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Auprès de toi nous ne craignons, ma chère,
Ni l'Intérêt, ni les folles erreurs ;

Mais, aujourd'hui, que l'Hymen et son frère
Inspirent de crainte à nos cœurs!

Dans plus d'un coin, où de fleurs ils se parent,
Pour ton bonheur qu'ils règnent de moitié ;
Mais que jamais, jamais ils ne s'emparent
Du coin de l'Amitié.

Am

L'AGE FUTUR,

OU

CE QUE SERONT NOS ENFANS.

Allez-vous-en, gens de la noce.

Je le dis sans blesser

personne,

Notre âge n'est point l'âge d'or;
Mais nos fils, qu'on me le pardonne,
Vaudront bien moins que nous encor.
Pour peupler la machine ronde,
Qu'on est fou de mettre du sien!
Ah! pour un rien,

Oui, pour un rien,

Nous laisserions finir le monde,
Si nos femmes le voulaient bien.

En joyeux gourmands que nous sommes,
Nous savons chanter un repas;
Mais nos fils, pesans gastronomes,
Boiront et ne chanteront pas.
D'un sot, à face rubiconde,

Ils feront un épicurien.

Ah! pour un rien, etc.

Grace aux beaux-esprits de notre âge,
L'ennui nous gagne assez souvent;

Mais deux Instituts, je le gage,
Lutteront dans l'àge suivant.
De se recruter à la ronde
Tous deux trouveront le moyen.
Ah! pour un rien, etc.

Nous aimons bien un peu

la guerre,

Mais sans redouter le repos.
Nos fils, ne se reposant guère,
Batailleront à tout propos.

Seul prix d'une ardeur furibonde,
Un laurier sera tout leur bien.
Ah! pour un rien, etc.

Nous sommes peu galans sans doute,
Mais nos fils, d'excès en excès,
Égarant l'amour sur sa route,
Ne lui parleront plus français.
Ils traduiront, Dieu les confonde!

L'Art d'aimer en italien.

Ah! pour un rien, etc.

Ainsi, malgré tous nos sophistes,
Chez nos descendans on aura

Pour grands hommes des journalistes,

Pour amusement l'Opéra;

Pas une vierge pudibonde,

Pas même un aimable vaurien.

Ah! pour un rien,

etc.

De fleurs, amis, ceignant nos têtes, Vainement nous formons des vœux

Pour que notre culte et nos fêtes
Soient en honneur chez nos neveux :
Ce chapitre que Momus fonde

Chez eux manquera de doyen.
Ah! pour un rien, etc.

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LES GUEUX.

AIR de la première ronde du Départ pour Saint-
Malo.

Les gueux, les gueux,
Sont les gens heureux;

Ils s'aiment entre eux.

Vivent les gueux!

Que de

Des gueux chantons la louange.
gueux hommes de bien!
Il faut qu'enfin l'esprit venge
L'honnête homme qui n'a rien.
Les gueux, etc.

Oui, le bonheur est facile
Au sein de la pauvreté ;
J'en atteste l'Evangile;
J'en atteste ma gaîté.

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Au Parnasse, la misère
Long-temps a régné, dit-on.

Quels biens possédait Homère ?
Une besace, un bâton.
Les gueux, etc.

Vous qu'afflige la détresse,
Croyez que plus d'un héros,
Dans le soulier qui le blesse,
Peut regretter ses sabots.
Les gueux, etc.

Du faste qui vous étonne
L'exil punit plus d'un grand;
Diogène, dans sa tonne,
Brave en paix un conquérant.
Les gueux, etc.

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