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LE CONTRAT DE MARIAGE.

IMITÉ D'UN ANCIEN FABLIAU.

AIR Daignez m'épargner le reste, ou du Vaudeville d'Angelique et Melcourt. grace, écoutez-moi!

« Sire, de

(Le prince courait chez sa dame)
>> Sire, vous êtes un grand roi;
>> Daignez me venger de ma femme. »
Le roi dit : « Qu'on tienne éloigné
>> Ce fou qui m'arrête au passage. »
« Ah! sire, vous avez signé

>> Mon contrat de mariage. »
Ces mots font sourire le roi :
« Gardes, je défends qu'on l'assomme.
» Vilain, dit-il, explique-toi.
1« Sire, j'ai fait le gentilhomme.
J'acquis d'un argent bien gagné

>>

>> Château, blason, titre, équipage. >> Et, sire, vous avez signé

» Mon contrat de mariage.

>> J'ai pris femme noble, aux doux yeux,
>> Aux mains blanches, au cou de cygne.
» Son père a dit : Par mes aïeux !
» Mon gendre, il faut que le roi signe.
>> Votre nom fut accompagné
>> D'un pâté de mauvais présage,
>> Sire, quand vous avez signé
» Mon contrat de mariage.

» J'étais en habit de gala,
» Sire, et, pour abréger l'histoire,
>> Rappelez-vous que ce jour-là.

>> Un beau page

tint l'écritoire.

>> Ma femme ici l'avait lorgné.
>> Hier je l'ai surpris... Quel outrage
» Pour vous, dont la plume a signé
» Mon contrat de mariage! »
Le roi dit : « Je n'ai qualité
>> Que pour guérir les écrouelles.
>> Un diable, cornard effronté,
>> Vilains, ici guette vos belles.
>> Sur les rois même il a régné,
>> Et met un sceau de vasselage
» A tous les gens dont j'ai signé
>> Le contrat de mariage. »
Le livre où j'ai puisé ceci
Ajoute que l'époux morose
Faillit mourir de noir souci,
Et que
d'un dicton il fut cause:
Dès qu'un mari peu résigné
Prêtait à rire au voisinage,
Le roi, disait-on, a signé
Son contrat de mariage.

LE CHANT DU COSAQUE.

AIR: Dis-moi, soldat; dis-moi, t'en souviens-tu.

Viens, mon coursier, noble ami du Cosaque,
Vole au signal des trompettes du Nord.
Prompt au pillage, intrépide à l'attaque,
Prête, sous moi, des ailes à la mort.
L'or n'enrichit ni ton frein, ni ta selle :
Mais attends tout du prix de mes exploits.
Hennis d'orgueil, ô mon coursier fidèle,
Et foule aux pieds les peuples et les rois.

La paix, qui fuit, m'abandonne tes guides, La vieille Europe a perdu ses remparts. Viens de trésors combler mes mains avides; Viens reposer dans l'asile des arts.

Retourne boire à la Seine rebelle,

Où, tout sanglant, tu t'es lavé deux fois.
Hennis d'orgueil, etc.

Comme en un fort, princes, nobles et prêtres,
Tous assiégés par leurs sujets souffrans,
Nous ont crié : Venez, soyez nos maîtres :
Nous serons serfs pour demeurer tyrans.
J'ai pris ma lance, et tous vont devant elle
Humilier et le sceptre et la croix.
Hennis d'orgueil, etc.

J'ai d'un géant vu le fantôme immense,
Sur nos bivouacs fixer un œil ardent.
Il s'écriait: Mon règne recommence!
Et de sa hache il montrait l'Occident.
Du roi des Huns c'était l'ombre immortelle;
Fils d'Attila, j'obéis à sa voix.

Hennis d'orgueil, etc.

Tout cet éclat dont l'Europe est si fière,
Tout ce savoir qui ne la défend pas,
S'engloutira dans les flots de poussière
Qu'autour de moi vont soulever tes pas.
Efface, efface, en ta course nouvelle,
Temples, palais, mœurs, souvenirs et lois.
Hennis d'orgueil, etc.

LES HIRONDELLES.

AIR: de la Romance de Joseph.

Captif au rivage du Maure,
Un guerrier, courbé sous ses fers,

Disait: Je vous revois encore,
Oiseaux ennemis des hivers.
Hirondelles, que l'espérance
Suit jusqu'en ces brûlans climats,
Sans doute vous quittez la France;
De mon pays ne me parlez-vous pas?
Depuis trois ans je vous conjure
De m'apporter un souvenir
Du vallon, où ma vie obscure
Se berçait d'un doux avenir.
Au détour d'une eau qui chemine
A flots purs, sous de frais lilas,
Vous avez vu notre chaumine;
De ce vallon ne me parlez-vous pas?
L'une de vous peut-être est née
Au toit où j'ai reçu le jour.
Là, d'une mère infortunée
Vous avez dû plaindre l'amour.
Mourante, elle croit à toute heure
Entendre le bruit de mes pas ;
Elle écoute, et puis elle pleure.
De son amour ne me parlez-vous pas?
Ma sœur est-elle mariée ?
Avez-vous vu de nos garçons
La foule, aux noces conviée,
La célébrer dans leurs chansons?
Et ces compagnons du jeune âge
Qui m'ont suivi dans les combats,
Ont-ils revu tous le village?

De tant d'amis ne me parlez-vous pas ?

Sur leurs corps, l'étranger peut-être

Du vallon reprend le chemin :

Sous mon chaume il commande en maître,
De ma sœur il trouble l'hymen.

Pour moi, plus de mère qui prie,
Et partout des fers ici-bas.
Hirondelles, de ma patrie,

De ses malheurs ne me parlez-vous pas?

LES FILLES.

COUPLETS A UN AMI QUE SA FEMME VENAIT DE RENDRE PÈRE D'UNE QUATRIÈME FILLE.

AIR: Verdrillon, Verdrillette, Verdrillon.

Quand des filles naissent chez vous,
Pour le plaisir de ce monde,
Dites-moi, messieurs les époux,
Pourquoi chacun de vous gronde?
Aux filles, morbleu, nous tenons;
Faites-en, faites-en de gentilles;
Qu'elles soient anges ou démons,
Faites des filles :

Nous les aimons.

Maris, toujours trop occupés,

Que, près des gens qui vous aident,
Aux femmes qui vous ont trompés
Un jour vos filles succèdent.
Aux filles, morbleu, nous tenons;
Faites-en, etc.

Pour les pères, pour les amans,

Fille d'humeur folle ou sage
Ajoute aux charmes des beaux ans,
Ote à l'ennui du vieil àge.
A leur coeur aussi nous tenons;
Faites-en, etc.

Pour Batyle aux fraîches couleurs,

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