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Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin,
L'Anglais aurait fui sans butin;
Soldats, voilà Catin!

Si je vois de nos vieux guerriers
Palis par la souffrance,

Qui n'ont plus, malgré leurs lauriers,
De quoi boire à la France,

Je refleuris encor leur teint;
Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin,
Je refleuris encor leur teint;
Soldats, voilà Catin!

Mais nos ennemis, gorgés d'or,
Paîront encore à boire.

Oui, pour vous doit briller encor
Le jour de la victoire.
J'en serai le réveil-matin;
Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin,
J'en serai le réveil-matin;
Soldats, voilà Catin!

COUPLETS A MA FILLEULE, AGÉE DE TROIS MOIS,

LE JOUR DE SON BAPTÊME.

Am J'étais bon chasseur autrefois.

Ma filleule, où diable a-t-on pris

Le

pauvre parrain qu'on vous donne?
Ce choix seul excite vos cris;
De bon cœur je vous le pardonne.
Point de bonbons à ce repas:
A vos yeux cela doit me nuire;
Mais, mon enfant, ne pleurez pas,
Votre parrain vous fera rire.

L'amitié m'en a fait l'honneur,
Et c'est l'amitié qui vous nomme.

Or, pour n'être pas grand seigneur,
Je n'eu suis pas moins honnête homme.
Des cadeaux si vous faites cas,

Vous y trouverez à redire ;

Mais, mon enfant, ne pleurez pas,
Votre parrain vous fera rire.

Malgré le sort qui sous sa lei
Tient la vertu même asservie,
Puissions-nous, ma commère et moi,
Vous porter bonheur dans la vie !
Pendant leur voyage ici-bas,

Aux bons cœurs rien ne devrait nuire;
Mais, mon enfant, ne pleurez pas,
Votre parrain vous fera rire.

Qu'à vos noces je chanterai,
Si jusque-là mes chansons plaisent!
Mais peut-être alors je serai
Où Panard et Collé se taisent.
Quoi! manquer aux joyeux ébats
Qu'un pareil jour devra produire!
Non, mon enfant, ne pleurez pas,
Votre parrain vous fera rire.

L'EXILE.

(JANVIER 1817.)

Am Ermite, bon Ermite.

A d'aimables compagnes

Une jeune beauté

Disait: Dans nos campagnes
Règne l'humanité.

Un étranger s'avance,
Qui, parmi nous errant,
Redemande la France

Qu'il chante en soupirant.
D'une terre chérie

C'est un fils désolé.
Rendons une patrie,
Une patrie
Au pauvre exilé.

Près d'un ruisseau rapide
Vers la France entraîné,
Il s'assied, l'oeil humide,
Et le front incliné.

Dans les champs qu'il regrette
Il sait qu'en peu de jours
Ces flots que rien n'arrête
Vont promener leur cours.
D'une terre, etc.

Quand sa mère, peut-être,
Implorant son retour,

Tombe aux genoux d'un maître

Que touche son amour.

Trali par la victoire,

Ce proscrit, dans nos bois,

Inquiet de sa gloire,

Fuit la haine des rois.

D'une terre, etc.

De rivage en rivage
Que sert de le bannir ?
Partout de son courage
Il trouve un souvenir.
Sur nos bords, par la
Tant de fois envahis,

guerre

Son sang même a naguère

Coulé pour son pays.
D'une terre, etc.

Dans nos destins contraires,
On dit qu'en ses foyers
Il recueillit nos frères
Vaincus et prisonniers.
De ces temps de conquêtes
Rappelons-lui le cours;
Qu'il trouve ici des fêtes,
Et surtout des amours.
D'une terre, etc.

Si notre accueil le touche,
Si, par nous abrité,
Il s'endort sur la couche
De l'hospitalité,

Que par nos voix légères
Ce Français réveillé,
Sous le toit de ses pères
Croie avoir sommeillé.
D'une terre, etc.

LA BOUQUETIÈRE

ET LE CROQUE-MORT.

AIR: Le cœur à la danse, un rigodon, etc.

Je n' suis qu'un' bouqu'tière et j' n'ai rien,
Mais d' vos soupirs j' me lasse,
Monsieur l' croqu'mort, car il faut bien
Vous dir' vot' nom-z-en face.

Quoique j' sois-t-un esprit fort,
Non, je n' veux point d'un croqu'mort.

Encor jeune et jolie,

Moi, j' vends rosiers, lis et jasmins,

Et n' me sens point l'envie
De passer par vos mains.

C't amour, qui fait plus d'un hasard,
Vous tire par l'oreille
Depuis l' jour où vot' corbillard

Renversa ma corbeille.

Il m'en coûta plus d'un' fleur:
Vot' métier leur port' malheur.
Encor jeune, etc.

A d' bons vivans j'aime à parler,

Et, monsieur, n' vous déplaise,
Avec vous m' faudrait-z-étaler

Mes fleurs chez l' pèr' la Chaise.
Mon commerce est mieux fêté
A la porte d' la Gaîté.

Encor jeune, etc.

Parc' que vous r'tournez d' grands seigneurs,
Vous vous en faite' accroire;

Mais si tant d' gens qu'ont des honneurs
Vous doiv' tous un pour-boire,

Y en a plus d'un, sans m' vanter,
Qu' j'avons fait ressusciter.

Encor jeune, etc.

J' frai courte et bonne, et, j'y consens,
En passant, venez m' prendre.
Mais qu' ce n' soit point-z-avant dix ans
Adieu, croqu'mort si tendre.

P't-êt' bien qu'en s'impatientant,
Un' pratique vous attend.

Encor jeune, etc.

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