toujours
Litière aux amours.
Gai! gai! l'on est chez nous
Toujours en fête

Et cul par-dessus tête.

Gai! gai! l'on est chez nous
Toujours en fête

Et sens dessus dessous.

LES DÉVOTES.

Nous, vieilles dévotes,

Que nous sommes sottes!
L'enfer soulevé

Rit de nos ave.

Qu'il aurait de charmes,

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