Quoi qu'il fit espérer, Mais j'en ai ri, tant je suis bonne fille! Un chambellan, qui de clinquant pétille, Il m'eut fait voir la cour, C'est du faux, me dit-on. Et moi, j'en ris, tant je suis bonne fille! Un bel-esprit, beau de l'esprit qu'il pille, Nommé de l'Institut. Quand des voix qu'il me dut Il a manqué de voix ! Mais j'en ai ri, tant je suis bonne fille! Un lycéen, qui sort de sa coquille, Dans ses bras m'étouffant, Me proteste qu'il grille; Et le petit morveux, Au lieu d'un, m'en fait deux ; Mais moi, j'en ris, tant je suis bonne fille ! Trois auditeurs me disent: Viens, Camille; Soupe avec nous; Que nous fassions les fous. J'étais seule pour tous: L'un d'eux me déshabille. Puis le vin met dedans Nos petits intendans; Et moi, j'en ris, tant je suis bonne fille! Telle est ma vie ; et sur mainte vétille Pu glisser, Dieu merci! Je sais qu'on s'entortille; Mais les précautions, MES CHEVEUX. AIR: du Vaudeville de Décence. Mes bons amis, que je vous prêche à table, traitable A la grandeur, à la richesse, Mes bons amis, voulez-vous dans la joie Dans ces flacons d'un vin mousseux. C'est mon avis, etc. Mes bons amis, et bien boire et bien rire Que la beauté vous charme et vous attire ; Gloire, trésors, santé, jeunesse, C'est mon avis, etc. En peu Mes bons amis, du sort et de l'envie MADAME GRÉGOIRE. AIR: C'est le gros Thomas. C'était de mon temps Que brillait madame Grégoire. J'allais, à vingt ans, Dans son cabaret rire et boire; Par des airs engageans. Avait là crédit sur sa mine. Ah! comme on entrait Boire à son cabaret! D'un certain époux, Bien qu'elle pleurât la mémoire, Personne de nous N'avait connu défunt Grégoire; Qui n'eût voulu penser! Apportait sa pinte et son verre! Ah! comme on entrait, etc. Je crois voir encor Son gros rire aller jusqu'aux larmes, Et sous sa croix d'or L'ampleur de ses pudiques charmes, Sur tous ses agrémens Consultez ses amans : Au comptoir la sensible brune Des buveurs grivois Les femmes lui cherchaient querelle. Se chamaillant toujours, Elle, en femme des plus capables, Quand ce fut mon tour Pour mes amis fète nouvelle. Tout est bien changé : Et des plaisirs et du commerce. Que je regrette, hélas! Sa cave et ses appas! Long-temps encor chaque pratique Ah! comme on entrait, etc. LE COIN DE L'AMITIÉ. COUPLETS CHANTÉS PAR UNE DEMOISELLE A ÚNE JEUNE MARIÉE, SON AMIE. AIR: du Vaudeville de la Partie carrée. Mais qu'on lui fait de mauvais tours! i Puis vient l'Amour, joueur malin et traître, Qui de tromper éprouve le besoin; En tricherie on le dit passé maître. Pauvre Amitié, gare à ton coin! Ce dieu jaloux, dès qu'il voit qu'on l'adore, L'Hymen arrive: oh! combien on le fête! Mais dans les soins qu'il vient nous mettre en tête, Ce dieu, chez lui, calculant à toute heure, Et trop souvent lui donne pour demeure |