Ne soufflez mot; retenez votre haleine; Petits Poucets de la littérature, S'il vient un ogre, évitez bien sa dent; peur déraisonne, Tous les partis rapprochent leurs drapeaux. Allez, enfans; etc. LA MUSE EN FUITE. MA PREMIERE VISITE AU PALAIS DE JUSTICE. CHANSON FAITE A L'OCCASION DES PREMIÈRES POURSUITES JUDICIAIRES EXERCÉES CONTRE MOI POUR LA PUBLICATION DE Quittez la lyre, ô ma muse Pou Et déchiffrez ce mandat. lap. De plusieurs crimes d'État d Sa Pour un interrogatoire Au Palais comparaissons. Plus de chansons pour la gloire! Nous marchons, et je découvre Muse, la Fronde en ce Louvre La chanson répondait : France! passer. La justice nous appelle Là, devant ce péristyle, * Jamais plus de chansons ne furent lancées de part et d'autre qu'à l'époque de la Fronde, et Blot et Marigni, chansonniers du temps, ne furent l'objet d'aucune poursuite. ** On dit que Boileau fut enterré dans l'église située sous la Sainte-Chapelle, où l'on voyait le fameux lutrin qui inspira l'un des ouvrages les plus parfaits de notre langue. ***On sait également que, par arrêt du parlement, l'Émile fut brûlé par la main du bourreau, et son auteur décrété de prise de corps. De faire des allumettes Muse, voici la grand' salle... Suivez-moi! etc. Elle fuit, et chez le juge DENONCIATION EN FORME D'IMPROMPTU, A PROPOS DE COUPLETS QUI M'ONT ÉTÉ ENVOYÉS PENDANT MON PROCÈS *. AIR: du Ballet des Pierrots. On m'a dénoncé, je dénonce; L'auteur ignorait que ces couplets fussent de mademoiselle de Froberville, d'Orléans. La gaîté de l'auteur annonce Il prétend rire des entraves Qui dans leurs maux les consola. A ceux qui sont persécutés ; ADIEUX A LA CAMPAGNE. (Cette chanson, faite dans le mois de novembre 1821, fut copiée et distribuée au tribunal le jour de ma condamnation.) AIR: Muse des bois et des accords champêtres. Soleil si doux, au déclin de l'automne, Arbres jaunis, je viens vous voir encor. N'espérons plus que le trône pardonne A mes chansons leur trop rapide essor. Dans cet asile, où reviendra Zéphire, J'ai tout rêvé, même uu nom glorieux. Ciel vaste et pur, Comme l'oiseau, libre sous la feuillée, Pour mon bonheur l'amour m'inspirait mieux. Déjà leur rage atteint mon indigence *, D'un masque saint ils couvrent leur Rougiraient-ils devant ma probité ? vengeance: Ah! Dieu n'a point leur cœur pour me maudire : L'intolérance est fille des faux dieux. Ciel vaste et pur, etc. Sur des tombeaux si j'invoque la gloire, Ce n'était point le soleil de l'empire etc. Que, dans l'espoir d'humilier ma vie, Ciel vaste et pur, etc. yeux. que *Lorsque mon Recueil parut, on m'a assuré ce fut le ministère qui força les membres du conseil de l'Université de m'ôter le modique emploi d'expéditionnaire que j'occupais depuis douze ans. |