L'AGENT PROVOCATEUR. REMERCIEMENS A DES BOURGUIGNONS QUI M'AVAIENT ENVOYÉ DU VIN DES DIFFÉRENS CRUS LES PLUS RENOMMÉS. (SAINTE-PÉLAGIE.) AIR: Je vais bientôt quitter l'empire. Avec son habit un peu mince, Il est ami de l'infortune, M'ont dit ceux qui l'ont annoncé ; Mais il circule, et de la France Sollicite un malin chanteur. (bis.) Il nous ferait chanter la gloire * On visite tous les objets envoyés aux prisonniers; des gens de police sont chargés de ce soin. D'un sol fertile en joyeux ceps, Il nous souffle un chorus flatteur. (bis.) De ce traître faisons justice: Qu'il passe pour y retourner. (bis.) MON CARNAVAL. (SAINTE-PÉLAGIE.) AIR: des Chevilles de maître Adam, Amis, voici la riante semaine, Que tous les ans je fêtais avec vous. Marotte en main, dans le char qu'il promène, La Bourgogne est redevable à Probus, empereur romain, de la plupart des vignes qui depuis ont fait sa richesse. De vingt danseurs je vois les mains heureuses Dans ces plaisirs que votre cœur m'oublie : Combien de fois, auprès de la plus belle, De joyeux chants ma coupe était remplie; Des jours charmans la perte est seule à craindre; Mais accourez, dès qu'une longue ivresse Du calme enfin vous impose la loi, Dernier rayon, qu'un reste d'allégresse L'OMBRE D'ANACREON. (SAINTE-PÉLAGIE.) AIR de la Sentinelle, ou Air nouveau de Dupaty. Un jeune Grec sourit à des tombeaux : O demi-dieux! vous, nos premiers flambeaux, Trompez le Styx, revoyez votre gloire! Soudain sous un ciel enchanté Une ombre apparaît et s'écrie: << Doux enfant de la liberté, (bis.) >> Le plaisir veut une patrie! >> Une patrie! » O peuple grec, c'est moi dont les destins >> Furent si doux chez tes aïeux si braves. >> Quand il chantait l'amour dans leurs festins, >> Anacréon en chassait les esclaves. » Jamais la tendre volupté » N'approcha d'une ame flétrie. >> Doux enfant de la liberté, (bis.) >> Le plaisir, etc. >> De l'aigle encor l'aile rase les cieux, » Du rossignol les chants sont toujours tendres. Toi, peuple grec, tes arts, tes lois, tes dieux, >> Qu'en as-tu fait? qu'as-tu fait de nos cendres? >> Tes fêtes passent sans gaîté >> Sur une rive encor fleurie. >> Doux enfant de la liberté, (bis.) >> Le plaisir, etc. >> Déjà vainqueur, chante et vole au danger; >> Un tribut à la barbarie! >> Doux enfant de la liberté, (bis.) >>> Le plaisir, etc. >> C'est trop rougir aux yeux du voyageur, Qui d'Olympie évoque la mémoire. Frappe! et ces bords, au gré d'un ciel vengeur, » Reverdiront d'abondance et de gloire. » Réchauffe une terre appauvrie. du fer: >> A tes voisins n'emprunte que >> Doux enfant de la liberté, (bis.) Il se rendort le sage de Téos. La Grèce enfin suspend ses funérailles. L'ÉPITAPHE A MA MUSE. Ar de Ninon chez madame de Sévigné, Venez tous, passans, venez lire L'épitaphe que je me fais. J'ai chanté l'amoureux délire, * Suivant M. Pouqueville, les Grecs ont encore en vénération l'étoile de Vénus. |