Billeder på siden
PDF
ePub

Vous voit adorer son veau d'or!
L'empire a, pour plus d'un service,
Long-temps soudoyé vos appas.
Lise est mal avec la police,
De sa vertu ne parlons pas.

Point de cendre si bien éteinte
Qu'elle n'y retrouve du feu :
Un marquis, dont la vie est sainte,
Veut à la cour la mettre en jeu.
Par elle, illustrant son mérite,
Sur les ducs il aura le pas.
Lisette sera favorite,

De sa vertu ne parlons pas.

Ça, mesdames les dénigrantes,
Si cet honneur vient la trouver,
Vous vous direz de ses parentes,
Vous ferez cercle à son lever:
Mais, dût son triomphe et ses suites
De joie enfler tous les rabats,
Se confessât-elle aux jésuites,
De sa vertu ne parlons pas.
Croyez-moi, beautés monarchiques,
Le mot vertu, dans vos caquets,
Ressemble aux grands noms historiques
Que devant vous crie un laquais.
Les échâsses de l'étiquette

Guindent bien haut des coeurs bien bas;

De la cour Dieu garde Lisette !

De sa vertu ne parlons pas.

LE VOYAGEUR.

AIR: Plus on est de fous, plus on rit. (Sans la reprise finale.)

LE VIEILLARD.

Voyageur, dont l'âge intéresse,
Quel chagrin flétrit tes beaux jours?

LE VOYAGEUR.

Bon vieillard, plaignez ma jeunesse,
En butte aux orages des cours.

LE VIEILLARD.

Le sort est injuste, sans doute,
Mais n'est pas toujours rigoureux.
Dieu, qui m'a placé sur ta route,
Dieu t'offre un ami (bis); sois heureux.

LE VOYAGEUR.

Mes maux sont de tristes exemples
Du pouvoir des dieux d'ici-bas.
Bientôt le crime aura des temples:
Des palais il doit être las.

LE VIEILLARD.

Prends mon bras, car un long voyage Endolorit tes pieds poudreux.

Comme toi j'errais à ton âge.

Dieu t'offre un ami (bis); sais heureux.

LE VOYAGEUR.

Quand j'invoquai dans la tempête
Ce Dieu, qu'on dit si consolant!
Des poignards levés sur ma tête
Portaient gravé son nom sanglant.

LE VIEILLARD.

Te voici dans mon ermitage,
Versons-nous d'un vin généreux.
Hélas! mon fils aurait ton âge.

Dieu t'offre un ami (bis); sois heureux.

LE VOYAGEUR.

Non, il n'est point d'Être Suprême
Qui seul peuple l'immensité,
Et cet univers n'est lui-même
Qu'une grande inutilité.

LE VIEILLARD.

Vois ma fille, à qui ta détresse
Arrache un soupir douloureux;
Elle a consolé ma vieillesse.

Dieu t'offre un ami (bis); sois heureux.

LE VOYAGEUR.

Dans cette nuit profonde et triste,
Ce Dieu vient-il guider nos pas?
Eh! qu'importe enfin qu'il existe,
Si pour lui nous n'existons pas !

LE VIEILLARD.

Voici ta couche et ta demeure:
Chasse des rêves ténébreux.
Tiens-moi lieu du fils que je pleure.
Dieu t'offre un ami (bis); sois heureux.

L'étranger reste; il plait, il aime,
Et de fleurs bientôt couronné,
Époux et père, il va lui-même
Dire à plus d'un infortuné :
« Le sort est injuste, sans doute,
Mais n'est pas toujours rigoureux.
Dieu, qui m'a placé sur ta route,
Dieu t'offre un ami (bis); sois heureux. »

MON ENTERREMENT.

AIR: Quand on ne dort pas de la nuit (de LISBETH).

Ce matin, je ne sais comment,

Je vois d'Amours ma chambre pleine;
J'étais couché, sans mouvement.
Il est mort, disaient-ils gaîment,
De l'inhumer prenons la peine.
Lors je maudis entre mes draps
Ces dieux que j'aimais tant à suivre.
Amis, si j'en crois ces ingrats,
Plaignez-moi (bis), j'ai cessé de vivre. (bis.)

De mon vin ils prennent leur part,
Ils caressent ma chambrière:

L'un veut guider le corbillard,
Et l'autre, d'un ton nasillard,
Me psalmodie une prière.
Le plus grave ordonne à l'instant

Vingt galoubets pour mon escorte :
Mais déjà la voiture attend.

Plaignez-moi (bis), voilà qu'on m'emporte.(bis.)
Causant, riant, faisant des leurs,

Les Amours suivent sur deux lignes;
Le drap, où l'argent brille en pleurs,
Porte un verre, un luth et des fleurs,
De mes ordres joyeux insignes.
Maint passant, qui met chapeau bas,
Se dit: Triste ou gai, tout succombe!
Les Amours font hâter le pas.

Plaignez-moi (bis), j'arrive à ma tombe. (bis.)

Mon cortége, au lieu de prier,
Chante là mes vers les plus lestes.

t

Grace au ciseau du marbrier,
Une couronne de laurier
Va d'orgueil enivrer mes restes.
Tout redit ma gloire en ce lieu,
Qui bientôt sera solitaire:

Amis, j'allais me croire un dieu.

Plaignez-moi (bis), voilà qu'on m'enterre. (bis.) ·

Mais d'aventure, en ce moment,
Par-là passait mon infidèle;
Lise m'arrache au monument :

Puis encor, je ne sais comment,
Je me sens renaître auprès d'elle.
De la vie et de ses douceurs,
Vous qu'à médire l'âge excite,
Vous du monde éternels censeurs,
Plaignez-moi (bis), car je ressuscite. (bis.)

LE POÈTE DE COUR.

COUPLETS POUR LA FÊTE DE MARIE

(1824.)

AI: de la Treille de sincérité.

On achète
Lyre et musette:

Comme tant d'autres, à mon tour,
Je me fais poète de cour. (bis.)

Te chanter encore,

ô Marie!

Non vraiment, je ne l'ose pas.
Ma muse enfin s'est aguerrie,

Et vers la cour porte ses pas. (bis.)
Je gage, s'il naît un Voltaire,
Qu'on emprunte pour l'acheter.

头头头。

« ForrigeFortsæt »