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Prends l'arme de ce héros;
Puis, en vrai Croquemitaine,
Tu feras peur aux marmots.
Myrmidons, etc.

De son habit de bataille,
Qu'ont respecté les boulets,
A dix rois de notre taille

Faisons dix habits complets.
Myrmidons, etc.

Son sceptre, qu'on nous défère,
Est trop pesant et trop long :
Son fouet fait mieux notre affaire :
Trottez, peuples, trottez donc !
Myrmidons, etc.

Qu'un Nestor en vain nous crie:
L'ennemi fait des progrès!
Ne parlons plus de patrie,
L'on nous écoute au congrès.
Myrmidons, etc.

Forçant les lois à se taire,
Gouvernons sans embarras,
Nous qui mesurons la terre
A la longueur de nos bras..
Myrmidons, etc.

Achille était poétique;

Mais, morbleu! nous l'effaçons.
S'il inspire une œuvre épique,
Nous inspirons des chansons.
Myrmidons, etc.

Pourtant, d'une peur servile

Parfois rien ne nous défend.

Grands dieux! c'est l'ombre d'Achille !

Eh! non ce n'est qu'un enfant.

Myrmidons, etc.

LES ROSSIGNOLS.

AIR C'est à mon maître en l'art de plaire.

La nuit a ralenti les heures :
Le sommeil s'étend sur Paris.
Charmez l'écho de nos demeures;
Éveillez-vous, oiseaux chéris.
Dans ces instans où le cœur pense,
Heureux qui peut rentrer en soi!
De la nuit j'aime le silence:

Doux rossignols, chantez pour moi. (bis.)
Doux chantres de l'amour fidèle,
De Phryné fuyez le séjour :
Phryné rend chaque nuit nouvelle
Complice d'un nouvel amour.
En vain des baisers sans ivresse
Ont scellé des sermens sans foi;
Je crois encore à la tendresse :
Doux rossignols, chantez pour moi. (bis.)
Pour vous il n'est point de Zoïle;
Mais croyez-vous, par vos accords,
Toucher l'avare, au cœur stérile,
Qui compte à présent ses trésors?
Quand la nuit, favorable aux ruses,
Pour son or le remplit d'effroi,
Ma pauvreté sourit aux Muses.
Doux rossignols, chantez pour
Vous qui redoutez l'esclavage,
Ah! refusez vos tendres airs
A ces nobles qui, d'âge en âge,
Pour en donner portent des fers.
Tandis qu'ils veillent en silence,
Debout, auprès du lit d'un roi,

moi. (bis.)

C'est la liberté que j'encense.

Doux rossignols, chantez pour moi. (bis.)
Mais votre voix devient plus vive;
Non, vous n'aimez pas les méchans.
Du printemps le parfum m'arrive
Avec la douceur de vos chants.
La nature, plus belle encore,
Dans mon cœur va graver sa loi :
J'attends le réveil de l'aurore.

Doux rossignols, chantez pour moi. (bis.)

HALTE-LA!

OU

LE SYSTÈME DES INTERPRÉTATIONS.

CHANSON DE FÊTE POUR MARIE***.

(1820.)

AIR: Halte-là! la Garde Royale est là.

Comment, sans vous compromettre,
Vous tourner un compliment?
De ne rien prendre à la lettre
Nos juges ont fait serment.
Puis-je parler de Marie?
Vatisménil dira : « Non,
>> C'est la mère d'un Messie,
>> Le deuxième de son nom.
» Halte-là! (bis.)

>> Vite en prison pour cela. >>

Dirai-je que la nature

Vous combla d'heureux talens;
Que les dieux de la peinture
Sont touchés de votre encens;
Que votre ame encor brisée

Pleure un vol fait par des rois?
« Ah! vous pleurez le Musée,
>> Dit Marchangy le Gaulois.
» Halte-là! (bis.) etc.

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Vous offre aussi des succès;

Qu'à plus d'un chant héroïque S'émeut votre cœur français : « On ne m'en fait point accroire, » S'écrie Hua radieux;

>> Chanter la France et la gloire, » C'est par trop séditieux. » Halte-là! (bis.) etc. Si je peins la bienfaisance Et les pleurs qu'elle tarit; Si je chante l'opulence A qui le pauvre sourit, Jacquinot de Pampelune Dit : « La bonté rend suspect; » Et soulager l'infortune, » C'est nous manquer de

respect.

» Halte-là! (bis.) etc.

En vain l'amitié m'inspire:
Je suis effrayé de tout.
A peine j'ose vous dire
Que c'est le quinze d'août.
« Le quinze d'août! s'écrie
>> Bellart toujours en fureur :
» Vous ne fêtez pas Marie,
» Mais vous fêtez l'Empereur!
» Halte-là! (bis.) etc.

Je me tais donc par prudence
Et n'offre que quelques fleurs.
Grand dieu! quelle inconséquence!

Mon bouquet a trois couleurs.
Si cette erreur fait scandale,
Je puis me perdre avec vous;
Mais la clémence royale

Est là

pour nous sauver tous...
Halte-là! (bis.) etc.

L'ENFANT DE BONNE MAISON,

OU

MÉMOIRE PRÉSENTÉ A MM. DE L'ÉCOLE DE CHARTRES, CRÉÉE PAR UNE NOUVELLE OKDONNANCE.

AIR: de la Treille de sincérité.

Seuls arbitres

Du sceau des titres,

Chartriers, rendez-moi l'honneur :
Je suis bâtard d'un grand seigneur.
De votre savoir qui prospère,
J'attends parchemins et blason;
Un bâtard est fils de son père,
Je veux restaurer ma maison.
Qui, plus noble que certains êtres,
Des priviléges fiers suppôts,

Moi je descends de mes ancêtres:
Que leur ame soit en repos!

Seuls arbitres, etc.

Ma mère, en illustre

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personne,

Dédaigna robins et traitans;
De l'Opéra sortit baronne,
Et se fit comtesse à trente ans.
Marquise enfin des plus sévères,
Elle nargua les sots propos.

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