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Quand Anacréon détonne,
Les Graces arrachent les fleurs
Dont cet enfant le couronne.
Aux filles nous nous en tenons;
Faites-en, etc.

Mais pour quatre filles buvons
A toi, mari, qui nous aimes.
Pour nos fils nous te le devons;
Que n'est-ce, hélas! pour nous-mêmes!

A vos filles, oui, nous tenons:

Faites-en, etc.

す。

LE CACHET,

OU

LETTRE A SOPHIE.

AIR de la bonne Vieille (DE B. WILREM).

Il vient de toi, ce cachet où le lierre
Serpente en or, symbole ingénieux;
Cachet où l'art a gravé sur la pierre
Un jeune Amour au doigt mystérieux :
Il est sacré ; mais en vain, ma Sophie,
A ton amant il offre son secours :

De son pouvoir ma plume se défie.
Plus de secret, même

pour

les amours!

Pourquoi, dis-tu, si loin de ton amie,
Quand une lettre adoucit ses regrets,
Pourquoi penser qu'une main ennemie
Brise le dieu qui scelle nos secrets?
Je ne crains point qu'un jaloux en délire,
Jamais, Sophie, à ce crime ait recours.
Ce que je crains, je tremble de l'écrire.
Plus de secret, même pour les amours!

Il est, Sophie, un monstre à l'œil perfide,
Qui de Venise ensanglanta les lois :
Il tend la main au salaire homicide,
Souffle la peur dans l'oreille des rois;
Il veut tout voir, tout entendre, tout lire;
Cherche le mal et l'invente toujours;

D'un sceau fragile il amollit la cire.
les amours !

Plus de secret, même

pour

Ces mots tracés pour toi seule, ô Sophie,
Son œil affreux avant toi les lira.

Ce qu'au papier ma tendresse confie
Ira grossir un complot qu'il vendra.
Ou bien, dit-il, de ce couple qui s'aime,
Livrons la vie aux sarcasmes des cours,
Et déridons l'ennui du diadême.

Plus de secret, même

pour

les amours!

Saisi d'effroi, je repousse la plume
Qui de l'absence eût charmé la douleur.
Pour le cachet la cire en vain s'allume,
On le rompra ; j'aurai fait ton malheur.
Par le grand roi, qui trahit La Vallière,
Ce lâche abus fut transmis à nos jours:
Cœurs amoureux, maudissez sa poussière.
Plus de secret, même pour les amours!

LA JEUNE MUSE.

RÉPONSE A DES COUPLETS QUI M'ONT ÉTÉ ADRESSÉS PAR MADEMOISELLE ***,

DE DOUZE ANS.

AIR: Où s'en vont ces gais bergers?

Pour les vers, quoi! vous quittez
Les plaisirs de votre âge!

AGÉE

Ma muse, que vous flattez,
Aux amours rend hommage.
Ce sont aussi des enfans

Mais,

douze ans,

A la voix séduisante:
hélas! vous n'avez que
Et moi j'en ai quarante !
Pourquoi parler de lauriers?
De pleurs on les arrose;
Ce n'est point aux chansonniers
Que la gloire en impose.
La fleur, orgueil du printemps,
Est le prix qui nous tente.
Mais, hélas! vous n'avez que douze ans,
Et moi j'en ai quarante!

Jeune oiseau, prenez l'essor,
Egayez le bocage.

Par des chants plus doux encor
Brillez dans un autre âge.
De les inspirer je sens
Combien l'espoir m'enchante.
douze ans,

Mais, hélas! vous n'avez que
Et moi j'en ai quarante !

De me couronner de fleurs,
Oui, vous perdrez l'envie.
Sous des dehors plus flatteurs
Vous verrez le génie.
Puissiez-vous pour mon encens
Être alors indulgente.

Mais à peine vous aurez vingt ans
Que j'en aurai cinquante.

LA FUITE DE L'AMOUR.

AIR:

Je vois déjà se déployer tes ailes,
Amour, adieu! mon bel âge est passé.
D'un air moqueur les Graces infidèles
Montrent du doigt mon réduit délaissé.
S'il fut des jours où j'ai maudit tes armes,
Savais-je, hélas! que tu m'en punirais?
Ah! plus, Amour, tu nous causes de larmes,
Plus, quand tu fuis, tu laisses de regrets.
Je reposais du sommeil de l'enfance,
Lorsqu'à ta voix mes yeux se sont ouverts.
Dans la beauté j'adorai ta puissance,
Et vins m'offrir de moi-même à tes fers.
Si jeune encor, j'ignorais tes alarmes,
Tes sombres feux, le poison de tes traits.
Ah! plus, Amour, tu nous causes de larmes,
Plus, quand tu fuis, tu laisses de regrets.

Glacé par l'âge, il se peut que j'oublie
Tous les baisers que Rose me donna,
Mais non les pleurs versés pour Eulalie,
Non les soupirs perdus près de Nina.

Pour bien aimer, l'une avait trop de charmes ;
Mes vœux pour l'autre ont dû rester secrets.
Ah! plus, Amour, tu nous causes de larmes,
Plus, quand tu fuis, tu laisses de regrets.
Fuis donc, Amour, ma couche solitaire,
Fuis! car déjà tu souris de pitié.
De mes ennuis pénétrant le mystère,
Les bras tendus, vers moi vient l'Amitié.
Pour l'éloigner fais luire encor tes armes:

Ses soins sont doux, mais j'en abuserais; Car plus, Amour, tu nous causes de larmes, Plus, quand tu fuis, tu laisses de regrets.

L'ANNIVERSAIRE.

AIR du Partage de la Richesse.

Depuis un an vous êtes née,
Héloïse, le savez-vous?

C'est là votre plus belle année,
Mais l'avenir vous sera doux.

Voici des fleurs que l'on vous donne,
Parez-vous-en, et, s'il vous plait,
Charmante avec cette couronne,
N'allez point en faire un hochet.
Un enfant, qui ne vieillit guère,
Sachant qui vous donna le jour,
Devine que vous saurez plaire;
Vous le connaîtrez, c'est l'Amour.
Redoutez-le, pour mille causes,
Bien qu'il vous soit frère de lait ;
Car de votre chapeau de roses
Il voudra se faire un hochet.
L'Espérance, aux ailes brillantes,
Sur vous se plait à voltiger;
De combien de formes riantes
Vous dote son prisme léger!
A ses doux songes asservie,
Vous serez heureuse en effet,
Si pour chaque âge de la vie
Elle vous réserve un hochet.

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